Entre la chair et l'esprit : le corps social du nouveau-né
In: Sociologie et sociétés, Band 24, Heft 1, S. 67-79
Abstract
La thiiorie classique de la socialisation suppose que l'individu social se développe après la naissance à partir d'un état primaire d'indifférenciation sans frontières entre le soi et l'objet (Freud, Piaget, Skinner). Selon une telle perspective, la sociabilité n'est qu'un fait externe au corps, une caractéristique secondaire ou acquise. Mais le " chaos ", 1' " égoïsme " et le " narcissisme " habituellement attribués à l'enfant ne constituent pas des faits sociaux ou psychologiques ; on trouve l'origine de ces idées dans le créationnisme grec et dans le concept de " chair " selon saint Paul. Dans cette tradition, qui domine encore les sciences sociales, le corps représente la désorganisation mythique qui doit être corrigée et structurée par la Loi de la Société (Durkheim, Lévi-Strauss, Lacan). L'étude contemporaine de la vie cognitive, émotionnelle et sociale du nouveau-né et de l'enfant ouvre la voie à une nouvelle sociologie basée sur la sociabilité primordiale et innée du corps humain.
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