L'ombre de l'islam: les figurations de la pratique religieuse dans la peinture orientaliste du 19ème siècle
In: Actes de la recherche en sciences sociales, Band 75, Heft 1, S. 24-34
Abstract
L'ombre de l'islam
Partant du constat que la peinture orientaliste n'est pas parvenue à rendre compte efficacement de la religiosité islamique, l'auteur analyse les raisons d'un tel échec. Elles tiennent à ce que la sensibilité européenne aborde cette question dans un esprit d'agnosticisme et aussi à ce que les sociétés islamiques interdisent - et à la mosquée plus qu'ailleurs - la représentation des créatures vivantes. Avec l'avènement de l'ère impériale européenne, le même aveuglement se perpétue, malgré des tentatives méthodiquement menées. Parmi les plus remarquables, celle de Jean-Léon Gérôme, un des maîtres de l'académisme, et celle d'Etienne Dinet qui, dans son effort de sympathie et de compréhension, se convertit à l'islam. L'échec de ces tentatives semble tenir à l'incapacité de l'orientalisme à saisir l'islam comme un objet d'histoire, mais seulement comme l'attribut d'une essence immémoriale, destinée à demeurer étrange et primitive.
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