Open Access BASE2009

How to read illegal housing process to understand spatial norms production of urban peripheries in South France ; Lire l'habitat illégal pour comprendre les processus de normalisation spatiale de la périphérie : la cabanisation dans l'Hérault

Abstract

Version 1 Texte non définitif (et donc non relu) d'un chapitre d'ouvrage finalement non publié (Banzo, M. ; Crozat, D. ; Tesson F., (dir.) Périphéries urbaines entre normes et innovations ; les villes du sud de l'Europe)Une version plus courte est parue dans Géographies et culture, n° 72 "Espace et normes sociales" de janvier 2011, sous le titre « La production culturelle de la norme spatiale: l'habitat illégal en Languedoc-Roussillon ».La version longue et actualisée est prévue dans l'ouvrage en cours de préparation qui fait suite au colloque "Actualité de l'habitat temporaire" (Montpellier, octobre 2013)Version 2 "CabanisationAHT vs6" relue (novembre 2015) ; Une étude en cours sur l'habitat illégal sur le littoral de Languedoc-Roussillon met en valeur les processus de négociation de normes discursives fortement performatives.Selon un recensement officiel de 2004, ce phénomène appelé cabanisation concerne 10 000 logements dans cette région de 2,5 millions d'habitants, ce qui est considérable dans un pays réputé pour l'ancienneté et la rigueur d'application du contrôle de la construction de l'habitat. Concentrée surtout sur le cordon littoral et la zone des étangs, cette cabanisation recouvre principalement l'habitat de loisir (cf. les cabanons marseillais), souvent agrandi et transformé en habitat principal au fur et à mesure que ces espaces touristiques sont intégrés dans les zones périurbaines. Mais on le retrouve aussi plus à l'intérieur des terres, généralement en tant qu'habitat précaire des plus pauvres (gitans, sans domiciles fixes qui trouvent à s'employer de manière plus ou moins régulière dans l'agriculture, saisonniers du tourisme). Enfin, l'habitat illégal en mobil home (Vias dans l'Hérault, par exemple) concerne aussi de nombreux retraités peu fortunés venus du Nord du pays et de l'Europe et installés dans la région. Par ailleurs, ce n'est pas seulement un habitat misérable. En périphérie du noyau urbain des communes les plus concernées, la plupart de ces maisons sont de banales villas certes à l'origine illégale mais construites directement selon les normes de confort usuelles dans l'habitat légal. 30 à 70 % des maisons de certaines communes de la périphérie sud de Montpellier seraient illégales ou légalisées a posteriori.L'importance des constructions sans permis de construire semble satisfaire des intérêts variés, y compris ceux des municipalités qui les dénoncent. Cela leur permet en effet d'échapper aux fortes contraintes qu'elles subissent avec une part importante du territoire municipal placé sous des statuts réglementés aux niveaux national ou européen : zones inondables, espaces naturels protégés. Ce jeu avec la norme permet en même temps à une population locale peu fortunée, sans être pour autant pauvre, d'accéder à la propriété dans des espaces devenus très chers du fait de la double pression touristique et migratoire que connaît la région : cela met ainsi en valeur la complexité de la notion de justice spatiale et sociale qui ici, avec de très forts biais dus aux zones d'ombre qui entourent le processus, joue contre les effets pervers de la norme légale sensée assurer cette justice.Cela se traduit pour les pouvoirs publics par un triple discours : une dénonciation ferme de ces implantations sans permis, un concert de lamentations réitérées régulièrement au sujet de leur impuissance devant l'extension du phénomène mais aussi en même temps la perception des impôts locaux auprès des résidents illégaux et l'installation de services qui officialisent leur installation avant leur légalisation a posteriori. De la même manière, aucune action n'est entreprise contre la structuration d'un marché immobilier de ces résidences a priori invendables si on réfère aux seules normes nationales en matière de construction.Après avoir posé le problème de manière détaillée, cette étude s'efforce de passer en revue quelques outils théoriques susceptibles de permettre de comprendre ce flottement entre discours, actions et normes; on voit ainsi apparaître plusieurs registres du discours qui correspondent de fait à plusieurs niveaux d'intérêts et, de fait, plusieurs utilités de cet apparent laxisme. A ce titre, c'est aussi une contribution à la compréhension des processus d'innovation socio-spatiale.

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