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Résumé Avec l'inceste, la question du dicible, compris dans un premier temps comme ce que la société autorise à dire puis, dans un deuxième, de ce que la société est capable d'entendre, permet tout particulièrement de comprendre la construction des procédés normatifs à l'œuvre dans la société française du xix e siècle. Décriminalisé en 1791, l'inceste est objet de débats jusqu'aux années 1830. Si le mot choque parfois, il se scande, il s'utilise et il s'entend dans l'ensemble de la société. Mais autour de la constitution du Code pénal de 1832, les discours et les représentations se transforment. Ce changement est d'abord le fait des élites qui préfèrent désormais suggérer l'inceste, plutôt que de le dire. La création du scandale de l'inceste couplée à la peur de la classe ouvrière naissante entraînent la formation d'une nouvelle morale qui s'impose ensuite à l'ensemble du corps social. Ce dernier, autour des années 1880, n'est plus à même d'accepter d'entendre le crime. Un siècle après sa décriminalisation, les représentations du crime ont donc été profondément retravaillées dans l'ensemble de la société ce qu'une étude croisée des discours publics et de l'écriture privée permet de révéler. Porté par ce processus de mise au silence, le crime d'inceste perd son nom à la fin du xix e siècle, au profit de formules périphrastiques qui deviennent les seuls discours de vérité désormais acceptables. Dès lors, la constitution du tabou sur l'inceste a des conséquences importantes révélées par l'étude des mots prononcés par les individus appelés à témoigner du crime devant les autorités judiciaires. L'interdiction formelle du dire enferme inéluctablement dans un carcan toutes les paroles sur le crime dans le champ de l'indicible ce qui pose par effet-miroir deux problèmes essentiels à la judiciarisation et à la résolution du crime : celui de la parole des enfants, victime d'un crime désormais sans nom et qui ne peuvent espérer de réparation, et celui de la parole des agresseurs, frappés de monstruosité s'ils avouent ce crime devenu impossible.

En 1832, l'attentat à la pudeur sur enfant fait l'objet d'une législation spécifique sous la qualification d'attentat à la pudeur sans violence qui sanctionne toute relation sexuelle entre un adulte et un enfant de moins de 11 ans (13 à partir de 1863). La notion de consentement est donc rendue inopérante en droit, le législateur estimant qu'un enfant n'est pas en mesure de fournir un consentement digne de ce nom. Pourtant il y a loin de la loi à la pratique judiciaire qui ne cessera pas d'être hantée, tout au long des XIX e et XX e siècles par le questionnement sur le possible consentement donné par la victime à son agresseur et de véritables enquêtes sur la moralité de l'enfant. Ces interrogations vont prendre une sorte de densité scientifique à l'orée des années 1930, avec l'entrée en lice de la psychiatrie, occupant le champ du discours social et de la pratique judicaire et mettant à mal le principe de la légalité des peines.

T. 1: L'ordre des notables, 1789-1920. - 2003. - 301 S., graph. Darst., Tab., Lit. S. 281-295; T. 2: Le temps des doutes, 1920-2004. - 2004. - 304 S., Lit. S. 279-296

Alors que l'insécurité semble redevenir un enjeu électoral, un retour sur l'élection de 2002 montre que la gauche n'a pas péché par « angélisme », mais qu'elle n'a pas su répondre aux demandes sociales de ses électeurs.

This thesis proposes a study of female violence through a specific source : criminal procedure. Criminal women and women victims of violence are at the heart of this work. While the history of the gender is booming, the taboos Women begin to lose their strength. Three parts are proposed in this study. The first tends to present the source of this research, criminal procedure and the archives which it depends, from the Parliament of Dauphiné. It offers an immersion in the functioning of the justice Former Plan in Dauphiné for the eighteenth century. The contents of the criminal proceedings is delivered in the second part analysing both women victims of violence, and women authors of violence. Of quantified analysis are proposed to understand the magnitude. extracts of procedures describing the violence illustrate this second part. A final section deals with witnesses in these criminal proceedings, their relationship to justice. ; Ce mémoire propose une étude de la violence féminine au travers d'une source spécifique, la procédure criminelle. Les femmes criminelles et les femmes victimes de violences sont au cœur de ce travail. Alors que l'histoire du genre est en plein essor, les tabous liés à la condition féminine commencent à perdre de leur force. Trois parties sont proposées dans cette étude. La première tend à présenter la source de ce travail de recherche, la procédure criminelle et le fonds dont elle dépend, le fonds du Parlement du Dauphiné. Elle propose une immersion dans le fonctionnement de la justice d'Ancien Régime en Dauphiné pour le 18e siècle. Le contenu des procédures criminelles est livré au cours d'une seconde partie analysant à la fois les femmes victimes de violences, et les femmes auteures de violences. Des analyses quantifiées sont proposées pour en comprendre l'ampleur. Des extraits de procédures décrivant ces violences illustrent cette seconde partie. Une dernière partie s'intéresse aux témoins cités dans ces procédures criminelles, leur rapport à la justice.

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