Moral, morale
In: Inflexions, Band 6, Heft 2, S. 27-37
En quoi « le moral » et « la morale », au-delà de la consonance, peuvent-ils avoir partie liée ? Telle est la question ici posée, provoquée par quelque réticence de la part de certains, souvent étrangers au monde militaire, devant le sujet des « forces morales ». Le premier rapprochement constaté peut sembler paradoxal : au premier degré, « le moral » résultant pour une part d'une forte cohérence entre les valeurs auxquelles on se réfère et l'action que l'on a à conduire, s'accommode mieux de l'amoralité – celle du pragmatisme cynique, voie de l'immoralité, le nazisme par exemple –, que de nos références éthiques de civilisation. Il faut pourtant aller au-delà : les exigences objectivement antagonistes de l'efficacité militaire et des références morales humanistes ne peuvent être données que par une éthique – elle-même exigeante – de l'exercice du métier des armes. Il est de la responsabilité des chefs de la vivre et de la promouvoir et, par là-même, au-delà des « états d'âme », de nourrir « le moral » de leurs subordonnés.