De la servitude volontaire aux impasses de la volonté: Politique et imagination chez La Boétie et Hannah Arendt
In: Raisons politiques: études de pensée politique, Band 60, Heft 4, S. 79-103
Abstract
Résumé Peut-on fonder le domaine politique sur une théorie de la volonté ? Pour affronter cette question, nous proposons de mettre le concept de servitude volontaire à l'épreuve d'un nouveau cadre, constitué par des expériences d'asservissement de la multitude inconnues de La Boétie, qui font partie des objets singuliers de l'approche phénoménologique de Hannah Arendt : la Terreur dans laquelle a plongé la Révolution Française et qui selon elle prend racine sur la définition du peuple comme peuple de volontés ; et, plus encore, le « cas Eichmann », celui de l'apparition du mal politique sur fond de « banalité », c'està- dire de défaut de jugement et d'absence de pensée. Si la servitude est un fait, c'est sur la volonté elle-même que devra porter le soupçon. Et si la servitude dite « volontaire » désignait en réalité le défaut de mémoire collective ?
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