Modern sentiment : praise of the minor forms of existence ; Du sentiment moderne : éloge des formes d'existence mineures

Abstract

This thesis intends to define the concept of modernity not as a moment, a period or a style but as a sentiment. Based on Herder's work, it shows that the very notion of sentiment can only be understood by examining what the refering notions of form, figure and Gestalt have become after Herder's time. These notions are present in the Gestalttheorie, in the critique formulated by Merleau-Ponty on this theory and in Portmann's theory of animal form (first part). They are also present in Kandinsky and Sullivan's works on art (second part). The point of convergence in all these references could be designated by the concept of « form-figure » - a concept shaped throughout this piece of research – and then be opposed to the concept of « state-figure ». This opposition allows us to critique Bruno Latour's thoughts on modernity (third part) and to finally define (fourth part) what is ultimately at stake behind the « modern sentiment » and its constitutive « forms-figures » : a minor politics idea, a concept borne by fashion and design. ; Cette thèse entend définir le moderne et la modernité non comme un moment, une époque ou un style, mais comme un sentiment. Elle montre depuis une lecture de Herder que cette notion même de sentiment ne peut être comprise que si on étudie ce qu'ont pu devenir, après Herder, les notions auxquelles il fait appel de forme, figure, Gestalt. Ces notions ont une place dans la Gestalttheorie, dans la critique que formule Merleau-Ponty contre cette théorie et chez un théoricien de la forme animale comme Portmann (première partie). Mais on les trouve aussi chez des artistes comme Kandinsky et Sullivan (deuxième partie). Le point de convergence de toutes ces références peut être désigné par le concept de « forme-figure » que l'ensemble de la recherche élabore avant de l'opposer à celui « d'état-figure ». Cette opposition permet de construire une critique de la pensée de la modernité élaborée par Bruno Latour (troisième partie) et de définir pour finir (quatrième partie) l'enjeu ultime du « ...