Ecrire le travail, figurer le prolétariat: une mission du roman graphique?
In: Cahiers marxistes: cm, Heft 242, S. 77-110
ISSN: 0591-0633
7 Ergebnisse
Sortierung:
In: Cahiers marxistes: cm, Heft 242, S. 77-110
ISSN: 0591-0633
In: Études sur le XVIIIe siècle
In October 1696, the procession from Turin led Marie-Adélaïde de Savoie to Versailles. The marriage contract which now binds her to the Duke of Burgundy, grandson of Louis XIV, will seal, a few months later, the fate of Europe by the peace of Ryswick. From the birth of his daughter, guided by lucid cynicism, Victor Amadeus II had destined her to become a French princess. He succeeds very well. From the outset, the monarch was seduced by the extraversion, the naturalness and simplicity of the child; he found it "at will". Having become duchess of Burgundy, the young woman nevertheless upsets the etiquette of the court of France, confided in the devotions. She quickly becomes the darling of Versailles. Her temper tempers the morose religiosity of her husband; her cheerfulness galvanises around her musicians, composers, choreographers and men of letters. His enthusiasm and his casualness encourage to multiply the balls, the plays, the theatrical performances, the lotteries of chinoiseries ... The taste of the duchess is eclectic. She dances ballet-masquerade, is seduced by the magical fairy tale, touches the harpsichord with a certain talent, applauds the Italian Theater and interprets the sacred tragedies offered by Madame de Maintenon. The last years of the reign of Louis XIV were thus reborn, under the influence of expensive entertainment honored by the king, all a literary, musical, but also architectural patronage, around the work of development of the Menagerie, whose enjoyment is offered to The Duchess. The court emerges from its torpor during this pivotal time that connects the extinct splendors of the court of the Sun King with the excesses of the Regency, then of Louis XV. By illuminating his formative years, studying the patronage of the Duchess of Burgundy within the court system and a policy of distinction marked by the pregnance of several political clans, by questioning the efflorescence of funeral orations of where pierced the disappointed hopes and the collective imagination of the nation, the present volume intends to fill the gaps of contemporary historiography long remained silent on the brief destiny of Marie-Adélaïde of Savoy and the climate of the court of Versailles between 1696 and 1712. - En octobre 1696, s'ébranle depuis Turin le cortège qui conduira Marie-Adélaïde de Savoie à Versailles. Le contrat de mariage qui la lie désormais au duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV, scellera, quelques mois plus tard, le sort de l'Europe par la paix de Ryswick. Dès la naissance de sa fille, guidé par un cynisme lucide, Victor-Amédée II l'avait destinée à devenir une princesse française. Il y réussit fort bien. D'emblée, le monarque fut séduit par l'extraversion, le naturel et la simplicité de l'enfant ; il la trouva « à souhait ». Devenue duchesse de Bourgogne, la jeune femme bouleverse néanmoins l'étiquette de la cour de France, confite dans les dévotions. Elle devient rapidement la coqueluche de Versailles. Son caractère tempère la religiosité morose de son mari ; sa gaieté galvanise autour d'elle musiciens, compositeurs, chorégraphes et hommes de lettres. Son entrain et sa désinvolture incitent à multiplier les bals, les jeux, les représentations théâtrales, les loteries de chinoiseries… Le goût de la duchesse est éclectique. Elle danse le ballet-mascarade, se laisse séduire par le merveilleux féérique des contes, touche le clavecin avec un certain talent, applaudit au Théâtre Italien et interprète les tragédies sacrées que lui offre Madame de Maintenon. Les dernières années du règne de Louis xiv voient ainsi renaître, sous le coup de divertissements dispendieux honorés par le roi, tout un mécénat littéraire, musical, mais aussi architectural, autour des travaux d'aménagements de la Ménagerie, dont la jouissance est offerte à la duchesse. La cour sort de sa torpeur durant cette époque charnière qui relie les splendeurs éteintes de la cour du Roi-Soleil aux excès de la Régence, puis de Louis XV. En éclairant ses années de formation, en étudiant le mécénat de la duchesse de Bourgogne au sein du système de la cour et d'une politique de distinction marquée par la prégnance de plusieurs clans politiques, en interrogeant l'efflorescence d'oraisons funèbres d'où percèrent les espoirs déçus et l'imaginaire collectif de la nation, le présent volume entend combler les lacunes de l'historiographie contemporaine longtemps restée muette sur la brève destinée de Marie-Adélaïde de Savoie et le climat de la cour de Versailles entre 1696 et 1712.
In: Études sur le XVIIIe siècle
Se promener, c'est-à-dire se déplacer d'un lieu à un autre pour le plaisir, est une pratique qui, en Europe, se développe surtout à partir du XVIIIe siècle. L'essor de la promenade est un phénomène culturel qui est à la fois lié à l'évolution des modes de déplacement, au développement des loisirs, à la demande de nouveaux modes de sociabilité, à l'essor économique et scientifique, ainsi qu'aux grands chantiers d'embellissement des villes. Cet ouvrage a pour objectif d'explorer cette histoire de la pratique de la promenade au tournant des XVIIIe et XIXe siècles en Belgique, en France, en Angleterre et en Allemagne.
In: Problèmes d'histoire des religions
L'ouvrage est né d'une réflexion de caractère historique portant sur les modes d'articulation, dans la société civile, d'une théologie politique. Cette dernière n'a pas été examinée du point de vue théorique, en particulier dans le cadre classique des relations de l'Église et de l'État, mais sous l'angle anthropologique. Ce sont donc toutes les formes de manifestation d'un donné à voir qui sont ici concernées : gestes, formes, rituels, mises en scène, par lesquels le pouvoir tente d'affirmer sa légitimation.
In: Études sur le XVIIIe siècle
Sans doute peu de lecteurs du XXIe siècle répondraient-ils positivement à la question posée en tête de ce volume. Et le fait même de la formuler pourra paraître incongru à certains. Ce serait ignorer, cependant, qu'en plein siècle des Lumières, de nombreuses voix se sont élevées afin de mettre en doute les progrès dont on se targuait généralement dans les différents domaines de la connaissance, des arts, ou de la littérature. Et ces voix n'émanaient pas que des anti-Philosophes, loin de là ! Dans le camp philosophique lui-même, en effet, les plus grands auteurs – Rousseau, bien sûr, mais aussi Voltaire ou Montesquieu, par exemple – n'ont pas manqué de comparer défavorablement leur propre époque aux précédentes, jugées plus fastes, plus sages, ou comme ayant fait preuve d'un goût plus sûr. L'Antiquité, cela va sans dire, se taille la part du lion dans ces flatteuses appréciations, mais aussi, notamment, un XVIIe siècle que l'éclat du Roi-Soleil nimbe encore d'un énorme prestige. Tour à tour, tous les domaines de la vie sociale sont passés au crible par les censeurs des turpitudes du siècle : décadence des mœurs et de l'art de gouverner, laxisme des couvents, recul de la musique religieuse « inspirée » devant un art désormais voué au seul plaisir, vogue dangereuse du « trop facile » roman, utopies aventureuses menaçant l'ordre social, etc. Face à ce constat plutôt inquiétant, nombreux sont les auteurs qui finissent par se résigner à imputer aux "lois de l'histoire", ou même parfois à celles de l'évolution de l'espèce humaine, cette "décadence" somme toute inévitable puisqu'elle se trouve en germe dans tous les apogées. On se convainc par conséquent, en lisant ce volume, que derrière le masque optimiste des Lumières et le rêve qu'elles portent d'un avenir meilleur, les hommes du dix-huitième siècle pressentaient avec acuité, mais non sans trouble, l'approche d'une impasse sociétale qui allait bientôt conduire aux bouleversements que l'on sait. Entre nostalgie d'un passé déjà révolu et anticipations audacieuses d'un futur encore espéré, la tension était manifestement devenue trop forte. À l'appel du Groupe d'étude du XVIIIe siècle de l'Université libre de Bruxelles, une quinzaine de chercheurs belges, français et italiens se sont penchés sur ce thème, sans doute trop peu étudié jusqu'à présent.
In: Études sur le XVIIIe siècle
« Chamarrée », ainsi Saint-Simon qualifiait-il la personnalité complexe d'Anne-Louise-Bénédicte de Bourbon-Condé (1676-1753), précieuse et pédante, frivole mais frondeuse. Sans doute cette excentricité – au sens premier du terme – s'explique-t-elle par un statut social bancal : petite-fille du Grand Condé, membre à part entière de la plus haute aristocratie, celle du sang, elle avait été mariée en 1692 au duc du Maine, l'aîné des bâtards nés du double adultère de la marquise de Montespan et de Louis XIV. Cependant, tout en rappelant à son époux l'infériorité de sa naissance, elle n'aura de cesse – et de plus en plus au fur et à mesure que la mort du roi se rapprochera inévitablement – de le soutenir : à la tête de la conjuration de Cellamare, elle tentera mème de faire enlever la Régence au duc d'Orléans au profit du duc du Maine. Le complot fut déjoué et la duchesse emprisonnée. Ces revers ne l'empêchèrent pas de reprendre ensuite, certes sur un mode assourdi, une vie mondaine et intellectuelle brillante : le président Hénault, Rose de Staal-Delaunay, Fontenelle, Houdar de La Motte ou la marquise du Deffand comptèrent alors parmi ses familiers. Sa célébrité demeure cependant attachée aux Grandes Nuits de Sceaux, divertissements aussi singuliers que dispendieux par laquelle elle avait su ranimer un temps les splendeurs éteintes de la cour du Roi Soleil. Mêlant poésies galantes, théâtre de société, bals, ballets ou cantates, ranimant le flambeau de la tragédie grecque tout en faisant éclore le genre de l'opéra-comique, les Divertissements de Sceaux témoignent de l'éclectisme de la duchesse et de ses principaux mentors : l'abbé Genest et Malézieu. La réputation de son esprit et plus encore la sûreté de son goût séduisirent les tenants des Anciens comme les plus résolus des Modernes, les célébrités confirmées – Chaulieu, Baron ou Fontenelle – autant que les débutants les plus prometteurs : Mouret, Bourgeois ou Colin de Blamont... C'est à Sceaux que Voltaire fit ses premiers pas dans le monde et c'est à l'intention de la duchesse qu'il écrivit les premiers de ces contes qui devaient les immortaliser tous deux.