Lettonie, une tortueuse normalisation politique
In: Le courrier des pays de l'Est: politique, économie et société, Band 1066, Heft 2, S. 71-79
Abstract
Quatre ans après son entrée dans l'Union européenne et l'Otan, la Lettonie traverse une des périodes les plus décisives depuis son retour à l'indépendance. La tentation existe parmi les partis politiques au pouvoir et leurs mentors de perpétuer des mauvaises habitudes héritées de la période soviétique et des premières années de transition. Ces pratiques, peu compatibles avec les valeurs démocratiques dont se réclame la république balte, sont toutefois combattues par la principale agence de lutte contre la corruption, le KNAB, et le Parquet général. Ainsi, fait impensable il y a encore quelques années, l'un des oligarques lettons, Aivars Lembergs, a-t-il été arrêté et attend-il son procès. Mis en place par le pays sous la pression extérieure pour pouvoir entrer dans les structures euroatlantistes, le KNAB fait néanmoins l'objet de tentatives de déstabilisation. Ce bras de fer, qui relègue temporairement la problématique de l'intégration de la minorité russophone au deuxième plan, contribua à la démission du Premier ministre, Aigars Kalvitis, en décembre 2007. Ce dernier a été remplacé par Ivars Godmanis, qui dirige une coalition identique à celle de son prédécesseur. La crédibilité des partis au pouvoir est mise à mal par leur incapacité à résoudre les problèmes économiques. Elle favorise aussi l'émergence de nouvelles forces politiques qui leur disputeront le même électorat de droite ou de centre droit, letton de souche.
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