Cet article revient sur la contribution de Daniel Gaxie à la sociologie des partis et du militantisme, « Économie des partis et rétributions du militantisme » ( Revue française de science politique , 27 [1], février 1977, p. 123-154). Il propose de centrer l'analyse sur la dimension professionnelle des rétributions offertes par les partis. En s'appuyant sur la littérature française et internationale, il fournit des éléments empiriques confirmant la centralité de la distribution des postes pour comprendre aujourd'hui l'économie des partis politiques. Cette réflexion invite ainsi à réinterroger la distinction partiellement brouillée entre permanents, militants et professionnels ainsi que les effets sur la distribution des postes de la forte indexation des partis politiques aux cycles électoraux.
Partant du constat que la notion de politisation est de plus en plus utilisée dans la science politique française et que ce succès va de pair avec une forte élasticité conceptuelle, cet article se donne pour objectif d'en clarifier les usages afin d'établir une cartographie raisonnée des problématiques de sciences sociales associées au mot « politisation ». Il aborde d'abord la controverse très fournie, en histoire politique, sur la politisation des campagnes françaises. Puis, il porte l'attention sur les multiples emplois de la notion en science politique, dégageant les principales controverses qui structurent les débats sur la politisation individuelle ou celle des enjeux et activités sociaux. Les auteurs proposent une combinatoire afin d'aider à identifier et préciser les manières dont on utilise cette notion.
Cet article questionne les ressorts et les freins à la participation des personnes précaires. Il s'appuie sur une enquête de terrain menée dans une association de solidarité et se centre sur la construction des identifications collectives des personnes accompagnées. Il souligne le rôle de l'association dans le façonnage de ces identifications ainsi que leur fragmentation. Ensemble, ces deux mécanismes rendent difficile une prise de parole collective. Il insiste enfin sur la manière dont émerge rarement une parole collective en posant la question des responsables de la pauvreté.
La mise à l'agenda de la droite d'une primaire ouverte s'inscrit dans une longue histoire mais a été réactivée, début 2013, dans une logique de mimétisme vis-à-vis du Parti socialiste née d'une situation de crise interne. Adoptée le 7 avril 2015, la charte d'organisation de la primaire va transformer le fonctionnement de la droite en renforçant sa soumission aux objectifs électoraux et en engageant, de manière très nouvelle, le parti dans un pluralisme compétitif et régulé.
Este artículo se interroga acerca del impacto que tuvieron las reglas institucionales sobre la organización de los partidos políticos para el caso de Francia. Compara los efectos de la presidencialización sobre los dos principales partidos franceses, el Partido Socialista y el UMP (ex Unión por un Movimiento Popular) /Los Republicanos. En contra de un institucionalismo clásico que consideraba que esos partidos se habrían adaptado de manera pasiva, automática y unívoca a la restricción, aquí se defiende la idea de que estos partidos están atravesados por dinámicas contradictorias que refieren tanto a la lógica presidencial como parlamentaria y local. También se demuestra que esta adaptación fue compleja, indirecta y largo tiempo demorada en la medida en que ella respondió principalmente a las lógicas internas de los partidos y a lógicas de mimetismo.
In May 2012, French voters rejected the liberalizing policies of Nicolas Sarkozy and elected his opponent, the Socialist François Hollande, president. In June 2012, the incumbent president's center-right UMP party was swept out of government in the ensuing parliamentary elections, giving way to a new center-left majority in the National Assembly. This book analyzes the contexts and results of the 2012 presidential and parliamentary elections in France. It assesses the legacies of the Sarkozy presidency that informed the 2012 electoral campaigns, scrutinizing his domestic social and economic policies on the one hand and European and foreign policies on the other. In turn, the elections' outcomes are also analyzed from the standpoint of various political parties and other institutional interests in France, and the results are situated within the broader run of French political history. Finally, the book examines the principal challenges facing the Hollande administration and new government of Prime Minister Jean-Marc Ayrault, and assesses how effectively these have been met during their first year in office
Like European political parties, French political parties face a number of challenges and are subject to many tensions at the dawn of the twenty-first century, even though their attractiveness has never seemed so low. arrangement around the Rassemblement pour la Republique (RPR) and the Union for French Democracy (UDF) on the right, and the Socialist Party (PS) and the French Communist Party (PCF) on the left, the party system itself has even considerably evolved under the effect of the recomposition of the parliamentary right, the collapse of the Communist Party or the breakthrough of newcomers, such as the National Front or the Greens. After the sequence of presidential and legislative elections of 2012, this book analyzes in depth the state of each of the active parties in the political system. How does each of them position themselves in relation to the transformations of partisan activity? How do parties interpret the mutations they face? How do they deal with the disaffection they experience? What ideological and organizational evolutions do they know? These issues are discussed in this reference book. The authors present an original overall picture, systematically offering a party analysis at work in the French political system; which is completed by a reflection on the major transformations of the electoral geography. - À l'instar des formations politiques européennes, les partis politiques français sont confrontés à plusieurs défis et soumis à nombre de tensions à l'aube de ce XXIe siècle, alors même que leur attractivité n'a jamais semblé aussi faible.Longtemps dominée par un agencement autour du Rassemblement pour la République (RPR) et de l'Union pour la démocratie française (UDF) à droite, et du parti socialiste (PS) et du parti communiste français (PCF) à gauche, le système de partis a lui-même considérablement évolué sous l'effet de la recomposition de la droite parlementaire, de l'effondrement du parti communiste ou de la percée de nouveaux venus, tels le Front national ou Les Verts. Après la séquence des élections présidentielles et législatives de 2012, cet ouvrage analyse en profondeur l'état de chacun des partis actifs dans le système politique. Comment chacun d'entre eux se positionne-t-il au regard des transformations du fait partisan ? Comment les partis interprètent-ils les mutations auxquelles ils font face ? Comment agissent-ils face à la désaffection qu'ils subissent ? Quelles évolutions idéologiques et organisationnelles connaissent-ils ? Ces questions sont examinées dans ce livre de référence. Les auteurs présentent un tableau d'ensemble original, offrant de manière systématique une analyse des partis à l'œuvre dans le système politique français ; laquelle est complétée par une réflexion sur les grandes transformations de la géographie électorale.
Pre-financial crisis, EU citizens were 'overlooking' Europe ignoring it in favour of globalisation, economic flows, and crises of political corruption. Innovative focus group methods allow an analysis of citizens' reactions, and demonstrate how euroscepticism is a red herring, instead articulating an indifference to and ambivalence about Europe. What do citizens say about Europe? Before the crisis of 2008 citizens in Britain, France and Francophone Belgium were 'overlooking' Europe by ignoring it in favour of globalisation, economic flows, and crises of political corruption. Innovative focus group methods allow analysis of the nature of their reactions and positions, and demonstrate how euroscepticism is a red herring. Instead they articulate indifference to and ambivalence about Europe contrasting with activists who engage in conflict about European issues. The analysis shows national and social differences. French projection contras
Ces dernières années, les partis politiques se sont ouverts sur la société, à travers la mise en place de primaires ouvertes et le recours à des structures externes, par exemple pour la production d'idées (think tanks) . Quel est alors le rôle des militants ? Les partis ne risquent-ils pas de devenir des coquilles vides ayant pour seule fonction la désignation du candidat à l'élection présidentielle et la réélection d'élus installés ?
L'idée de consacrer un numéro de la Revue française de science politique à l'usage des entre- tiens collectifs (EC) part du constat que cette technique de recueil des données, totalement marginale il y a quelques années dans le champ de la science politique française, est de plus en plus souvent utilisée. En 2004, au moment de la publication du petit sur Les entretiens collectifs dans la collection « L'enquête et ses méthodes », les références de science politique signalées étaient rares. En 2009, une sorte de frémissement était perceptible puisque quelques thèses et des projets de recherche utilisant cette technique étaient disponibles. Ce mouvement nous a semblé justifier l'organisation d'une journée d'étude dans le cadre de l'Association française de science politique (AFSP). Nous nous étions donnés pour objectif de faire un état des lieux des objets ou des problématiques à travers lesquels la recherche fondamentale dans les sciences sociales du politique, mais également la recherche appliquée, en incluant le secteur des études marketing, avaient recours aux EC. Ce numéro est le prolongement de cette manifestation mais il ne rassemble que des contributions consacrées aux usages scientifiques. Depuis 2009, les choses semblent encore avoir évolué, puisqu'on trouve des indices supplémentaires d'une diffusion de la technique dans le milieu des politistes et au-delà. Ces recherches constituent, de par leur nombre mais aussi leur diversité, une masse critique permettant de tirer un premier bilan au moment où la nécessité de dynamiser le débat sur les méthodes en science politique est régulièrement mise en avant. L'inclusion d'un volet d'EC dans un projet de recherche est aujourd'hui une pratique de moins en moins exceptionnelle, même si, le plus souvent, ils font office de complément idéal dans la mise en place d'un dispositif « multiméthodes ». Ils s'inscrivent égale- ment parfois au sein d'enquêtes de type ethnographique, que leur recours soit programmé – quand il s'agit, par exemple, d'étudier le système ...