Open Access BASE2019

Count the barracks, identify their inhabitants. Search Notice. ; Dénombrer les baraques, recenser leurs habitants. Avis de recherches

Abstract

International audience ; Le programme de recherche « La ville informelle au 20 e siècle » a tenu son second atelier les 29 et 30 janvier 2018 à Paris. Coordonné par Charlotte Vorms, il entend écrire l'histoire des bidonvilles au 20 e siècle sous l'angle de leur traitement par les pouvoirs publics. À l'heure où les quartiers informels abritent près d'un milliard d'habitants, cette histoire reste exploratoire. Les historiens se sont peu intéressés à ces objets comme modes de production de la ville et l'ont fait surtout dans les pays du Sud. Cette absence de vision globale sur la longue durée induit ce que Charlotte Vorms appelle une « naturalisation du slum comme propres aux villes du Sud ». Ce programme montre que l'apparition des bidonvilles est moins une question propre au Sud que la conséquence des politiques urbaines : pas seulement de leur inadéquation et de leurs échecs, mais aussi de la mise en place des catégories de la ville informelle, précaire ou irrégulière. L'atelier s'est focalisé sur la documentation produite pour mesurer et décrire les quartiers ainsi catégorisés : statistiques, recensements, fichiers, cartographies, relevés de quartiers, comptage de structures, registres d'habitants, s'interrogeant sur les motifs et les usages des chiffres produits. Il donne ainsi à ces matériaux une profondeur historique qui permet de comprendre comment se forment et se définissent ces espaces informels. Le comptage est inséparable de la fabrication des catégories recensées, comme le montre l'exemple de Recife au Brésil dans les années 1930 (Brodwyn Fischer). Sous l'influence d'une élite préoccupée de modernité, le recensement des mocambos, habitat végétal rustique autoconstruit jusqu'alors considéré comme normal, les a associé au sous-développement, à la maladie et à des taux élevés de mortalité. Utilisant les catégories du droit, l'inventaire de l'habitat précaire contribue à définir ces structures et à construire l'outil argumentaire pour les rendre illégales et les éradiquer. Les statistiques sont établies pour le besoin de programmes de contrôle et d'organisation de l'espace et des populations. Elles rendent visibles certains types de précarité urbaine et en invisibilisent d'autres. La diversité de ce qui est compté reflète ainsi la variété des politiques et l'évolutions des gouvernements. Dans le Chili des années 1950, on passe du comptage des populations (marginales ou démunies) à celui de structures (échappant au nouvel ordre social

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