De l'usage des sciences cognitives dans l'analyse des politiques publiques

In: Swiss political science review: SPSR = Schweizerische Zeitschrift für Politikwissenschaft : SZPW = Revue suisse de science politique : RSSP, Band 13, Heft 3, S. 369-393

Abstract

Depuis les années 1980 les approches cognitives des politiques publiques rencontrent un grand succès. Nous nous interrogeons ici sur leur contenu en le confrontant à la cognition telle que la pensent les sciences du même nom (principalement ici la psychologie cognitive) qualifiée de cognition forte. Après avoir défini trois types d'intégration des sciences cognitives aux sciences sociales (terminologique, méthodologique et théorique), nous cherchons à classer plusieurs approches de politiques publiques en fonction de notre taxinomie. Nous observons que dans la majorité des cas, les références à la cognition ne visent pas à transférer une théorie d'une discipline à l'autre. La cognition étudiée par les analyses des politiques publiques est le plus souvent une cognition faible, sauf exceptions. Nous concluons en examinant les enjeux épistémologiques soulevés par ces dernières et tâchons d'avancer quelques pistes pour expliquer ce phénomène.