Dans plusieurs schémes de prévention du comportement délinquant, on postule que l'on changera la conduite des jeunes gens en transformant les valeurs partagées par ceux‐ci dans les régions urbaines criminogénes. Si les valeurs sont le produit de l'interaction, plutôt qu'une cause du caractére de celle‐ci, et si elles se cristallisent sous l'effet du comportement, les tentatives faites pour modifier les valeurs peuvent s'avérer une méthode inefficace pour contrôler la criminalité. La psychologic sociale porte à croire que l'image que la personne a d'ellemême et de celle que crée son comportement proviennent de sa perception de l'effet qu'elle produit sur autrui. La théorie selon laquelle l'être élimine dans le concret la dissonance entre les témoignages externes et internes porterait aussi à internes porterait aussi à conclure que les valeurs sont modifyées pour s'ajuster à la conduite. Les données d'une enquête sociale effectuée à Seattle, qui porte sur les possibilityés offertes à la jeunesse, permettent de comparer les pensionnaires d'une maison de correction avec ceux d'une résidence destinée à une association de camarades de classe dans une universityé. La comparaison montre que les deux groupes différent surtout dans leur appréciation de la perception que l'on a d'eux. L'auteur fait état de la portée de son approche dans les programmes de prévention du comportement délinquant.
En Argentine, la lutte contre la délinquance juvénile se constitue en objet de l'action publique avec l'arrivée au pouvoir du président Fernando de la Rúa, candidat de la coalition de partis appelée l'« Alliance », élu en 1999. Ce gouvernement centriste adopte un plan de prévention de la délinquance qui comprend un programme de prévention sociale ciblé sur les jeunes issus des quartiers dits marginaux, considérés en risque de devenir délinquants ou déjà engagés dans des activités illicites. Mais cette stratégie se heurte à la résistance des populations ciblées par cette politique publique, mettant au jour la difficile question du rapport entre l'État, les quartiers défavorisés et la jeunesse populaire. Cet article revient sur la place accordée à la jeunesse populaire dans l'action publique depuis le retour de la démocratie. Ensuite, à partir d'une enquête de terrain portant sur la mise en œuvre du programme « Communautés vulnérables » dans une villa miseria de la province de Buenos Aires, il réinterroge le rapport entre État, engagement politique et jeunesse populaire en Argentine à partir du point de vue des jeunes.
Résumé L'auteur contextualise la création de structures conçues dans une société en question sur la jeunesse, et sous la pression d'une opinion publique préoccupée par l'évolution de la délinquance juvénile et par le climat d'insécurité qu'elle entretenait. Contraindre et contenir ? Certains responsables du secteur associatif font l'hypothèse que les métiers génériques de notre secteur ne sont pas suffisamment adaptés à la prise en charge de ces jeunes qui nécessite un « encadrement renforcé », une surveillance permanente, une réelle capacité à les contraindre et à contenir leur violence pour rendre possible l'action éducative et ses effets structurants. Aussi certaines associations font-elles le choix de recruter principalement des sportifs, pratiquant notamment les sports de combat, des boxeurs, des rugbymans. Le dispositif des cer , avec la diversité des projets, des modes opératoires qui en font sa richesse, constitue aujourd'hui un maillon incontournable dans les dispositifs de prise en charge des mineurs délinquants.
Long neglected research work in France, the delinquency of girls is now emerging as a public problem, coming to fuel a controversy around an issue "orphan". Orphan, because this issue is the eternal forgotten French research work as well as statistical data (as the delinquency of women), yet the delinquency of girls is a social reality. This is evidenced by recent research, in sociology in particular, which has addressed the issue of deviant and / or delinquent girls, and the investment of the Ministry of Justice in tenders on the subject. However, all are interested in the question of deviant and / or delinquent girls, thus abandoning the study of the social phenomenon of girls' delinquency in France. A study that is nevertheless necessary since, like any social phenomenon, the delinquency of girls is conditioned by a historical, cultural, social, legal and political context, which defines its existence. The objective of this research project is therefore to highlight the process of social construction of the crime of girls in France, taking as a starting point its legal recognition, namely the law of August 5, 1850. This law, relative the education and patronage of young prisoners, distinguishes in its articles, the consideration and care of delinquent girls and boys. In fact, girls' delinquency has not always been in the shadows. The question is therefore why and how this delinquency has fallen into oblivion. Is it because of a lower involvement of girls in delinquency, is it because of the young age or the feminine gender of these girls?. ; Longtemps oubliée des travaux de recherche en France, la délinquance des filles s'affirme aujourd'hui comme un problème public, venant alimenter une controverse autour d'une problématique « orpheline ». Orpheline, car cette problématique est l'éternelle oubliée des travaux de recherche français ainsi que des données statistiques (tout comme la délinquance des femmes), pourtant la délinquance des filles est bien une réalité sociale. En témoignent des travaux récents de recherche, en sociologie notamment, qui se sont penchés sur la question des filles déviantes et/ou délinquantes, et l'investissement du Ministère de la Justice dans des appels d'offres sur cette question. Cependant, tous s'intéressent à la question de la fille déviante et/ou délinquante, délaissant ainsi l'étude du phénomène social de délinquance des filles en France. Une étude pourtant nécessaire puisque comme tout phénomène social, la délinquance des filles est conditionnée par un contexte historique, culturel, social, juridique et politique, qui vient délimiter son existence. L'objectif de cette recherche est donc de mettre en lumière le processus de construction sociale de la délinquance des filles en France, en prenant comme point de départ sa reconnaissance légale, à savoir la loi du 5 août 1850. Cette loi, relative à l'éducation et au patronage des jeunes détenus, distingue dans ses articles même, la prise en compte et en charge des filles et des garçons délinquants. De fait, la délinquance des filles n'a pas toujours été dans l'ombre. La question est donc de savoir pourquoi et comment cette délinquance est-elle tombée dans l'oubli. Est-ce à cause d'une implication moindre des filles dans la délinquance, est-ce à cause du jeune âge ou encore du genre féminin de ces filles?.
national audience This text provides a general reflection on the development of juvenile delinquency in contemporary France. In the first methodological part, he first discussed the question of the statistical data which could be mobilised on the subject. He then asked the category 'young people', stated that there was an age curve of delinquency, identified the use of the concept of criminal 'career' here and discussed possible changes in that regard. In a second part, the text analyses the quantitative and qualitative data available to try to measure and interpret the role of young people (at different ages) in four sets of criminal practices: theft, attacks on persons, road crime and major public order problems. In particular, this examination makes it possible to seriously place minors (or even young people in general) in these practices and to invite a general reflection on their social reasons. ; National audience Ce texte propose une réflexion générale sur l'évolution des délinquances juvéniles dans la France contemporaine. Dans une première partie méthodologique, il discute d'abord la question des données statistiques mobilisables sur le sujet. Il interroge ensuite la catégorie "jeunes", indique qu'il existe une courbe par âge de la délinquance, situe ici l'usage de la notion de "carrière" délinquante et discute les éventuelles modifications intervenues à cet égard. Dans une seconde partie, le texte analyse les données quantitatives et qualitiatives disponibles pour tenter de mesurer et d'interpréter le rôle de la jeunesse (à différents âges) dans quatre ensembles de pratiques délinquantes : les vols, les atteintes aux personnes, la délinquance routière et les principaux troubles à l'ordre public. Cet examen permet notamment de relativiser sérieusement la place des mineurs (voire de la jeunesse en général) dans ces pratiques et d'inviter à une réflexion générale sur leurs raisons sociales.
This unique analysis of the rise of the juvenile justice system from the nineteenth to twentieth centuries uses one of the harshest states--California--as a case study for examining racism in the treatment of incarcerated young people of color. Using rich new untapped archives, States of Delinquency is the first book to explore the experiences of young Mexican Americans, African Americans, and ethnic Euro-Americans in California correctional facilities including Whittier State School for Boys and the Preston School of Industry. Miroslava Chávez-García examines the ideologies and practices used b
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L'augmentation des violences parmi les jeunes en France au cours de la fin des années 1990 s'opère parallèlement à une augmentation de la consommation des drogues illicites et notamment du cannabis. Nombre de chercheurs pensent qu'il y a entre le développement des violences et l'abus de psychotropes comme le cannabis non seulement une concomitance temporelle mais aussi un lien dont l'interprétation est complexe. Pour les uns, le mal-être adolescent penche du côté de la dépression et pour d'autres du côté d'une attitude compulsive et d'une sociabilité intense, sans exclure qu'une forte impulsivité ou la recherche de sensations ne soit le masque d'une expression dépressive. Deux grandes enquêtes en population générale, ESCAPAD (enquête sur la santé et les comportements lors de l'appel de préparation à la défense) et ESPAD 1999 (European School Survey on Alcohol and Other Drugs), permettent de reformuler l'idée d'un lien entre un mal-être à connotation dépressive et les conduites délinquantes ou violentes en suggérant d'envisager de lier ces dernières à des signes anxieux plutôt que dépressifs et donc de les envisager comme une manière de surmonter les frustrations et pas seulement un mal-être.
"In 1931, sixteen poor white teenage girls at Samarcand Training School for Girls in Moore County, North Carolina, were accused of burning down two buildings in protest against living conditions at the school. They were called incorrigible, troublesome, and vixens by the administration and the press, and they were put on trial for their lives. Their lawyer, who volunteered to defend the girls, was a newly licensed woman named Nell Battle Lewis, known most as a journalist who spoke for the voiceless in society and only the second woman lawyer to try a case in Raleigh. The time leading up to the sensational trial revealed the girls were victims of class, sex, and eugenics. Partly a retelling of the dramatic story and partly a treatise on southern society in the early twentieth century, Smoke signals from Samarcand tells a tale of the benighted South and the victims of that time and place"--
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Face aux écueils de la prise en charge individuelle de sujets en déshérence psychosociale et violents, il a fallu chercher quel pourrait être le dispositif le plus approprié pour rendre possibles l'émergence de ces traces psychiques, leur mise en mots et leur élaboration. À cette fin, il a fallu travailler à comprendre les effets dans les psychés , des plus âgés aux plus jeunes, à propos de la période actuelle, le plus souvent décrite comme celle d'une décolonisation inachevée, bien spécifique à cet archipel du Pacifique sud. Il a été question de trouver-créer un groupe de parole au sein de la protection judiciaire de l'enfance et de la jeunesse, avec le soutien du Sénat coutumier kanak. L'un des buts était d'ouvrir à quelques délinquants juvéniles un chemin qui les conduise dans une voie humanisante, leur procurant l'expérience et le goût d'un nouvel usage des paroles échangées avec d'autres. Le groupe que nous avons mis sur pied est pluriel quant aux appartenances culturelles, sociales et aux âges. Il donne la possibilité de se rencontrer dans un « Espace transculturel intermédiaire ». Il propose un palier accessible, permettant d'avancer sur la longue route d'une instauration narcissique et de la transformation des maux subis, traumatiques sans aucun doute.
International audience ; Le regard porté par la société sur la prostituée mineure oscille entre pitié et crainte. Cette ambiguïté est renforcée aux XIXe et XXe siècles par un paradoxe juridique. La jeune fille, victime officielle de la prostitution, est en réalité appréhendée juridiquement comme dangereuse et saisie dans le discours criminologique comme vicieuse.La Convention internationale de 1910 entend protéger les jeunes filles de la traite internationale. Quelques affaires de traite, extraites des Archives nationales et départementales du Nord, montrent qu'il existe réellement une émigration prostitutionnelle, mais que les jeunes filles impliquées dans cette traite ont des trajectoires multiples non exemptes d'empowerment. Les statistiques du contentieux du proxénétisme montrent que ces affaires sont rares, ce qui est en décalage avec la surmédiatisation du phénomène. L'écart entre les faits et leur traitement médiatique est évident. Le contexte anxiogène de la traite permet un contrôle global, par le corps social, de la sexualité des femmes et de leurs tentatives d'émancipation. Paradoxalement ces faits sont également instrumentalisés par la presse féministe elle-même. Les finalités sont alors différentes : il s'agit de lutter contre le réglementarisme, voire de soutenir d'autres causes féministes.Au niveau national, une politique pénale de lutte contre la prostitution des mineures existe depuis le début du XIXe siècle, qui s'inscrit plus globalement dans le cadre d'un contrôle de la sexualité des jeunes. À la fin du XIXe siècle, le législateur n'hésite plus à s'introduire au sein de la sphère familiale pour contrôler l'éducation donnée aux enfants par les parents, avec comme sanction possible la déchéance des droits de la puissance paternelle, notamment si l'enfant se prostitue. En 1935, il s'agit moins de sanctionner le parent défaillant que de mettre en place des mesures de surveillance éducative. La loi civile de 1908 entend protéger les jeunes de la prostitution. Elle met en place des mesures dites « de préservation ». La loi pénale de 1921 révèle une politique pénale coercitive en assimilant le vagabondage et la prostitution des mineur.e.s. Ces lois protectrices ou coercitives ont la même finalité : l'enfermement des mineur.e.s prostitué.e.s. Il s'agit moins de les protéger que de préserver la société des risques sanitaires et sociaux de cette prostitution de rue particulièrement dérangeante. En marge de la loi, les règlements municipaux encadrent et organisent la surveillance sanitaire de la prostitution des jeunes.Parallèlement, les théories criminologiques du XIXe siècle de l'école positiviste italienne (Lombroso, Ferri, Garofalo) et celles de l'École française d'Anthropologie sociale (Lacassagne, Tarde) combinées ont donné naissance pendant l'entre-deux guerres à l'École d'Anthropologie moderne fondée par le docteur Vervaeck. L'étude sur les mineures de Paul-Jean Cogniart en 1938 se situe dans la droite ligne de ce nouveau courant et propose une analyse des tares psychiques des jeunes filles, de leur milieu familial et des causes exogènes de leur prostitution. Son étude sert à justifier et à conforter le réglementarisme et laisse de côté l'image de la "victime", pourtant fer de lance de l'abolitionnisme dans le débat public, image qui supplantera officiellement celle de la jeune fille vicieuse après la Seconde Guerre mondiale, tout en restant d'actualité dans les stéréotypes sur la prostitution.Les ambiguïtés et paradoxes relevés dans les discours de l'autorité publique (législateur, juge et criminologue) démontrent sans équivoque que la prostituée mineure est clairement « une mauvaise fille » déviante, voire délinquante. Le discours victimaire mobilisé ne sert que de prétexte pour encadrer de manière plus large la sexualité des jeunes filles et des femmes en général.
International audience ; Le regard porté par la société sur la prostituée mineure oscille entre pitié et crainte. Cette ambiguïté est renforcée aux XIXe et XXe siècles par un paradoxe juridique. La jeune fille, victime officielle de la prostitution, est en réalité appréhendée juridiquement comme dangereuse et saisie dans le discours criminologique comme vicieuse.La Convention internationale de 1910 entend protéger les jeunes filles de la traite internationale. Quelques affaires de traite, extraites des Archives nationales et départementales du Nord, montrent qu'il existe réellement une émigration prostitutionnelle, mais que les jeunes filles impliquées dans cette traite ont des trajectoires multiples non exemptes d'empowerment. Les statistiques du contentieux du proxénétisme montrent que ces affaires sont rares, ce qui est en décalage avec la surmédiatisation du phénomène. L'écart entre les faits et leur traitement médiatique est évident. Le contexte anxiogène de la traite permet un contrôle global, par le corps social, de la sexualité des femmes et de leurs tentatives d'émancipation. Paradoxalement ces faits sont également instrumentalisés par la presse féministe elle-même. Les finalités sont alors différentes : il s'agit de lutter contre le réglementarisme, voire de soutenir d'autres causes féministes.Au niveau national, une politique pénale de lutte contre la prostitution des mineures existe depuis le début du XIXe siècle, qui s'inscrit plus globalement dans le cadre d'un contrôle de la sexualité des jeunes. À la fin du XIXe siècle, le législateur n'hésite plus à s'introduire au sein de la sphère familiale pour contrôler l'éducation donnée aux enfants par les parents, avec comme sanction possible la déchéance des droits de la puissance paternelle, notamment si l'enfant se prostitue. En 1935, il s'agit moins de sanctionner le parent défaillant que de mettre en place des mesures de surveillance éducative. La loi civile de 1908 entend protéger les jeunes de la prostitution. Elle met en place des mesures dites « de préservation ». La loi pénale de 1921 révèle une politique pénale coercitive en assimilant le vagabondage et la prostitution des mineur.e.s. Ces lois protectrices ou coercitives ont la même finalité : l'enfermement des mineur.e.s prostitué.e.s. Il s'agit moins de les protéger que de préserver la société des risques sanitaires et sociaux de cette prostitution de rue particulièrement dérangeante. En marge de la loi, les règlements municipaux encadrent et organisent la surveillance sanitaire de la prostitution des jeunes.Parallèlement, les théories criminologiques du XIXe siècle de l'école positiviste italienne (Lombroso, Ferri, Garofalo) et celles de l'École française d'Anthropologie sociale (Lacassagne, Tarde) combinées ont donné naissance pendant l'entre-deux guerres à l'École d'Anthropologie moderne fondée par le docteur Vervaeck. L'étude sur les mineures de Paul-Jean Cogniart en 1938 se situe dans la droite ligne de ce nouveau courant et propose une analyse des tares psychiques des jeunes filles, de leur milieu familial et des causes exogènes de leur prostitution. Son étude sert à justifier et à conforter le réglementarisme et laisse de côté l'image de la "victime", pourtant fer de lance de l'abolitionnisme dans le débat public, image qui supplantera officiellement celle de la jeune fille vicieuse après la Seconde Guerre mondiale, tout en restant d'actualité dans les stéréotypes sur la prostitution.Les ambiguïtés et paradoxes relevés dans les discours de l'autorité publique (législateur, juge et criminologue) démontrent sans équivoque que la prostituée mineure est clairement « une mauvaise fille » déviante, voire délinquante. Le discours victimaire mobilisé ne sert que de prétexte pour encadrer de manière plus large la sexualité des jeunes filles et des femmes en général.
La protection de la jeunesse est inscrite à l'agenda politique depuis les réformes institutionnelles des années 1980. Si, de leur côté, les communautés ont réformé ce qui relève de leur compétence, à savoir l'aide et l'assistance à la jeunesse, la matière qui relève de l'État fédéral, à savoir les mesures à l'égard des mineurs ayant commis un fait qualifié infraction, a été réformée par la loi du 4 mai 2006 impulsée par la ministre de la Justice L. Onkelinx (PS). La nouvelle législation s'inscrit dans le contexte de la montée en force des droits des jeunes. Par ailleurs, au-delà des débats théoriques sur la justice des mineurs (justice pénale, protectionnelle ou restauratrice), on assiste à l'émergence de pratiques restauratrices comme les médiations et le travail d'intérêt général. Parallèlement, l'espace médiatique est envahi par le thème de l'insécurité, souvent relié à la délinquance des jeunes, ce qui presse les responsables politiques à formuler des réponses plus fermes. Enfin, les sensibilités communautaires sont parfois fort contrastées quant aux solutions à apporter à la délinquance juvénile. Les auteurs rappellent les étapes antérieures de la réforme jusqu'à la présente législature. La philosophie protectionnelle semble rester la réponse à la délinquance juvénile en Belgique, alors que dans les divers pays occidentaux, on assiste depuis 30 ans à un retour de la logique sanctionnelle voire pénale dans la prise en charge des mineurs délinquants. Les auteurs expliquent dans le détail le travail politique et législatif qui a conduit à l'adoption de la nouvelle législation fédérale. Ils présentent les nouvelles mesures et les nouvelles procédures. Un chapitre est consacré aux points de tensions et de compromis qui ont jalonné deux ans de débats. Enfin, ils examinent les premières décisions de mise en œuvre de la nouvelle loi, adoptées dans la foulée de l'affaire Joe Van Holsbeeck.
Le passage du monde des études au monde du travail constitue une étape importante dans la vie des jeunes adultes. Les problèmes liés au marché du travail tels que le chômage et la précarité de l'emploi, qui surgissent au cours de cette phase transitoire, peuvent favoriser des comportements criminels, en particulier chez ceux et celles qui ont certaines attentes et convictions vis‐à‐vis du marche du travail. Les théories sur le contrôle social et les tensions sociales permettent de faire des hypothèses sur l'interaction entre les expériences vécues sur le marché du travail et les comportements menant à des actes criminels. L'hypothèse d'un lien entre l'apparition de problèmes liés au marché du travail et la présence d'amis délinquants fait égale‐ment l'objet d'une analyse multivariable qui neutralise les antécédents de délinquance. Les données sont tirées d'une étude longitu‐dinale sur de jeunes Canadiens venant de trois villes différentes, qui ont eté suivis pendant quatre ans à la suite de l'obtention de leur diplôme du secondaire. Les résultats fournissent quelques éléments qui appuient la théorie des tensions sociales ainsi que l'influence durable de l'entourage dans le développement de la criminalité au cours de cette période de transition.The transition from school to work represents an important phase in the life cycle of young adults. Labour‐market problems, such as unemployment and job instability experienced during this transition may be a source of criminal behaviour, particularly among those who have certain attitudes and beliefs about the labour market. Social‐control and strain theories are used to develop hypotheses regarding the interaction between labour‐market experiences and attitudes leading to crime. An interaction between labour‐market problems and the presence of delinquent friends is also tested in a multi‐variate analysis that controls for prior delinquency. The data derive from a longitudinal panel study of Canadian youth from three cities who were followed for four years subsequent to their high school graduation. The results provide some support for strain theory arguments, as well as for the continued importance of delinquent friends for crime in this period of transition.
Basé sur une enquête ethnographique et archivistique menée sur une commune d'Île-de-France, cet article s'intéresse aux liens entre deux domaines de l'action municipale envers des populations émigrées et d'enfants d'immigrés : la sécurité d'un quartier de grands ensembles et le développement des pays d'origine de certains de ses habitants. La rencontre de ces deux secteurs d'intervention, qui montre l'existence de connexions entre des politiques répressives et des politiques sociales, est restituée à travers l'analyse de la circulation des discours, des dispositifs et des réseaux d'acteurs qui leur sont respectivement associés. Ces deux secteurs ont procédé chacun à un traitement ethnicisé de certains problèmes – au sens où ceux-ci ont été appréhendés au prisme de l'origine géographique ou culturelle des populations du quartier – et se sont appuyés sur la mobilisation de membres de groupes minoritaires subsahariens comme partenaires des politiques publiques. Les liens que les émigrés entretiennent entre pairs, ainsi qu'avec leur pays d'origine, ont ainsi fait l'objet de différents usages institutionnels : la réalisation de « projets de développement » devenant peu à peu une occasion d'encourager un encadrement renouvelé de certains jeunes, identifiés comme des délinquants potentiels, par des émigrés hommes et adultes du quartier. Pour en rendre compte, l'article revient sur l'apparition des politiques de la ville et sur le renforcement d'un agenda sécuritaire. Il présente les transformations des politiques municipales de développement, en lien avec les changements des projets migratoires en provenance de la vallée du fleuve Sénégal depuis les années 1970, et il analyse la structuration interne des réseaux communautaires.