International audience ; Si la notion de métissage s'est généralisée dans les recherches académiques comme en politique (montrons dans cet article que les populations humaines se sont toujours déplacées et mêlées sans que ces processus ne débouchent pour autant sur l'établissement de nouvelles catégories sociales basées sur l'idée du mélange. Nous mettons en évidence comment l'apparition ou l'absence de telles catégories est liée aux structures sociopolitiques, aux conceptions de la parenté et aux ontologies des différents groupes humains. Nous partons de l'exemple du processus historico-politique qui a donné origine à la catégorie hispano-américaine du mestizo pour examiner ensuite d'autres cas historiques et ethnographiques 1 avec l'objectif d'identifier les circonstances dans lesquelles les catégories mixtes sont politiquement inacceptables ou logiquement inconcevables. Ce faisant, le texte révèle aussi que si la catégorie de métis n'est pas naturelle, sa naturalisation n'est pas non plus universelle.
International audience ; Si la notion de métissage s'est généralisée dans les recherches académiques comme en politique (montrons dans cet article que les populations humaines se sont toujours déplacées et mêlées sans que ces processus ne débouchent pour autant sur l'établissement de nouvelles catégories sociales basées sur l'idée du mélange. Nous mettons en évidence comment l'apparition ou l'absence de telles catégories est liée aux structures sociopolitiques, aux conceptions de la parenté et aux ontologies des différents groupes humains. Nous partons de l'exemple du processus historico-politique qui a donné origine à la catégorie hispano-américaine du mestizo pour examiner ensuite d'autres cas historiques et ethnographiques 1 avec l'objectif d'identifier les circonstances dans lesquelles les catégories mixtes sont politiquement inacceptables ou logiquement inconcevables. Ce faisant, le texte révèle aussi que si la catégorie de métis n'est pas naturelle, sa naturalisation n'est pas non plus universelle.
Dans cet article, nous montrons que si les populations humaines se sont toujoursdéplacées et mélangées, les transgressions des frontières socioculturelles n'ont pasnécessairement engendré de nouvelles catégories relevant du mélange. Nousexpliquons comment l'apparition (ou non) de ces dernières est liée aux structuressociopolitiques, aux ontologies, aux conceptions de la parenté et de la procréationpropres aux différents groupes humains, en partant du processus historico-politiquequi a donné origine à la catégorie hispano-américaine du mestizo. Outre l'étude de lasociété hispano-américaine coloniale, nous examinons les cas de la Républiqued'Argentine, de trois sociétés indiennes d'Amérique latine (Kuna, Tsachila etCandoshi), du nationalisme catalan vis-à-vis des migrants internes espagnols, de lasociété Chamorra des Îles Mariannes, des habitants des oasis du sud du Maroc et dela société de castes du Nord de l'Inde. Notre objectif est d'identifier dans quellescirconstances les catégories « mixtes » sont politiquement inacceptables oulogiquement inconcevables. Ce faisant, le texte révèle aussi que, si la catégorie demétis n'est pas naturelle, sa naturalisation n'est pas non plus universelle. ; In this article we will argue that although humans always migrated and mated, transgressions of socio-cultural group boundaries not necessarily engendered new categories of classification for mixed offspring. We will show, instead, that the presence or absence of mixed categories depends on the socio-political circumstances, ontologies, systems of kinship and reproduction that distinguish human groups that enter into contact, beginning with the example of how and why the Hispanic-American category of mestizo was introduced. The empirical background of this thesis is the comparative historical and/or ethnographic study of Colonial Hispano-American Society, of the Argentine Republic, of three Latin-American indigenous societies (Kuna, Tsachila and Candoshi), Catalan nationalism vis-à-vis Spanish immigrants, the Chamorro on the Mariana Islands, the inhabitants of Southern Moroccan Oasis, and the cast society in the north of India. The aim is to uncover the conditions under which « mixed » social categories are either politically inappropriate or logically unconceivable. The article will thus, furthermore, show that a category of « mixed » people is neither natural nor that its naturalization is, therefore, universal. ; En este artículo mostramos que aunque las poblaciones humanas siempre se han desplazado y mezclado, las transgresiones de las fronteras socioculturales no han engendrado necesariamente nuevas categorías relacionadas con la mezcla. Explicamos cómo la aparición (o no) de estas últimas está relacionada con las estructuras sociopolíticas, las ontologías, las concepciones del parentesco y de la procreación propias de los diferentes grupos humanos, partiendo del proceso histórico-político que dio origen a la categoría hispano-americana del mestizo. Además del estudio de la sociedad hispano-americana colonial, examinamos los casos de la República Argentina, de tres sociedades indígenas de América Latina (Kuna, Tsachila y Candoshi), del nacionalismo catalán respecto de los migrantes internos españoles, de la sociedad Chamorra de las Islas Marianas, de los habitantes de los Oasis del sur de Marruecos y de la sociedad de castas del Norte de la India. Nuestro objetivo es identificar en qué circunstanciases las categorías « mixtas » son políticamente inaceptables o lógicamente inconcebibles. Así, el texto revela también que, si la categoría de mestizo no es natural, su naturalización tampoco es universal.
La représentation sociale de l'élite dans les classifications socioprofessionnelles britanniques. Bruno Duriez, Jacques Ion. [104-116]. Cet article tente de préciser quelles images de l'élite sont transmises à travers les classifications socioprofessionnelles britanniques. Il montre comment les taxinomies en usage au Royaume-Uni, bien que diverses et nombreuses, s'accordent pour dessiner une représentation clairement hiérarchisée de la structure sociale, mettant en évidence une élite restreinte et relativement close, définie le plus souvent à partir de la figure traditionnelle du professional plutôt que du manager.
Durkheim, in contributions published from 1886 to 1909, and then each y car from 1898 to 1913 in the bibliographie section of L'Année sociologique, sets up and implements a systematic classification of the social sciences. Other Durkheimians (and particularly Marcel Mauss) were to modify this classification during the interwar period. In this undertaking neither Durkheim nor the Durkheimians give any place to political sociology, which is denied the status of a social science, unlike religious sociology, moral and legal sociology or economie sociology. This exclusion of politics as an object of sociological study contributed to delaying for a half-century the development of political sociology in France.
In: Bě'āyôt bênlě'ûmmiyyôt: society & politics ; the journal of Israel Association of Graduates in the Social Sciences and Humanities, Band 13, S. 203-211
International audience ; We present the comparison and combination of two different semi automatic classification methods: an original linguistic based analysis, named extended lexical patterns (motifs lexicaux étendus, MLE) and a machine learning approach (SVM). Classification is supervised because of the use of a thesaurus containing the definition of categories. First, both systems are used and evaluated separately on the same real dataset: law and parliament documents in French. Quite unexpectedly, MLE performs as well as a state-of-the-art method such as SVM. During the second step, the combined method gave a performance improvement which underlines the complementarities of both basis methods. ; Dans le contexte de l'indexation semi-automatique de textes, nous présentons la comparaison et la combinaison de deux méthodes de classification mettant en oeuvre des approches différentes : analyse par une méthode originale à forte composante linguistique que nous nommons motifs lexicaux étendus (MLE) d'une part et apprentissage artificiel SVM d'autre part. La classification est de type supervisée car elle exploite un ensemble de catégories définies par un thésaurus documentaire. Dans un premier temps, les deux systèmes sont appliqués et évalués séparément sur un même jeu de données réelles, des textes de type législatif et parlementaire en français. De manière quelque peu inattendue, la méthode MLE permet d'atteindre des performances tout à fait compétitives par rapport à la technique state-of-the-art que constitue SVM. Les méthodes sont ensuite combinées dans le but d'obtenir une performance finale supérieure aux performances individuelles. Le gain obtenu indique une complémentarité entre les deux méthodes.
International audience ; Classification de données biographiques par mélange de densités semi-markoviennes Alexander Estacio Moreno (IRD, Université Paris 6)Olivier Barbary (IRD, CAMS) Deuxième partie (O. Barbary)Quelques éléments d'interprétation pour une typologie de la mobilité socioprofessionnelle et des inégalités socio raciales à Cali Introduction : la problématique de la discrimination socio raciale à Cali Dans la problématique du programme de coopération mené à Cali entre l'Ird et l'Université del Valle, qui a présidé à la collecte des données biographique que nous analysons, une question centrale est celle de savoir, dans la période contemporaine marquée en Colombie par l'adoption d'une constitution multiculturelle et un débat politique important sur l'intégration socioéconomique de la minorité afrocolombienne, comment évoluent les processus d'insertion, de ségrégation et de discrimination socio-raciale dans l'accès aux ressources économiques et sociales : logement, éducation et travail, principalement. Des résultats déjà acquis par l'analyse d'autres données d'enquête (données transversales en 1998) montrent d'abord que la situation socioéconomique et les conditions de vie de la population afrocolombienne à Cali sont globalement inférieures à celle de la population blanche et métisse : indice de pauvreté et d'indigence supérieurs, distribution des revenus tirée vers le bas, plus forte promiscuité dans les logement et moindre accès aux services publics auxquels s'ajoute un certain niveau de ségrégation résidentielle dans les quartiers les plus pauvres, mais sans commune mesure, par exemple, avec le degré de ségrégation socioraciale que l'on observe dans le grandes villes des Etats-Unis (indices de concentration raciale 2,5 fois inférieur) ; il ne s'agit donc absolument pas de parler de ghetto noir à Cali. On constate ensuite que cette inégalité socioéconomique n'est pas due à des caractéristiques sociodémographiques spécifiques, comme la fécondité, la taille des ménages, le statut migratoire ou le nivaux moyen d'éducation : les deux populations sont de tous ces point de vue, strictement semblables une fois que l'on contrôle l'appartenance aux classes sociales. Ces résultats écartent donc les paradigmes explicatifs de l'écologie urbaine (voir les travaux de l'école de Chigago à partir des années 50), ainsi a fortiori qu'une explication culturaliste du handicap spécifique de la population afrocolombienne. Reste donc posée la question du mécanisme de différentiation socioéconomique de ces deux populations au cours du processus historique et biographique de leur insertion urbaine, avec comme objectif pour l'analyse des données longitudinales, d'effectuer un diagnostic de la discrimination-au sens statistique comme sociologique-de l'accès aux ressources économiques selon l'appartenance ethnique, principalement en ce qui concerne l'éducation et la mobilité socioprofessionnelle. C'est dans cette perspective que s'inscrivent les résultats typologiques obtenue par la classification par mélange de densité appliquée aux itinéraires socioprofessionnels de l'échantillon ; je vais maintenant essayer de montrer à partir de quelques exemples, tout l'intérêt qu'ils ont au plan sociologique.
International audience ; Classification de données biographiques par mélange de densités semi-markoviennes Alexander Estacio Moreno (IRD, Université Paris 6)Olivier Barbary (IRD, CAMS) Deuxième partie (O. Barbary)Quelques éléments d'interprétation pour une typologie de la mobilité socioprofessionnelle et des inégalités socio raciales à Cali Introduction : la problématique de la discrimination socio raciale à Cali Dans la problématique du programme de coopération mené à Cali entre l'Ird et l'Université del Valle, qui a présidé à la collecte des données biographique que nous analysons, une question centrale est celle de savoir, dans la période contemporaine marquée en Colombie par l'adoption d'une constitution multiculturelle et un débat politique important sur l'intégration socioéconomique de la minorité afrocolombienne, comment évoluent les processus d'insertion, de ségrégation et de discrimination socio-raciale dans l'accès aux ressources économiques et sociales : logement, éducation et travail, principalement. Des résultats déjà acquis par l'analyse d'autres données d'enquête (données transversales en 1998) montrent d'abord que la situation socioéconomique et les conditions de vie de la population afrocolombienne à Cali sont globalement inférieures à celle de la population blanche et métisse : indice de pauvreté et d'indigence supérieurs, distribution des revenus tirée vers le bas, plus forte promiscuité dans les logement et moindre accès aux services publics auxquels s'ajoute un certain niveau de ségrégation résidentielle dans les quartiers les plus pauvres, mais sans commune mesure, par exemple, avec le degré de ségrégation socioraciale que l'on observe dans le grandes villes des Etats-Unis (indices de concentration raciale 2,5 fois inférieur) ; il ne s'agit donc absolument pas de parler de ghetto noir à Cali. On constate ensuite que cette inégalité socioéconomique n'est pas due à des caractéristiques sociodémographiques spécifiques, comme la fécondité, la taille des ménages, le statut migratoire ou le nivaux moyen d'éducation : les deux populations sont de tous ces point de vue, strictement semblables une fois que l'on contrôle l'appartenance aux classes sociales. Ces résultats écartent donc les paradigmes explicatifs de l'écologie urbaine (voir les travaux de l'école de Chigago à partir des années 50), ainsi a fortiori qu'une explication culturaliste du handicap spécifique de la population afrocolombienne. Reste donc posée la question du mécanisme de différentiation socioéconomique de ces deux populations au cours du processus historique et biographique de leur insertion urbaine, avec comme objectif pour l'analyse des données longitudinales, d'effectuer un diagnostic de la discrimination-au sens statistique comme sociologique-de l'accès aux ressources économiques selon l'appartenance ethnique, principalement en ce qui concerne l'éducation et la mobilité socioprofessionnelle. C'est dans cette perspective que s'inscrivent les résultats typologiques obtenue par la classification par mélange de densité appliquée aux itinéraires socioprofessionnels de l'échantillon ; je vais maintenant essayer de montrer à partir de quelques exemples, tout l'intérêt qu'ils ont au plan sociologique.