Les funérailles «bio». La mort et les idéologies environnementales au XXIe siècle
In: Communications, Band 97, Heft 1, S. 147-159
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International audience ; La production graphique de Dantzig Baldaev reste pour l'instant non-inventoriée. Elle est vraisemblablement considérable, constituée de centaines de dessins , d'innombrables brouillons d'illustrations et de croquis, une production dont il est difficile d'évaluer le volume global. La partie que nous avons la possibilité de montrer à un public francophone se donne à voir d'une façon particulière : elle rassemble une petite partie seulement des dessins du gardien, qu'il a soigneusement sélectionnés et dont il a disposés des reproductions photographiques au sein d'un album qu'il a ensuite décoré.L'Album fut probablement composé entre le milieu de l'année 1989 (les dessins les plus tardifs sont datés de mars 1989) et le début de l'année 1990 (la dédicace à l'ethnologue française Roberte Hamayon a été rédigée le 19 mai 1990), à la fin de la période de la perestroïka, à un moment charnière de l'histoire de la Russie au cours duquel s'engage un détachement progressif avec l'ordre soviétique qui aboutira à la disparition définitive de l'URSS en décembre 1991. Plusieurs années de libération de la parole politique et privée dans les média mais aussi de pratiques de transparence (glasnost') ont permis à cette époque à Danzig Baldaev d'envisager de rendre son œuvre graphique publique. Toutefois la mention manuscrite figurant à la fin de l'Album montre bien que le dessinateur demeurait pessimiste sur la possibilité d'éditer son travail en Russie, et paraissait convaincu que seule une publication occidentale était envisageable.
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International audience ; In Europe as elsewhere in the world, genocide and mass violence have been a structural feature of the 20 th century. Building on the early development of the comparative and international research project Corpses of Mass violence and Genocide, this text questions the social legacy of mass violence by studying how different societies have coped with the first consequence of mass destruction : the mass production of cadavers. What status and what value have indeed been given to these corpses ? What political, social, religious and technical uses have been made of these dead bodies in soviet Gulag, in Franco's and then democratic Spain or in post-genocidal Rwanda, both during and after the massacres ? Bringing together the perspective of social anthropology, history and law, and raising the three main issues of destruction, identification and subsequently inscription of corpses within the frame of national heritage, this contribution aims to enlighten how various social and cultural treatments of dead bodies simultaneously challenge common representation, law and ethics as well as represent a new perspective in research. ; En Europe comme ailleurs dans le monde, les violences extrêmes ont représenté un phénomène majeur du xx e siècle. Prenant appui sur les premiers développements du projet de recherche international "Les cadavres dans les violences de masse et les génocides", ce texte s'interroge sur la postérité des violences de masse en étudiant comment différentes sociétés ont composé avec la première conséquence de ces destructions : la production massive de cadavres. Quels statuts symboliques et sociaux ont été accordés aux cadavres ? Quels usages politiques, religieux, sociaux ou technologiques ont été faits des corps morts au Goulag, dans l'Espagne franquiste puis démocratique ou au Rwanda de l'après-génocide, durant et à l'issue des massacres ? Associant des approches anthropologiques, historiques et juridiques, et s'attachant aux trois questions de la destruction, de la recherche et de la patrimonialisation des cadavres, cette contribution propose d'éclairer comment différents traitements sociaux du corps mort sont simultanément venus défier les représentations vernaculaires de la mort, le droit et la morale, tout autant qu'ils sont venus créer un nouveau champ de recherches.
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International audience ; Nous savons depuis le Surveiller et punir de Foucault que le traitement infligé au corps représente une clé fondamentale pour la compréhension de l'évolution du champ pénal depuis le Moyen Âge jusqu'à l'époque industrielle. Ainsi c'est en analysant les changements qui sont intervenus dans le traitement du corps du condamné que le philosophe a démontré la transformation paradigmatique de la pénalité des pays occidentaux, qui est passée d'une pénalité du supplice visant à détruire le corps du condamné à une pénalité de la correction visant à rééduquer le délinquant en l'isolant pour le punir et en le plaçant sous surveillance: cette visée correctrice donnant finalement naissance aux systèmes carcéraux modernes entendus par Foucault comme des « technologies politiques des corps », et dont le principe (basé sur le modèle de la colonie pénitentiaire) sera largement diffusé dans le monde à partir du milieu du XIXe siècle. Or, le traitement infligé aux corps des prisonniers au sein des espaces de détention soviétiques, peut précisément être considéré comme le thème central de l'oeuvre graphique de Dantzig Baldaev. Depuis les gros plans effectués sur les tatouages, jusqu'aux plans larges restituant des situations d'exécutions, en passant par des plans resserrés sur des scènes de torture, il n'existe que très peu de dessins de l'Album qui ne fassent pas figurer un – ou des – éléments corporels et qui ne puissent être lus comme une illustration du traitement du corps des détenus, corps vivant ou corps mort. C'est ainsi que l'ensemble de l'Album permet une analyse du système pénal soviétique dont relèvent à la fois les prisons ordinaires et les espaces proprement concentrationnaires du Goulag. Les dessins du gardien représentent à cet égard un point d'entrée sans égal pour mener à la fois une analyse des principes de fonctionnement des espaces carcéraux en URSS tout autant qu'une anthropologie du corps détenu.
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International audience ; In Europe as elsewhere in the world, genocide and mass violence have been a structural feature of the 20 th century. Building on the early development of the comparative and international research project Corpses of Mass violence and Genocide, this text questions the social legacy of mass violence by studying how different societies have coped with the first consequence of mass destruction : the mass production of cadavers. What status and what value have indeed been given to these corpses ? What political, social, religious and technical uses have been made of these dead bodies in soviet Gulag, in Franco's and then democratic Spain or in post-genocidal Rwanda, both during and after the massacres ? Bringing together the perspective of social anthropology, history and law, and raising the three main issues of destruction, identification and subsequently inscription of corpses within the frame of national heritage, this contribution aims to enlighten how various social and cultural treatments of dead bodies simultaneously challenge common representation, law and ethics as well as represent a new perspective in research. ; En Europe comme ailleurs dans le monde, les violences extrêmes ont représenté un phénomène majeur du xx e siècle. Prenant appui sur les premiers développements du projet de recherche international "Les cadavres dans les violences de masse et les génocides", ce texte s'interroge sur la postérité des violences de masse en étudiant comment différentes sociétés ont composé avec la première conséquence de ces destructions : la production massive de cadavres. Quels statuts symboliques et sociaux ont été accordés aux cadavres ? Quels usages politiques, religieux, sociaux ou technologiques ont été faits des corps morts au Goulag, dans l'Espagne franquiste puis démocratique ou au Rwanda de l'après-génocide, durant et à l'issue des massacres ? Associant des approches anthropologiques, historiques et juridiques, et s'attachant aux trois questions de la destruction, de la recherche ...
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International audience ; Nous savons depuis le Surveiller et punir de Foucault que le traitement infligé au corps représente une clé fondamentale pour la compréhension de l'évolution du champ pénal depuis le Moyen Âge jusqu'à l'époque industrielle. Ainsi c'est en analysant les changements qui sont intervenus dans le traitement du corps du condamné que le philosophe a démontré la transformation paradigmatique de la pénalité des pays occidentaux, qui est passée d'une pénalité du supplice visant à détruire le corps du condamné à une pénalité de la correction visant à rééduquer le délinquant en l'isolant pour le punir et en le plaçant sous surveillance: cette visée correctrice donnant finalement naissance aux systèmes carcéraux modernes entendus par Foucault comme des « technologies politiques des corps », et dont le principe (basé sur le modèle de la colonie pénitentiaire) sera largement diffusé dans le monde à partir du milieu du XIXe siècle. Or, le traitement infligé aux corps des prisonniers au sein des espaces de détention soviétiques, peut précisément être considéré comme le thème central de l'oeuvre graphique de Dantzig Baldaev. Depuis les gros plans effectués sur les tatouages, jusqu'aux plans larges restituant des situations d'exécutions, en passant par des plans resserrés sur des scènes de torture, il n'existe que très peu de dessins de l'Album qui ne fassent pas figurer un – ou des – éléments corporels et qui ne puissent être lus comme une illustration du traitement du corps des détenus, corps vivant ou corps mort. C'est ainsi que l'ensemble de l'Album permet une analyse du système pénal soviétique dont relèvent à la fois les prisons ordinaires et les espaces proprement concentrationnaires du Goulag. Les dessins du gardien représentent à cet égard un point d'entrée sans égal pour mener à la fois une analyse des principes de fonctionnement des espaces carcéraux en URSS tout autant qu'une anthropologie du corps détenu.
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International audience ; La production graphique de Dantzig Baldaev reste pour l'instant non-inventoriée. Elle est vraisemblablement considérable, constituée de centaines de dessins , d'innombrables brouillons d'illustrations et de croquis, une production dont il est difficile d'évaluer le volume global. La partie que nous avons la possibilité de montrer à un public francophone se donne à voir d'une façon particulière : elle rassemble une petite partie seulement des dessins du gardien, qu'il a soigneusement sélectionnés et dont il a disposés des reproductions photographiques au sein d'un album qu'il a ensuite décoré.L'Album fut probablement composé entre le milieu de l'année 1989 (les dessins les plus tardifs sont datés de mars 1989) et le début de l'année 1990 (la dédicace à l'ethnologue française Roberte Hamayon a été rédigée le 19 mai 1990), à la fin de la période de la perestroïka, à un moment charnière de l'histoire de la Russie au cours duquel s'engage un détachement progressif avec l'ordre soviétique qui aboutira à la disparition définitive de l'URSS en décembre 1991. Plusieurs années de libération de la parole politique et privée dans les média mais aussi de pratiques de transparence (glasnost') ont permis à cette époque à Danzig Baldaev d'envisager de rendre son œuvre graphique publique. Toutefois la mention manuscrite figurant à la fin de l'Album montre bien que le dessinateur demeurait pessimiste sur la possibilité d'éditer son travail en Russie, et paraissait convaincu que seule une publication occidentale était envisageable.
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International audience ; Nous savons depuis le Surveiller et punir de Foucault que le traitement infligé au corps représente une clé fondamentale pour la compréhension de l'évolution du champ pénal depuis le Moyen Âge jusqu'à l'époque industrielle. Ainsi c'est en analysant les changements qui sont intervenus dans le traitement du corps du condamné que le philosophe a démontré la transformation paradigmatique de la pénalité des pays occidentaux, qui est passée d'une pénalité du supplice visant à détruire le corps du condamné à une pénalité de la correction visant à rééduquer le délinquant en l'isolant pour le punir et en le plaçant sous surveillance: cette visée correctrice donnant finalement naissance aux systèmes carcéraux modernes entendus par Foucault comme des « technologies politiques des corps », et dont le principe (basé sur le modèle de la colonie pénitentiaire) sera largement diffusé dans le monde à partir du milieu du XIXe siècle. Or, le traitement infligé aux corps des prisonniers au sein des espaces de détention soviétiques, peut précisément être considéré comme le thème central de l'oeuvre graphique de Dantzig Baldaev. Depuis les gros plans effectués sur les tatouages, jusqu'aux plans larges restituant des situations d'exécutions, en passant par des plans resserrés sur des scènes de torture, il n'existe que très peu de dessins de l'Album qui ne fassent pas figurer un – ou des – éléments corporels et qui ne puissent être lus comme une illustration du traitement du corps des détenus, corps vivant ou corps mort. C'est ainsi que l'ensemble de l'Album permet une analyse du système pénal soviétique dont relèvent à la fois les prisons ordinaires et les espaces proprement concentrationnaires du Goulag. Les dessins du gardien représentent à cet égard un point d'entrée sans égal pour mener à la fois une analyse des principes de fonctionnement des espaces carcéraux en URSS tout autant qu'une anthropologie du corps détenu.
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International audience ; La production graphique de Dantzig Baldaev reste pour l'instant non-inventoriée. Elle est vraisemblablement considérable, constituée de centaines de dessins , d'innombrables brouillons d'illustrations et de croquis, une production dont il est difficile d'évaluer le volume global. La partie que nous avons la possibilité de montrer à un public francophone se donne à voir d'une façon particulière : elle rassemble une petite partie seulement des dessins du gardien, qu'il a soigneusement sélectionnés et dont il a disposés des reproductions photographiques au sein d'un album qu'il a ensuite décoré.L'Album fut probablement composé entre le milieu de l'année 1989 (les dessins les plus tardifs sont datés de mars 1989) et le début de l'année 1990 (la dédicace à l'ethnologue française Roberte Hamayon a été rédigée le 19 mai 1990), à la fin de la période de la perestroïka, à un moment charnière de l'histoire de la Russie au cours duquel s'engage un détachement progressif avec l'ordre soviétique qui aboutira à la disparition définitive de l'URSS en décembre 1991. Plusieurs années de libération de la parole politique et privée dans les média mais aussi de pratiques de transparence (glasnost') ont permis à cette époque à Danzig Baldaev d'envisager de rendre son œuvre graphique publique. Toutefois la mention manuscrite figurant à la fin de l'Album montre bien que le dessinateur demeurait pessimiste sur la possibilité d'éditer son travail en Russie, et paraissait convaincu que seule une publication occidentale était envisageable.
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In: Cahiers du monde russe: Russie, Empire Russe, Union Soviétique, Etats Indépendants ; revue trimestrielle, Band 40, Heft 3, S. 447-458
ISSN: 1777-5388
Elisabeth Gessat-anstett. « De la nomination ». Enjeux familiaux et sociaux de l'attribution des prénoms en Russie. L'identité individuelle est marquée en Russie par plusieurs éléments de nomination qui varient tant par leur nature, que par les règles qui régissent leur attribution et leur usage. Cet article, qui s'appuie sur une enquête ethnographique menée dans la région de Jaroslavl', s'intéresse plus spécifiquement aux enjeux qui marquent dans le contexte familial l'attribution du prénom ( imja) et du prénom patronymique (otčestvo) en s 'interrogeant sur les règles et les stratégies qui aboutissent à la mise en place de récurrences onomastiques. Il semble en effet que les manipulations des
In: Sociétés et cultures post-soviétiques en mouvement
In: Usages de la mémoire
Trois figures patrimoniales dans la Russie des XIXe-XXe siècles / Ewa Bérard -- Tsaritsyno, le palais de Catherine la Grande en parc d'attraction / Boris Stepanov -- Entretien [avec] Marina Dmitrieva -- Nomadisme des monuments historiques, processus de dé-symbolisation et déni de l'histoire en Russie : le cas de Rybinsk / Élisabeth Anstett -- Représenter la disparition : l'effacement des traces de la Shoah et sa figuration dans les sites mémoriels / Philippe Mesnard -- Conserver l'héritage des systèmes répressifs : la mémoire des camps du Goulag / Luba Jurgenson