À travers l'exemple de la gestion européenne des crises en République centrafricaine, cet article vise à saisir les enjeux plus généraux de la division du travail de gestion de crise et de l'articulation entre acteurs intervenant dans une pluralité de secteurs des relations internationales (diplomatie politique, sécurité collective, développement, aide humanitaire) mis en tension par les attentes de coordination, de cohérence, d'approche intégrée. L'article montre ainsi que les gestionnaires de crises sont pris dans des dynamiques de coopération concurrentielle pour le contrôle et l'allocation de ressources publiques. La labellisation d'une situation comme « crise » ouvre des habilitations, des opportunités d'actions et de revendications, tout en soulevant potentiellement d'intenses enjeux de coordination.
L'accès à la présidence de l'Union européenne est généralement perçu comme l'opportunité pour un État membre d'occuper le devant de la scène et de faire progresser son agenda. Mais cette approche stato-centrée, homogénéisante, et qui naturalise les intérêts nationaux, ne permet pas de saisir le véritable impact de ce déplacement dans la structure des jeux européens. Les ressources que procure ce statut, mais aussi ses contraintes, modifient la position relative des représentants de l'État, leurs options, leurs aspirations et leurs stratégies. Ce déplacement structurel n'opère pas pour tous les représentants d'un même état (ici la France en 2008) dans une même direction. L'investissement différentiel du rôle de présidence est d'abord tributaire des équilibres, des dynamiques et des arrangements propres à chaque secteur de l'action publique européenne.
Conflits armés, catastrophes naturelles, crises financières, effondrements étatiques. Les "crises" aux formes diverses (et souvent contestées), infranationales, nationales ou internationales, sont aujourd'hui l'objet d'interventions croissantes d'organisations internationales. Pourquoi ces organisations diverses investissent-elles de telles "crises" ? Comment se saisissent-elles d'enjeux nouveaux pour consolider ou étendre leurs champs d'action respectifs ? En vertu de quelles ressources légitimatrices ? Avec quelles contraintes politiques et symboliques ? Ce numéro de Cultures & Conflits entend restituer les résultats de travaux empiriques fondés sur une observation attentive de ces organisations internationales, et des façons dont elles se saisissent de cette catégorie pratique qu'est la « crise ». A travers des situations aussi différentes que les catastrophes naturelles, les conflits armés et la croissance rapide du chômage, les auteurs de ce dossier contribuent à une sociologie des acteurs engagés dans l'expertise et la négociation au sein des organisations internationales, en s'intéressant à leurs routines, à leurs logiques de division du travail entre organisations et entre catégories de professionnels, à leurs stratégies de mobilisation de leurs pairs. Ils contribuent, ce faisant, à questionner - de façon inductive plus que déductive - les effets d'une telle bureaucratisation internationale sur la composition des acteurs en présence dans les domaines concernés, et sur la nature des relations de pouvoir entre ces acteurs.
Conflits armés, catastrophes naturelles, crises financières, effondrements étatiques. Les "crises" aux formes diverses (et souvent contestées), infranationales, nationales ou internationales, sont aujourd'hui l'objet d'interventions croissantes d'organisations internationales. Pourquoi ces organisations diverses investissent-elles de telles "crises" ? Comment se saisissent-elles d'enjeux nouveaux pour consolider ou étendre leurs champs d'action respectifs ? En vertu de quelles ressources légitimatrices ? Avec quelles contraintes politiques et symboliques ? Ce numéro de Cultures & Conflits entend restituer les résultats de travaux empiriques fondés sur une observation attentive de ces organisations internationales, et des façons dont elles se saisissent de cette catégorie pratique qu'est la « crise ». A travers des situations aussi différentes que les catastrophes naturelles, les conflits armés et la croissance rapide du chômage, les auteurs de ce dossier contribuent à une sociologie des acteurs engagés dans l'expertise et la négociation au sein des organisations internationales, en s'intéressant à leurs routines, à leurs logiques de division du travail entre organisations et entre catégories de professionnels, à leurs stratégies de mobilisation de leurs pairs. Ils contribuent, ce faisant, à questionner - de façon inductive plus que déductive - les effets d'une telle bureaucratisation internationale sur la composition des acteurs en présence dans les domaines concernés, et sur la nature des relations de pouvoir entre ces acteurs.
Conflits armés, catastrophes naturelles, crises financières, effondrements étatiques. Les "crises" aux formes diverses (et souvent contestées), infranationales, nationales ou internationales, sont aujourd'hui l'objet d'interventions croissantes d'organisations internationales. Pourquoi ces organisations diverses investissent-elles de telles "crises" ? Comment se saisissent-elles d'enjeux nouveaux pour consolider ou étendre leurs champs d'action respectifs ? En vertu de quelles ressources légitimatrices ? Avec quelles contraintes politiques et symboliques ? Ce numéro de Cultures & Conflits entend restituer les résultats de travaux empiriques fondés sur une observation attentive de ces organisations internationales, et des façons dont elles se saisissent de cette catégorie pratique qu'est la « crise ». A travers des situations aussi différentes que les catastrophes naturelles, les conflits armés et la croissance rapide du chômage, les auteurs de ce dossier contribuent à une sociologie des acteurs engagés dans l'expertise et la négociation au sein des organisations internationales, en s'intéressant à leurs routines, à leurs logiques de division du travail entre organisations et entre catégories de professionnels, à leurs stratégies de mobilisation de leurs pairs. Ils contribuent, ce faisant, à questionner - de façon inductive plus que déductive - les effets d'une telle bureaucratisation internationale sur la composition des acteurs en présence dans les domaines concernés, et sur la nature des relations de pouvoir entre ces acteurs.
Conflits armés, catastrophes naturelles, crises financières, effondrements étatiques. Les "crises" aux formes diverses (et souvent contestées), infranationales, nationales ou internationales, sont aujourd'hui l'objet d'interventions croissantes d'organisations internationales. Pourquoi ces organisations diverses investissent-elles de telles "crises" ? Comment se saisissent-elles d'enjeux nouveaux pour consolider ou étendre leurs champs d'action respectifs ? En vertu de quelles ressources légitimatrices ? Avec quelles contraintes politiques et symboliques ? Ce numéro de Cultures & Conflits entend restituer les résultats de travaux empiriques fondés sur une observation attentive de ces organisations internationales, et des façons dont elles se saisissent de cette catégorie pratique qu'est la « crise ». A travers des situations aussi différentes que les catastrophes naturelles, les conflits armés et la croissance rapide du chômage, les auteurs de ce dossier contribuent à une sociologie des acteurs engagés dans l'expertise et la négociation au sein des organisations internationales, en s'intéressant à leurs routines, à leurs logiques de division du travail entre organisations et entre catégories de professionnels, à leurs stratégies de mobilisation de leurs pairs. Ils contribuent, ce faisant, à questionner - de façon inductive plus que déductive - les effets d'une telle bureaucratisation internationale sur la composition des acteurs en présence dans les domaines concernés, et sur la nature des relations de pouvoir entre ces acteurs.
La Constitution européenne est entrée avec fracas dans les boîtes aux lettres et dans les urnes. Rarement auparavant l'Europe avait nourri autant de conversations, de controverses et de conflits. Rarement auparavant les citoyens européens avaient autant parlé droit, principes, valeurs et destin communs. Rarement auparavant un texte de traité avait cristallisé autant d'espoirs et de craintes, suscité autant de prophéties et de prophylaxies, noué autant de « drames » et de « coups de théâtre ». Ce « moment constituant » marque un élargissement sans précédent des cercles sociaux désormais intéressés à l'Europe. Plutôt que de s'essayer aux jeux des « leçons » à tirer d'un échec encore incertain ou des « remèdes » à apporter à une crise toujours ambiguë, sur les voies possibles d'une relance européenne toujours d'actualité, ce livre restitue le moment constituant pour lui-même, c'est-à-dire pour ce qu'il permet de comprendre des dynamiques et des transformations à l'œuvre dans l'Union européenne. En analysant les élites, les mobilisations et les votes qui ont donné corps à ce moment d'Europe singulier, les contributions de ce livre font ainsi le portrait des différents mondes sociaux européens saisis par la Constitution. Derrière le « ballet diplomatique » officiel, ces contributions suivent la trame et la chronologie mouvante et complexe des groupes et des enceintes où se discute et où se joue le sort de la Constitution. Au sein de la Convention et des institutions de l'Union européenne, bien entendu, les premières investies dans la négociation et la rédaction du texte constitutionnel. Mais aussi parmi les univers sociaux nationaux et internationaux les plus divers, à leur tour saisis par la dynamique de politisation de l'Europe : les « eurosceptiques » et les « altermondialistes », les militants catholiques et les militants socialistes, et les électeurs français. Ces contributions retracent la genèse de réseaux transnationaux structurés autour d'enjeux aussi variés que la constitutionnalisation des traités, la société civile européenne, l'Europe des régions, l'héritage chrétien ou la critique du néo-libéralisme. Elles permettent enfin de mieux comprendre l'articulation des intérêts et des clivages, des opportunités et des investissements, bref la dynamique d'entraînement et d'intensification qui a fait de cette réforme institutionnelle un enjeu saillant.La Constitution européenne est un révélateur de la généalogie et de la géographie composite et conflictuelle des acteurs et des représentations qui font aujourd'hui l'Europe.
Les clivages bureaucratiques et organisationnels sont multiples et très largement moteurs des initiatives européennes de gestion de crises. L'intervention de l'Union sur la scène internationale n'est pas seulement et pas nécessairement dictée par l'impulsion des « décideurs » politiques, même si ces derniers pèsent également et parfois de manière puissante dans le processus décisionnel. L'intervention de L'Union européenne n'est pas non plus une réaction à une « crise », qui serait clairement identifiée comme telle, et dont l'émergence suffirait à activer les dispositifs européens de gestion de crise. Ce que montre l'observation, c'est que la notion même de « crise » est finalement très accessoire dans l'opérationnalisation des instruments de gestion de crise. Ce n'est pas parce qu'il y a une crise qu'il est nécessaire d'intervenir et lorsque l'on intervient il n'y a pas nécessairement de crise (quand bien même pourrait-on définir « objectivement » ce que serait une crise). La « crise » est une sorte de présupposé tacite qu'il n'est pas nécessaire (et qu'il serait même risqué) d'interroger.
Les clivages bureaucratiques et organisationnels sont multiples et très largement moteurs des initiatives européennes de gestion de crises. L'intervention de l'Union sur la scène internationale n'est pas seulement et pas nécessairement dictée par l'impulsion des « décideurs » politiques, même si ces derniers pèsent également et parfois de manière puissante dans le processus décisionnel. L'intervention de L'Union européenne n'est pas non plus une réaction à une « crise », qui serait clairement identifiée comme telle, et dont l'émergence suffirait à activer les dispositifs européens de gestion de crise. Ce que montre l'observation, c'est que la notion même de « crise » est finalement très accessoire dans l'opérationnalisation des instruments de gestion de crise. Ce n'est pas parce qu'il y a une crise qu'il est nécessaire d'intervenir et lorsque l'on intervient il n'y a pas nécessairement de crise (quand bien même pourrait-on définir « objectivement » ce que serait une crise). La « crise » est une sorte de présupposé tacite qu'il n'est pas nécessaire (et qu'il serait même risqué) d'interroger.
In 1998 EU Member States adopted a wide range of sanctions against Serbia just before the war of Kosovo. This article shows that the sanctions negotiation process brought together actors which were involve into two different social sectors ("High politics" and "External Economic Relations"). In each sector the position, interests, perceptions of stakes of the same actors were quite different. The result was that the EU adopted at the same time though sanctions (in the political framing process) and weak sanctions (in the economical framing process).