Les élections, principal théâtre de la crise de l'État égyptien
In: Maghreb, Machrek: revue trimestrielle = al- Maġrib wa-ʾl-mašriq, Band 243, Heft 1, S. 41-55
Abstract
Le système partisan représente un poste d'observation privilégié pour étudier la crise systémique de l'État égyptien. En même temps, il constitue une arène au sein de laquelle l'État cherche à résoudre cette crise à travers les élections, afin de trouver un nouveau modèle pour ses relations avec la société. L'ancien parti hégémonique (le parti national démocratique, PND) était entré en crise dès les années 1990, du fait de la montée en puissance de nouvelles élites sociales, principalement les hommes d'affaires. Parallèlement, les partis d'opposition étaient trop faibles pour attirer ces nouvelles élites, ou même pour jouer un rôle dans l'expression de la demande sociale. Ils se sont également avérés incapables de remplir le vide laissé par la dissolution du PND en 2011, laissant le champ libre à l'islam politique, malgré la croissance du corps électoral et la politisation du vote pendant la période 2011-2013. Mais soutenus principalement par les zones pauvres et marginalisées du Sud et des frontières du pays, les islamistes durent faire face à l'hostilité des populations du cœur de l'Égypte (Le Caire, Alexandrie, le Delta et le Canal) lorsqu'ils parvinrent au pouvoir en 2012. Depuis leur chute en 2013, le régime a essayé de mettre en place différents modèles de lien entre l'État et la société : formation d'une nouvelle élite à travers la création du Parti de l'Avenir de la Patrie, coalition nationale des partis séculiers existants, ou fusion desdits partis en trois ou quatre entités. Jusqu'à présent, toutes ces tentatives ont tourné court, et un nouveau modèle de relation entre l'État égyptien et sa société reste à trouver.
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