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Ils sont issus de Gonesse, Garges-lès-Gonesse, Sarcelles, Goussainville, Villiers-le-Bel... Ils ont la fibre artistique, sont sensibles à la peinture, la musique, le graphisme... Leurs projets, aucun organisme ou association n'avait su les aider à les mettre sur pied, jusqu'à ce qu'un petit noyau d'entre eux ne fonde l'association qu'ils rêvaient de rencontrer : Créateurs actifs. Son discours tranche avec les habituelles litanies de l'accompagnement social. «Stop !, disent-ils. Il y a de l'argent pour les sorties, l'animation, le pain d'épices et les jus d'orange. Mais il n'y a pas de réponse pour l'emploi des jeunes qui veulent faire quelque chose.» Après un an et demi d'existence, l'association, qui permet aujourd'hui à une dizaine de créateurs de mûrir leurs projets et de les mener à terme, tout en créant leurs propres emplois, peut sans doute se prévaloir d'une certaine efficacité.

Résumé Vessillier Michèle. — La démographie des créateurs. Un questionnaire envoyé en 1987 aux 3 000 créateurs de métier — relevant du régime de Sécurité sociale des auteurs et artistes et touchant un revenu artistique supérieur au plafond de la Sécurité sociale (112 200 F) — a rencontré un grand succès auprès de la profession : plus de 50 % de réponses. Les résultats, rapprochés de quelques données disponibles pour la France et d'autres pays, puis confrontés aux moyennes nationales, permettent de dresser le portrait tout à fait original de ces catégories socio-professionnelles trop souvent encore méconnues. La prééminence masculine est nette dans les effectifs et plus encore dans la minorité de ceux qui ont réussi. L'entrée dans la carrière est tardive, alors que l'exercice de l'art et la notoriété se prolongent bien au-delà de l'âge d'une retraite qui n'est que théorique. La marginalité sociale s'affirme dans le comportement familial : on se marie moins, on fait moins d'enfants, on divorce davantage et les couples non mariés sont plus nombreux. La centralité des naissances et plus encore des domiciles est un fait remarquable : Paris et sa région attirent les créateurs et vident la province. A l'intérieur de chaque catégorie d'auteurs et d'artistes, il convient de nuancer : des groupes présentent ces caractéristiques de façon plus ou moins affirmée. On peut sans trop schématiser opposer les métiers traditionnels s'exerçant dans des disciplines classiques et les nouveaux venus : auteurs littéraires et dramatiques, peintres et sculpteurs sont ainsi beaucoup plus typés que photographes et graphistes.

La première phase de la "société d'information", celle de sa création, est terminée. Elle a vu se développer, entre les mains d'une élite sociale, de nouveaux moyens de communication, Internet en tête. Aujourd'hui, cette "société d'information" entre dans une deuxième phase : celle de la "société d'information pour tous". Interculturelle, égalitaire et prosélyte, elle s'expérimente notamment dans des "cyber-cafés" associatifs, où le dialogue interculturel s'installe entre migrants.

Résumé Bousculant les catégories et repoussant les frontières de l'histoire de l'art instituée, l'invention du concept d'art brut rendit également caduque toute référence à la norme (psychologique ou sociale) pour juger de la valeur d'une œuvre. En rappelant cette évidence que la création de techniques, de formes et de contenus inédits était le seul critère valable pour mesurer l'invention artistique, Jean Dubuffet révéla des créateurs extrêmement singuliers en dehors des circuits habituels de l'art. Leur investissement dans la création artistique était aussi exceptionnel, l'art étant bien plus pour eux qu'une activité ponctuelle, professionnelle ou marchande, il s'agissait souvent d'un réel prolongement de soi.