Open Access BASE1998

Geography of Balls (public dances) in France. ; Géographie du bal en France

Abstract

In this study, the public dance or ball (the principal type of public fête in France: more than 50 percent of events, with 150,000 every year) is used to examine on the one hand the relations between social processes, and on the other, spatial conceptions, forms and structures and temporal practices emphasizing a major change. Indeed, though the ball may be perceived as outdated, this activity is thriving, and adjusts to a changing society. It still plays an important part in the shaping of spatial relations and the framing of territories, and also makes it easier to observe them: 30 percent of the French go out dancing every year - twice as many in some regions.This study draw on various sources so as to show the diversity of the phenomenon at various levels. It reveals that the standard pattern—that of the public ball, an open ball inherited from republican tradition—is fading. Organised by local authorities whose legitimacy it reinforces, this republican ball contributes to the cohesion of the community and offers its members a clear image of that community.Meanwhile, new and more selective forms of socialisation are developing rapidly, in accordance with the specific lifestyle of extremely mobile commuters living in the suburbs. A drift towards more autonomy can be noticed in this space that until now has been considered a cross between town and country.Furthermore, underprivileged and isolated rural spaces develop a specific form of festive meal-with dancing that is suited to their demographic situation.In all these balls, small groups of people seem to play a decisive role. Their influence is due to the prestige they enjoy, which is reinforced by their ability to structure local communities through the planning of such events. It now seems that legitimacy is shifting:•from a political legitimacy to a private one.•from territorial structuration under a dominant spatial logic to social, elective and even segregative structuring.•from an elected member representing a community to a leisure supplier and sometimes a charismatic leader.•from citizen to consumer and even worshipper.•from mythic feast refounding the community to utopia: the dream of a perfect community, grafted on an indistinct real space and without any symbolic territorial signification.The extent of those changes, especially in the northern and eastern parts of the country, in the metropolitan areas, reveals that the decline of spatial, social and political bonds is far more advanced than is usually thought. ; La sortie au bal concerne chaque année 30 % des Français, le double dans plusieurs régions. A rebours d'une image désuète, cette activité bien vivante s'adapte aux mutations de la société et, avec 160 000 bals par an (1 pour 350 habitants), ne connait pas le déclin qu'on lui prête. Pour le géographe, ils se révèlent intéressants à deux titres. Avec une moyenne de 4,5 bals par commune et par an, ils jouent toujours un rôle important dans la structuration des relations spatiales et l'institution des territoires. Ils facilitent aussi l'observation de celles-ci, généralement difficile à mener de manière rigoureuse.Avec cette préoccupation, l'étude utilise des données nombreuses de très bonne qualité (les relevés de la SACEM, Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique). Pour montrer la diversité de cette activité à quatre niveaux d'échelle, du national au local, ces données sont aussi variées; on y adjoint donc des informations fournies par deux enquêtes, l'une auprès d'orchestres, l'autre réalisée dans des bals, et enfin une observation plus générale sur environ deux cent bals. S'y ajoutent des informations fournies par des organismes officiels: Ministère de la Culture, INSEE (RGP, enquête sociale, Inventaire Communal). La densité de cette information permet des synthèses précises, sous forme de graphiques ou de typologies. Cela a conduit à la réalisation d'environ cent cinquante cartes dont une soixantaine ont été retenues dans l'étude.Celle-ci remet en question un certain nombre de clichés tels que ceux d'un bal des jeunes, d'un bal exclusivement rural, d'un bal populaire en soulignant son rôle politique. L'étude privilégie cet angle d'observation afin de mettre en valeur des évolutions importantes dans la relation des communautés à leur territoire.Elle fait apparaître le recul du modèle dominant (60 % de l'ensemble des manifestations), le bal public, bal ouvert hérité de la tradition républicaine. Très encadré par les autorités municipales dont il renforce la légitimité, il contribue à la cohérence de la collectivité localisée et donne à ses membres une forte visibilité de celle-ci. Il reste néanmoins déterminant sur de vastes portions du territoire: le Massif Central, le Sud, particulièrement le Sud-Ouest, mais aussi -bien que différent et plus rare- dans le centre des grandes agglomérations; d'une manière générale, c'est le cas partout où la relative stabilité de la population ces dernières décennies n'a pas modifié trop en profondeur les liens forts du groupe au territoire et où les autorités municipales gardent une légitimité importante.En même temps, se développent rapidement de nouvelles formes de socialisation plus sélectives, adaptées aux modes de vie spécifiques des populations très mobiles de larges périphéries urbaines. En effet, les repas dansants y progressent au rythme de 2 à 4 % l'an. On assiste ainsi à une processus d'autonomisation des comportements dans ces espaces considérés jusqu'alors comme intermédiaires entre villes et campagnes. Leur situation n'est plus transitoire avant une consolidation; il s'agit bien d'une pérennisation.Ces bals reposent sur des associations dont la légitimité n'est plus la même que celle des autorités municipales. Refusant la large mixité sociale qui caractérise les bals ouverts, elle pratiquent la sélection de leur clientèle et se ferment pour éviter toute intrusion indésirable et déqualifiante. Elles la recrutent dans un réseau installé sur une aire beaucoup plus vaste et mal définie, sinon par la distance. Elles refusent ainsi l'idée de l'institution symbolique d'un territoire local commun à tous ses habitants. Du bal républicain on évolue ainsi vers les loisirs, mais on voit même parfois s'ébaucher la constitution de communautés rêvées, utopiques, politiquement dangereuses.L'ampleur de ces évolutions, surtout dans le nord et l'est du pays, montre que la déstructuration des liens spatiaux, sociaux et politiques est bien plus avancée qu'on le croit généralement.En même temps, les espaces ruraux isolés en difficulté développent une forme propre de repas dansants adaptée à leur situation démographique qui cependant se rapproche des bals publics par leur logique républicaine. Mais il s'agit-là d'un repli vers une communauté protectrice qui révèle surtout sa fragilité et laisse planer un doute sur son avenir.Dans tous ces bals, on fait apparaître le rôle déterminant de certains groupes peu nombreux dont l'influence est due à leur prestige renforcé par la capacité à structurer les sociétés locales par le biais de l'organisation de tels événements.On semble donc basculer:- d'une légitimité à caractère politique vers une privatisation- d'une structuration des groupes territorialisés selon une logique spatiale à des logiques plus sociales et électives, voire ségrégativesdu citoyen au consommateur et même au fidèle- de l'élu représentant une communauté à un pourvoyeur de service quand ce n'est pas un leader charismatiqued'une fête mythique car refondatrice à l'utopie, au rêve greffé sur un espace réel indistinct, dénué de signification symbolique territoriale.

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