Le « Législateur » selon Rousseau : le prince à l'envers ?
In: Revue française d'histoire des idées politiques, Band 53, Heft 1, S. 155-173
Abstract
Rousseau a toujours récusé l'idée, dominante en son siècle, du despotisme éclairé. Si quelque chose, dans sa pensée politique, fait écho à la tradition de l'éducation du souverain, c'est l'intrigant personnage qu'il nomme dans Du Contrat social « le Législateur ». Désigné ainsi par référence aux grands nomothètes de l'Antiquité, il n'est cependant pas « législateur » au sens propre puisqu'il n'a pas le droit de légiférer. Il n'est pas non plus ce que Rousseau nomme « le prince », à savoir le pouvoir exécutif, exercé dans la République idéale par un monarque ou un collège de magistrats choisis par élection. Sa seule fonction est d'« instituer », au sens de « guider », d'« éclairer » le peuple souverain. Mais peut-on éduquer un peuple comme on éduque un homme ? Le peuple formé à la souveraineté est-il à même de réduire la fonction du prince à celle de simple exécutant et de se passer de maître ?
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