The Erasure of Ms. G.: The Cultural Specificity of Substance Abuse and Adjudication Without Imagination
In: Canadian journal of law and society: Revue canadienne de droit et société, Band 20, Heft 1, S. 107-138
ISSN: 1911-0227
RésuméCe texte promeut l'approche de «l'imagination» tel que définie par Geertz dans le cadre du processus judiciaire, dans le but d'encourager la compréhension et le jugement réfléchi de cas marqués par la différence interculturelle. Cette approche réfléchie – c'est-à-dire, celle qui encourage une conscience du rôle de la culture dominante et de la loi elle-même dans les cas devant la cour – revêt une grande importance dans les cas qui impliquent des personnes d'origine autochtone. L'analyse se fait en trois étapes. Dans un premier temps, un survol de l'historique des relations entre l'État canadien et les peuples autochtones souligne l'aspect culturel de la toxicomanie dans les cas de femmes autochtones. La deuxième étape consiste en une synthèse des statistiques disponibles pour nous donner une meilleure compréhension de l'image de la femme autochtone toxicomane qui prévaut dans le discours social et juridique. Enfin, une analyse du jugement Winnipeg Child and Family Services c. D.F.G. confirme que les idées préconçues jouent un rôle important dans l'appareil judiciaire et démontre les contraintes sur le processus décisionnel créées par le discours libéral de droits individuels. Par conséquent, la disparition de l'identité culturelle, les lacunes dans les arrêts, ainsi que l'incapacité de gérer convenablement les conséquences de ces lacunes, démontrent comment l'absence «d'imagination» peut mettre en péril le fondement même des jugements pour ceux qui sont définis par leur différence devant la société et la loi.