The Conseil d'Etat and secularism. The advice rendered on 27 november 1989 The 27 November 1989 advice of the French Conseil d'Etat on the problem concerning secularism raised by a few Muslim girls who came to school with their hair hidden by a scarf signifies a two-fold shift : concerning the expertise function of the Conseil d'Etat, and concerning the meaning of secularism. The author identifies their expressions and seeks to show the issues and the consequences brought up by this double shift.
The War in Afghanistan and Soviet Central Asia, by Alexandre Bennigsen and Chantai Lemercier-Quelquejay The events in Iran and Afghanistan have not created a new situation but have served as a catalyst accelerating an existing situation in Soviet Islam and rendering it more dramatic and dangerous. Muslim socialism, fundamentalism or secularism have been introducted into central Asia through many different channels, i.e. through Soviet Muslims in Afghanistan, Afghans in the USSR, foreign Muslims residing in the Soviet Union, finally and especially through foreign radio broadcasts. Islam is no longer just an « ideology » in the USSR, it is increasingly becoming a political force. Realising this, the Soviet authorities have ceased to collaborate with Soviet muslin leaders and have revived a brutal form of anti-Islamic propaganda. Soviet Muslims have discovered by opening themselves to the outside Muslim world that resistance to « big brother » is possible, that Islamic fundamentalism seems younger and more dyna-mic than Marxism-Leninism and also that they belong to Dar-el-Islam, the community of 800 million believers against the infidels.
Il est devenu banal, en France notamment, d'affirmer que l'islam, dans son essence, englobe et confond le spirituel et le temporel, l'Eglise et l'Etat. Vie privée, individualisme, démocratie parlementaire et 'Etat de droit ' - et donc modernité politique et modernisation sociale - resteraient étrangers aux musulmans dès lors qu'ils ne renoncent pas à leur religion et même à leur culture. Pourtant, très tôt, les théologiens musulmans ont forgé une Grande Tradition qui sépare le pouvoir politique de l'autorité religieuse. L'orthodoxie islamique contemporaine, héritière 'fautive' d'un timide réformisme développé à partir du XIVe siècle, rompt en partie avec cette Tradition longue, plus ouverte, et les extrémistes islamiques, tant sunnites que chiites, poussent ainsi à sa limite une 'Tradition courte', qui n'est en réalité qu'une déviance. Face au danger que les islamistes représentent et qu'ils induisent dans les Etats policiers qui les combattent, est-il possible que l'appareil international de l'islam reprenne le cours de la Grande Tradition en matière politique ? Peut-il renverser sa position en faveur d'une sécularisation et d'une autonomie véritable du politique ? Les juristes sont-ils capables de sortir de la sharia pour reprendre source dans le Coran fondamental ? Autant de questions auxquelles Olivier Carré tente de répondre en portant un regard nouveau sur l'islam, un regard 'de l'intérieur', plus éclairant, analysant les sources, les principes moteurs, les rapports avec l'Histoire et la politique de cette religion qui englobe toute l'activité humaine. -- Back cover