Open Access BASE2007

Le procès de Tokyo et la mémoire nationale

Abstract

International audience ; Bernard THOMANN Alors que les courants néo-conservateurs bouleversent la vie politique japonaise et le sens de l'alliance avec les Etats-Unis, les intellectuels renouvellent la question des responsabilités du Japon dans la « guerre d'Asie pacifique ». Les intellectuels et les hommes politiques japonais s'intéressent à nouveau à la « guerre d'Asie pacifique », comme les historiens appellent aujourd'hui la période qui s'ouvre avec l'invasion japonaise de la Manchourie en 1937 et qui se clôt en 1945. De nombreux livres et dossiers de revues, commémorant respectivement la défaite de 1945 et les 70 ans du début de la guerre avec la Chine (1937), viennent apporter leur contribution à un débat qui revient régulièrement dans le Japon d'après-guerre, mais qui a beaucoup évolué depuis une dizaine d'années. Pour mieux saisir cette évolution récente et ses enjeux politiques, commençons par rappeler les termes du débat tel qu'il fut mené après 1945. Dès les années 1950, des historiens comme Ienaga Saburô combattirent les tentatives pour réhabiliter la période impériale et s'appliquèrent à diffuser une vision de l'histoire établie lors du procès de Tokyo 1. S'il adhérait à la thèse du « complot contre la paix 2 » retenue par le tribunal, Ienaga faisait cependant remarquer que l'impact de ce procès sur la société japonaise était profondément ambigu : le procès ayant été imposé et conduit par les pays vainqueurs, la condamnation du Japon fut perçue comme venant de l'extérieur, et le débat qui s'ensuivit fut réduit à la seule question de

Languages

French

Publisher

HAL CCSD; La Vie des Idées

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