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La psychobiologie a longtemps soutenu que les modes d'adaptation sociale sont indexés par les processus organiques, en considérant cependant que les jeunes enfants sont suffisamment compétents pour ajuster leur style de fonctionnement en fonction de l'écologie sociale de leur groupe. Cette recherche examine les relations entre le niveau de cortisol des enfants et leur mode d'adaptation comportementale dans les groupes en émergence. L 'étude porte sur 72 enfants de 36 mois répartis en 12 groupes de 3 garçons et 3 filles. Les prélèvements de salive pour l'évaluation du cortisol ont été collectés immédiatement avant et quinze minutes après la session en groupe de pairs. L'étude par analyse hiérarchique de la dynamique groupale a permis l'identification de 3 modes d'adaptation comportementale. Le premier est le mode Amical, le second Retiré et enfin le troisième Engagé. L'analyse de variance à mesures répétées, de l'amplitude des niveaux de cortisol pré-post-test par les 3 modes d'adaptation, n 'indique pas de différences significatives. En d'autres termes, les styles d'adaptation comportementale ne peuvent prédire le niveau absolu du cortisol. En revanche, l'analyse de la stabilité des niveaux de cortisol démontre une stabilité intra-individuelle chez les enfants identifiés comme Amicaux et Engagés. Une telle prédiction n 'est cependant pas possible pour les enfants Retirés. Ces résultats illustrent les contraintes différentielles du contexte social immédiat, à la fois du fonctionnement physiologique et comportemental du jeune enfant, et appuient la vision selon laquelle l'implication sociale active facilite la régulation qui sous tend les processus physiologiques.

De nombreux travaux ont tenté de mettre en évidence les caractéristiques de l'espace personnel et leurs conséquences sur l'intégration sociale des individus ; cependant, peu ont été consacrés aux jeunes enfants. Certains ont étudié l'influence sur le comportement de la densité sociale, de l'âge, de l'environnement architectural et de la présence de l'adulte, mais quasiment aucun ne s'est réellement intéressé à l'organisation et l'évolution des indices proxémiques en cours d'année. Nos travaux examinent ces aspects par observation directe de 32 élèves d'une petite section de maternelle en période de jeu libre. Cinq ensembles d'indices sont relevés toutes les trente secondes : 1 / la distance maintenue par rapport au groupe ; 2 /la distance aux trois camarades les plus proches ; 3 / la stabilité de ces distances; 4 /la fidélité avec certains camarades ; 5 / les trajets parcourus et la surface couverte par l'enfant. Les analyses indice par indice démontrent l'existence de différences interindividuelles. De plus, on constate un ensemble de modifications liées à la vie régulière en groupe de pairs et aux variations d'effectif dans la classe. L 'utilisation de deux approches multivariées, analyses en composantes principales et classifications hiérarchiques, nous permet de distinguer plusieurs dimensions complémentaires de l'espace personnel ainsi que les changements développementaux liés à l'écologie du groupe. Ainsi, quatre dimensions indexant la proximité avec les pairs, la stabilité spatiale, la stabilité d'association et les déplacements s'avèrent utiles pour caractériser l'espace personnel de l'enfant et son organisation en fonction des contraintes du contexte social immédiat.