Publié sous le titre "L'invention des relations internationales" ; National audience ; Issue de la science politique, la récente discipline Relations internationale s'est constituée dès la fin de la Première Guerre mondiale dans un but noble : favoriser la paix, avant de privilégier des objectifs de connaissance. Elle intégre progressivement des théories et des éléments d'analyse issus d'autres sciences sociales, qui pevent introduire un danger de dissolution. Mais ce dynamisme est le signe d'une grande vitalité de la part d'une discipline cruciale afin de comprendre le monde.
Rassurons tout de suite le lecteur : cet article ne prévoit nullement, et son auteur ne souhaite pas du tout la disparition de cette excellente revue. Mais il redoute que l'étude des Relations internationales, notamment dans les Universités, ne devienne de plus en plus compliquée, voire impossible. Il y a une trentaine d'années, l'universitaire français que j'étais se réjouissait du suc-cès de l'un de ses anciens étudiants, devenu son collègue et resté toujours son ami, de l'autre côté de l'Atlantique, et qui parvenait à créer une revue dans le domaine de recher-ches qu'ils partageaient. J'en connaissais les difficultés. Mais j'étais assez optimiste, puis-que je connaissais aussi les qualités et la volonté de Norberto Consani. Il a réussi. Son mérite n'est pas mince, car les Relations internationales deviennent de plus en plus difficiles à distinguer, donc à comprendre, donc à expliquer. Quand le futur fondateur de la revue était, par force et par choix, mon étudiant à Paris, les Relations internationales étaient encore une discipline balbutiante, mineure ; certes, il avait existé de remarquables historiens de la diplomatie et de la guerre, comme Jean-Baptiste Duroselle ; tant de juris-tes internationalistes exceptionnels, dont certains pouvaient être reconnus dans nos couloirs. Dans les années 1960, à l'Université de Paris, il y avait bien un cours d'Institutions internationales, dont l'essentiel était constitué par l'étude du fonctionnement des Orga-nisations internationales. Les circonstances et les résultats de leur activité étaient prati-quement ignorés. Quant aux États, on apprenait en Droit international qu'ils étaient égaux et souverains, mais que tout ne se pasait pas toujours bien entre eux. Et, de la Science politique, on n'étudiait que l'existence de deux blocs antagonistes et d'un reste, appelé abusivement Tiers Monde. Osons le révéler : l'enseignement de Relations internationales était, pour les universités françaises, l'occasion d'accueillir des professeurs étrangers, souvent en exil. ; Instituto de Relaciones Internacionales
Dans le cadre de cet article, je veux démontrer la nécessité de développer et d'incorporer les perspectives féministes dans le champ de l'éthique des relations internationales à travers l'examen des contributions respectives de J. A. Tickner, C. MacKinnon, S. Ruddick et M. Nussbaum. Mon hypothèse générale consiste à arguer que la force critique des perspectives féministes en théorie politique représente non seulement une ouverture épistémologique incontournable, mais que celles-ci ouvrent la voie à des méthodes d'investigation et de conceptualisation que l'on doit explorer en vue d'enrichir les théories de justice globale d'une portée pratique plus grande. ; This paper aims to demonstrate the necessity of developing and incorporating feminist perspectives in the field of international ethics, through the examination of important contributions of J. A. Tickner, C. MacKinnon, S. Ruddick and M. Nussbaum. My general hypothesis argues that the critical impact of feminist perspectives in political theory consists not only in the epistemological avenue that they open, but that their methods of investigation and of conceptualization must be thoroughly explored in order to enrich theories of global justice of a greater practical scope.
La frontière, en tant que principe organisateur des relations internationales, a une histoire. Il faut tenir compte de celle-ci pour comprendre pourquoi, vu d'Europe, la notion de " dépassement des frontières " peut sembler une sorte d'idéal politique à atteindre, alors que vu d'ailleurs ce n'est pas nécessairement le cas. Le contraste des perceptions est, en l'occurrence, particulièrement net entre les anciennes puissances impériales européennes et les nations qui ont subi la domination de ces dernières. La signification de la souveraineté n'est historiquement pas la même chez les unes et les autres. L'homogénéité du discours sur le " village global " ou le " monde sans frontières " tend à faire perdre de vue cette différence fondamentale entre les trajectoires nationales. Elle n'en pèse pas moins dans la façon dont les Etats, européens et non-européens, se positionnent face à la mondialisation contemporaine.
La frontière, en tant que principe organisateur des relations internationales, a une histoire. Il faut tenir compte de celle-ci pour comprendre pourquoi, vu d'Europe, la notion de " dépassement des frontières " peut sembler une sorte d'idéal politique à atteindre, alors que vu d'ailleurs ce n'est pas nécessairement le cas. Le contraste des perceptions est, en l'occurrence, particulièrement net entre les anciennes puissances impériales européennes et les nations qui ont subi la domination de ces dernières. La signification de la souveraineté n'est historiquement pas la même chez les unes et les autres. L'homogénéité du discours sur le " village global " ou le " monde sans frontières " tend à faire perdre de vue cette différence fondamentale entre les trajectoires nationales. Elle n'en pèse pas moins dans la façon dont les Etats, européens et non-européens, se positionnent face à la mondialisation contemporaine.
International audience ; La réforme des relations extérieures a constitué une pomme de discorde au sein de la Convention. Certes, l'accord de principe fut acquis sur un vieil objectif : l'affirmation de l'identité de l'Union sur la scène internationale, qui appelle une visibilité, une cohérence, une efficacité et une démocratisation accrue de son action. Mais les enjeux de souveraineté sous-jacents aux échanges commerciaux avec les tiers, à la coopération au développement, à l'aide humanitaire, au volet externe des différentes politiques internes, sans compter la politique étrangère et de sécurité commune, ont suscité maintes confrontations entre partisans de la méthode diplomatique et promoteurs d'une Europe plus intégrée. Dans ces conditions, un compromis s'est imposé. Il révèle un décalage entre des outils institutionnels nouveaux, potentiellement performants et l'agencement peu audacieux des compétences et des procédures.
International audience ; The political life of the States refers to a number of issues, particularly in the social, economic and cultural fields, specific to each society. The specialty of any activity in international politics would be to make collective problems emerge, to reveal the demands of political power and to propose solutions. In this context, the media would be involved in actions of socialization, mobilization, negotiation, promotion and participation. As the fourth power, they would play alongside the executive, legislative and judicial branches an essential role of actors and witnesses in the life of modern States and in relations between States. By their intervention in the process of pacifying conflicts, their power is no longer in doubt since they have proved their indispensable role both in liberal democracies and in other political systems. ; La vie politique des Etats renvoie à quantité d'enjeux notamment dans le domaine social, économique et culturel, propre à chaque société. La spécialité de toute activité en politique internationale, consisterait à faire émerger les problèmes collectifs, à révéler les demandes au pouvoir politique et de proposer des projets de solutions. Dans ce contexte, les médias seraient impliqués dans des actions de socialisation, de mobilisation, de négociation, de promotion et de participation. En tant que quatrième pouvoir, ils joueraient aux côtés des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, un rôle essentiel d'acteurs et de témoins dans la vie des Etats modernes et dans les rapports entre Etats. Par leur intervention dans le processus de pacification des conflits, leur puissance ne fait plus aucun doute dès lors qu'ils ont prouvé leur indispensable rôle tant dans les démocraties libérales que dans les autres systèmes politiques.
International audience ; Dans la discipline des relations internationales, la notion d'empire a pendant longtemps été délaissée avant de connaître un engouement récent. Comprendre ce retournement exige de définir la notion d'empire d'un côté, de rappeler l'objet des relations internationales de l'autre.
Ie terme « constructivisme », qui se répand aujourd'hui dans la littérature théorique des relations internationales, dénote une contestation des postulats strictement matérialistes ou individualistes, supposée permettre de mieux comprendre les changements observés dans la politique mondiale. Nous ne cherchons pas ici à en imposer une définition hégémonique, mais à amorcer une discussion « constructive », justement, sur ses possibilités et ses limites. Loin d'occulter ou d'estomper les divergences entre les chercheurs qui ont adopté cette approche, nous tâchons de les clarifier, car nous considérons que cette complexité, voire ces tensions donnent naissance à une « conversation » fructueuse. À cette fin, nous retracerons brièvement les origines interdisciplinaires de l'approche constructiviste en relations internationales en mettant en évidence ses traits distinctifs. Puis nous nous intéresserons plus particulièrement à deux controverses opposant les constructivistes aux autres théoriciens des RI : les origines des intérêts et le rôle des agents de changement. Nous situerons, à cette occasion, le constructivisme par rapport au matérialisme et au rationalisme. Nous proposerons aussi des pistes de réflexion tant sur le fond que sur la méthode. Enfin nous explorerons brièvement les implications de notre discussion en termes d'agents et d'intérêts sur l'identité et le rôle de la société dans la politique internationale.
Au fil des dernières décennies, les relations internationales ont profondément évolué : décolonisation, éclatement des grands blocs, apparition de nouveaux acteurs étatiques et organisationnels voire privés, etc. Un certain nombre de grands textes politiques ont jalonné cette évolution. Nombreux sont aussi les instruments juridiques qui ont donné forme à cette mutation du monde et de l'Europe. Ces textes tant politiques que juridiques constituent des balises importantes pour la compréhension et l'analyse des relations internationales et européennes contemporaines. Il est donc apparu opportun de mettre un outil simple et maniable à la disposition des praticiens du Droit et des Relations internationales mais également des étudiants. Le praticien trouvera ici réunis les textes d'usage courant dans son activité professionnelle, facilement accessibles par une table des matières et une table chronologique. Nombre d'enseignements, de travaux ou de séminaires tendent par ailleurs à rendre les étudiants sensibles à diverses facettes de l'évolution rapide et constante du monde qui les entoure. Il était donc essentiel que des étudiants poursuivant un programme incluant une orientation internationale disposent d'un instrument leur permettant de découvrir la nature, la portée et le contenu des grands textes politiques qui marquent l'évolution des relations internationales autant que des règles juridiques qui les gouvernent.
Au fil des dernières décennies, les relations internationales ont profondément évolué : décolonisation, éclatement des grands blocs, apparition de nouveaux acteurs étatiques et organisationnels voire privés, etc. Un certain nombre de grands textes politiques ont jalonné cette évolution. Nombreux sont aussi les instruments juridiques qui ont donné forme à cette mutation du monde et de l'Europe. Ces textes tant politiques que juridiques constituent des balises importantes pour la compréhension et l'analyse des relations internationales et européennes contemporaines. Il est donc apparu opportun de mettre un outil simple et maniable à la disposition des praticiens du Droit et des Relations internationales mais également des étudiants. Le praticien trouvera ici réunis les textes d'usage courant dans son activité professionnelle, facilement accessibles par une table des matières et une table chronologique. Nombre d'enseignements, de travaux ou de séminaires tendent par ailleurs à rendre les étudiants sensibles à diverses facettes de l'évolution rapide et constante du monde qui les entoure. Il était donc essentiel que des étudiants poursuivant un programme incluant une orientation internationale disposent d'un instrument leur permettant de découvrir la nature, la portée et le contenu des grands textes politiques qui marquent l'évolution des relations internationales autant que des règles juridiques qui les gouvernent.
Defence date: 2 May 1988 ; Examining Board: Prof. Yves Mény, directeur de thèse (Paris) ; Prof. Antonio Cassese (Florence) ; Prof. François Perin (Liège) ; Prof. Dan Soberman (Kingston) ; Prof. Joseph H.H. Weiler (Ann Arbor/Florence) ; Ecrire sur un sujet amplement exploré, comme l'est assurément le problème des relations internationales de l'Etat fédéral, représente à bien des égards un défi. Le danger le plus évident - et pourtant peut-être le plus difficile à éviter - est celui de la banalité : si l'on n'entend pas se limiter à reprendre ce qui a été écrit dans les analyses précédentes, on est bien forcé de choisir une approche nouvelle, qui soit susceptible de projeter sur des problèmes déjà connus un éclairage nouveau. A l'inverse, une approche par trop éloignée des précédentes risque de n'apporter qu'une contribution limitée à l'évolution de la réflexion générale, précisément parce que les préoccupations communes seront trop limitées. On risque ainsi de se retrouver en présence d'analyses parallèles du même objet, qui connaîtront chacune un développement autonome sans qu'un effort de synthèse soit réalisé. L'ambition de l'analyse qui suit est précisément de jeter les bases d'une telle synthèse. Cela n'est évidemment possible qu'en prenant en compte les tentatives qui ont été réalisées jusqu'à présent, de façon à éviter l'excès de diversité dont il vient d'être question. Inversément, cette analyse se veut plus qu'une simple compilation documentaire de ce qui a été écrit sur les relations extérieures des Etats fédéraux ; par sa méthode et par son objet, elle se distingue de celles qui l'ont précédée. Méthode et objet sont d'ailleurs indissociablement liés.
This text is the introduction to the international relations review (Paris — Geneva) on "Latin America in international relations". He gave a brief overview of the historical history on the issue and the prospects opened up by the articles in this dossier. ; International audience ; This text is the introduction to the international relations review (Paris — Geneva) on "Latin America in international relations". He gave a brief overview of the historical history on the issue and the prospects opened up by the articles in this dossier. ; Ce texte constitue l'introduction au dossier de la revue Relations internationales (Paris - Genève) consacré à "L'Amérique latine dans les relations internationales". Il présente un bref tableau de l'historiographie sur la question et les perspectives ouvertes par les articles réunis dans ce dossier.
Il semble que l'heure soit aux bilans. Les Handbooks se multiplient (Oxford University Press, Routledge), de même que les Companions (Wiley, Ashgate). En France, on reste fidèle aux Encyclopédies et aux Dictionnaires, mais ce ne sont plus guère les grands professeurs qui écrivent les manuels. En histoire des relations internationales, on s'en tient souvent au Duroselle actualisé par André Kaspi (années 1960), aux « Masson »/Girault-Frank (années 1980), aux « Milza » (années 1970 à 1990) et au « U-Armand Colin » de Maurice Vaïsse (qui en est à sa treizième édition). Certes, pour les consommateurs étudiants, il existe d'autres manuels, mais qui semblent bien insuffisants face au sentiment d'émiettement et de balkanisation dû à la multiplication des publications (nouveaux livres, nouvelles revues), des thèmes et des grands projets collectifs de recherche, face aussi à l'entrée en scène de milliers de jeunes chercheur-e-s issu-e-s d'une éducation supérieure en pleine mutation quantitative et géographique à travers le monde. De fait, si on les compare à celles d'autres pays, les histoires générales de la politique étrangère de la France sont très peu nombreuses. Longtemps dominée par les élèves de Jean-Baptiste Duroselle, qui viennent de partir à la retraite, l'« école française » a beaucoup élargi ses réflexions et ses champs d'analyse. Là encore, des bilans viennent d'être dressés. [Premier paragraphe]
Il semble que l'heure soit aux bilans. Les Handbooks se multiplient (Oxford University Press, Routledge), de même que les Companions (Wiley, Ashgate). En France, on reste fidèle aux Encyclopédies et aux Dictionnaires, mais ce ne sont plus guère les grands professeurs qui écrivent les manuels. En histoire des relations internationales, on s'en tient souvent au Duroselle actualisé par André Kaspi (années 1960), aux « Masson »/Girault-Frank (années 1980), aux « Milza » (années 1970 à 1990) et au « U-Armand Colin » de Maurice Vaïsse (qui en est à sa treizième édition). Certes, pour les consommateurs étudiants, il existe d'autres manuels, mais qui semblent bien insuffisants face au sentiment d'émiettement et de balkanisation dû à la multiplication des publications (nouveaux livres, nouvelles revues), des thèmes et des grands projets collectifs de recherche, face aussi à l'entrée en scène de milliers de jeunes chercheur-e-s issu-e-s d'une éducation supérieure en pleine mutation quantitative et géographique à travers le monde. De fait, si on les compare à celles d'autres pays, les histoires générales de la politique étrangère de la France sont très peu nombreuses. Longtemps dominée par les élèves de Jean-Baptiste Duroselle, qui viennent de partir à la retraite, l'« école française » a beaucoup élargi ses réflexions et ses champs d'analyse. Là encore, des bilans viennent d'être dressés. [Premier paragraphe]