Essais cliniques dans les pays du Sud: entre impérialisme éthique et relativisme moral ?
In: Pratique et éthique médicales
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In: Pratique et éthique médicales
Motions of moral argumentation in a medical context ; International audience ; Motions of moral argumentation in a medical context ; Les modes d'argumentation morale en contexte médical
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In: Hommes & migrations, Band 1164, Heft 1, S. 11-14
«Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà», c'est ce principe qui a permis pendant des siècles de trouver une position tenable entre la stigmatisation de l'altérité et le relativisme moral. Mais à ce principe s'est substituée l'intégration nationale, qui a vu les «hautes cultures» absorber les «basses cultures». Or, lorsque les premières ne sont plus suffisamment fortes pour absorber les secondes, la construction d'une culture publique relativement partagée devient un processus beaucoup plus complexe, parce que les problèmes se déplacent du niveau national à celui des groupes sociaux, des quartiers, des bandes. Dès lors, quelle efficacité peuvent avoir les solutions générales, du multiculturalisme à la «ségrégation gentille», de la médiation à l'intégration ?
In: Politix: revue des sciences sociales du politique, Band 18, Heft 71, S. 165-190
ISSN: 0295-2319
In: Inflexions, Band 12, Heft 3, S. 79-86
Les opérations extérieures soumettent le corps du soldat à rude épreuve. Le danger, des tentations nouvelles, parfois l'inaction placent alors le maintien en condition physique du soldat au rang des principales préoccupations du chef. Celui-ci doit en effet fixer des règles claires, réalistes et partagées en dépit du relativisme moral ambiant. L'entraînement physique et opérationnel consiste essentiellement à adapter les modalités pratiques aux caractéristiques de la mission. En revanche, lorsque la tentation et les risques de dérives (femmes, alcool, drogue…) entrent en ligne de compte, le chef doit jouer à la fois sur la corde de la contrainte et sur celle de l'intelligence et du cœur. Le comportement des soldats a une influence directe sur la réussite de la mission. Ils l'acceptent d'autant mieux que les règles de vie correspondent à des choix moraux objectifs, exigeants et que les conditions de vie allient respect de l'intimité et un bon sens commun qui passe par la volonté d'améliorer dès le plus bas niveau les conditions de vie de l'unité.
La parodie qui a déclenché l'Affaire Sokal aux États-Unis a été saluée comme une création littéraire qui faisait mouche, mais ne portait pas en elle-même sa signification -- sa morale si l'on veut. Aussi l'Affaire Social Text a-t-elle consisté à dégager la morale du canular de Sokal. Faite sur fond de Guerres de la science, cette exégèse a porté principalement sur deux questions : d'une part, la question politique de la fécondité du postmodernisme pour un engagement à gauche ; d'autre part, la question universitaire de l'identité disciplinaire des science studies. Une fois reconnu qu'un processus exégétique est pour ainsi dire indéfini -- les commentaires suscitant des commentaires de commentaires -- et qu'il peut manquer de sophistication et de courtoisie lorsqu'il est public, du moins semble-t-il avoir procédé d'une culture où l'exercice de la raison (même postmoderne) passe par l'échange d'arguments. Au terme de ce qui constitue un véritable débat, l'espèce de lien substantiel qui, pour beaucoup, unissait l'engagement à gauche et le postmodernisme s'est trouvé défait et la diversité des science studies a été rendue manifeste. L'Affaire en France est bien différente, d'abord parce que son véritable point de départ n'est pas le canular de Sokal, mais Impostures intellectuelles. La gauche universitaire postmoderne n'existant pas aussi nettement en France qu'aux États-Unis et les science studies n'y ayant pas la même existence institutionnelle, il était de surcroît prévisible que les questions centrales aux États-Unis apparaîtraient en France comme périphériques, voire seraient ignorées. On a pu croire un moment que des questions d'épistémologie générale passeraient sur le devant de la scène : on s'est interrogé sur le droit à la métaphore ou à la transgression disciplinaire . La question du relativisme, décisive aux yeux de Sokal et Bricmont, n'a cependant été abordée que marginalement. Mais la principale différence entre l'Affaire américaine et l'Affaire française ne réside peut-être pas tant dans l'objet des ...
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La parodie qui a déclenché l'Affaire Sokal aux États-Unis a été saluée comme une création littéraire qui faisait mouche, mais ne portait pas en elle-même sa signification -- sa morale si l'on veut. Aussi l'Affaire Social Text a-t-elle consisté à dégager la morale du canular de Sokal. Faite sur fond de Guerres de la science, cette exégèse a porté principalement sur deux questions : d'une part, la question politique de la fécondité du postmodernisme pour un engagement à gauche ; d'autre part, la question universitaire de l'identité disciplinaire des science studies. Une fois reconnu qu'un processus exégétique est pour ainsi dire indéfini -- les commentaires suscitant des commentaires de commentaires -- et qu'il peut manquer de sophistication et de courtoisie lorsqu'il est public, du moins semble-t-il avoir procédé d'une culture où l'exercice de la raison (même postmoderne) passe par l'échange d'arguments. Au terme de ce qui constitue un véritable débat, l'espèce de lien substantiel qui, pour beaucoup, unissait l'engagement à gauche et le postmodernisme s'est trouvé défait et la diversité des science studies a été rendue manifeste. L'Affaire en France est bien différente, d'abord parce que son véritable point de départ n'est pas le canular de Sokal, mais Impostures intellectuelles. La gauche universitaire postmoderne n'existant pas aussi nettement en France qu'aux États-Unis et les science studies n'y ayant pas la même existence institutionnelle, il était de surcroît prévisible que les questions centrales aux États-Unis apparaîtraient en France comme périphériques, voire seraient ignorées. On a pu croire un moment que des questions d'épistémologie générale passeraient sur le devant de la scène : on s'est interrogé sur le droit à la métaphore ou à la transgression disciplinaire . La question du relativisme, décisive aux yeux de Sokal et Bricmont, n'a cependant été abordée que marginalement. Mais la principale différence entre l'Affaire américaine et l'Affaire française ne réside peut-être pas tant dans l'objet des échanges que dans la forme qu'ils ont pris. Dans l'ensemble, le débat a été médiatique, et même structuré par les prises de position antagonistes des intellectuels de nos journaux ou de nos journalistes pour intellectuels -- la question de savoir comment ils sont devenus les autorités qu'ils sont a été habilement contournée. Surtout, il semble que les échanges aient manqué de la rigueur ou simplement de la tenue que tout véritable débat suppose : la principale question était de savoir qui en était et qui n'en était pas, non d'identifier les arguments des uns et des autres.
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International audience ; En 1987, la publication de La défaite de la pensée d'Alain Finkielkraut ouvre une vaste polémique sur la politique culturelle en France. L'auteur, philosophe et essayiste, dénonce le différentialisme culturel au nom de la supériorité morale et esthétique d'une culture humaniste universelle. De fait, c'est contre le relativisme culturel que se construit la démonstration. Certes, la politique menée par le ministre de la culture Jack Lang depuis 1981, reprise dans ses grandes lignes par François Léotard en 1986 pendant la cohabitation, n'est pas au coeur de la démonstration. Alain Finkielkraut estime cependant que cette politique a contribué, en prenant en compte des domaines jusqu'alors ignorés par le Ministère (le Rock, la mode…), à la dissolution de la culture dans le « tout culturel ». Dans son Eloge des Intellectuels, Bernard-Henri Lévy s'inscrit dans la même filiation intellectuelle. Le chef de file des « nouveaux philosophes » pointe aussi le « malaise dans la culture ». Quant au ministère de la Culture, il est accusé là-encore de concourir à légitimer ce malaise en réhabilitant la part « mineure » de la culture. La même année est publiée la traduction de L'âme désarmée, ouvrage du philosophe américain Allan Bloom, consacré à la dénonciation du système d'enseignement des Etats-Unis qui, en acceptant d'intégrer la culture des minorités, aurait contribué à la confusion des valeurs. La publication conjointe de ces trois ouvrages, très largement commentée pour les deux premiers, offre un outillage théorique qui allait bientôt permettre une remise en cause plus directe du ministère. En 1990, la publication par le ministère d'une enquête sur les pratiques culturelles des français réactive et élargit la polémique. Les conclusions soulignent notamment l'échec de la démocratisation culturelle et le maintien des barrières matérielles et symboliques qui limitent l'accès à la culture dite « classique ». Mais c'est à l'automne 1991, avec la publication de l'ouvrage de Marc Fumaroli L'Etat ...
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International audience ; En 1987, la publication de La défaite de la pensée d'Alain Finkielkraut ouvre une vaste polémique sur la politique culturelle en France. L'auteur, philosophe et essayiste, dénonce le différentialisme culturel au nom de la supériorité morale et esthétique d'une culture humaniste universelle. De fait, c'est contre le relativisme culturel que se construit la démonstration. Certes, la politique menée par le ministre de la culture Jack Lang depuis 1981, reprise dans ses grandes lignes par François Léotard en 1986 pendant la cohabitation, n'est pas au coeur de la démonstration. Alain Finkielkraut estime cependant que cette politique a contribué, en prenant en compte des domaines jusqu'alors ignorés par le Ministère (le Rock, la mode…), à la dissolution de la culture dans le « tout culturel ». Dans son Eloge des Intellectuels, Bernard-Henri Lévy s'inscrit dans la même filiation intellectuelle. Le chef de file des « nouveaux philosophes » pointe aussi le « malaise dans la culture ». Quant au ministère de la Culture, il est accusé là-encore de concourir à légitimer ce malaise en réhabilitant la part « mineure » de la culture. La même année est publiée la traduction de L'âme désarmée, ouvrage du philosophe américain Allan Bloom, consacré à la dénonciation du système d'enseignement des Etats-Unis qui, en acceptant d'intégrer la culture des minorités, aurait contribué à la confusion des valeurs. La publication conjointe de ces trois ouvrages, très largement commentée pour les deux premiers, offre un outillage théorique qui allait bientôt permettre une remise en cause plus directe du ministère. En 1990, la publication par le ministère d'une enquête sur les pratiques culturelles des français réactive et élargit la polémique. Les conclusions soulignent notamment l'échec de la démocratisation culturelle et le maintien des barrières matérielles et symboliques qui limitent l'accès à la culture dite « classique ». Mais c'est à l'automne 1991, avec la publication de l'ouvrage de Marc Fumaroli L'Etat culturel que le débat prend un tour nouveau. Les médias accordent un large écho à la thèse défendue par l'auteur, et pendant de nombreuses semaines, l'ouvrage occupe les meilleures places des différents palmarès publiés dans la presse. Titulaire, depuis 1986, d'une chaire du Collège de France, intitulée « Rhétorique et société en Europe (XVIe-XVIIe siècles) », cet historien des formes littéraires et artistiques de l'Europe moderne est l'auteur d'une oeuvre reconnue par la communauté scientifique internationale. Méconnu du grand public pour ses travaux universitaires, Marc Fumaroli adopte, non sans talent, la forme de l'essai. La politique culturelle fait de l'Etat un pourvoyeur universel de « loisirs de masse » et de « produits de consommation ». L'Etat-Providence apparaît alors, en s'appuyant sur des fonds publics, comme un concurrent du marché culturel. Cette confusion qui s'incarne dans le « tout culturel » provient de l'identification de la culture au tourisme. Dès lors, cette culture obsessionnelle propagée par une bureaucratie culturelle toujours plus nombreuse en vient à prendre les proportions d'une religion de la modernité. La « fête de la musique », la « fureur de lire », les « commémorations » (en premier lieu le Bicentenaire), sans oublier les grands travaux présidentiels concrétisent la manipulation sociologique impulsée par l'Etat, nouveau Léviathan culturel au service d'un parti et d'une idéologie politique. En digne héritier de la philosophie politique de Tocqueville et de Raymond Aron (à qui le livre est dédié), Marc Fumaroli se présente en militant d'un Etat libéral qui opposerait à nos sociétés de consommations et de loisirs quelques contre-feux : essentiellement un système d'éducation ainsi que quelques butoirs légaux et fiscaux. Dans cette perspective, la culture devient
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