Before AIDS chronicles the development of gay health services in the 1970s as gay men faced public health challenges stemming from both their political marginalization and disease. Activists using tools and tactics from across their era's political landscape built a nationwide gay medical system, changing ideas about sexuality and health
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Cet article a pour objet l'histoire du féminisme jordano-palestinien depuis les années 1950, entendue comme un cas d'étude exemplaire des recompositions des organisations féminines au Proche-Orient. Depuis les années 1980, ce féminisme a subverti les frontières partisanes, s'est émancipé du nationalisme, avant de s'approprier puis de redéfinir les nationalismes, palestinien puis jordanien, au sein desquels il s'est forgé des années 1950 aux années 1980. Ce féminisme s'est aussi démocratisé en s'ouvrant aux classes moyennes et populaires. Ainsi, contrairement à l'idée d'un renforcement du conservatisme social dans la région au cours des années 1980, qui voit l'émergence de l'Islam politique dans la sphère publique régionale, c'est à partir de cette période que commencent à être formulées des revendications plus radicalement féministes. Celles-ci sont liées à l'émergence de nouvelles actrices militantes, séculières et islamiques, et aux relations qu'elles nouent. Elles sont le plus souvent issues de groupes sociaux ayant moins eu accès à la représentation sociale et politique. Ce féminisme politique hors frontières peut être qualifié de postpartisan, postnationaliste et postislamique. Il s'emploie à contester les violences et les situations de minorités sociales et politiques, à travers la notion large de discrimination (tout à la fois sexuelle, sociale et politique), replaçant au cœur du politique une question démocratique élargie, de la sphère intime et privée à la place des groupes sociaux et nationaux au niveau régional et mondial.
Cet article a pour objet l'histoire du féminisme jordano-palestinien depuis les années 1950, entendue comme un cas d'étude exemplaire des recompositions des organisations féminines au Proche-Orient. Depuis les années 1980, ce féminisme a subverti les frontières partisanes, s'est émancipé du nationalisme, avant de s'approprier puis de redéfinir les nationalismes, palestinien puis jordanien, au sein desquels il s'est forgé des années 1950 aux années 1980. Ce féminisme s'est aussi démocratisé en s'ouvrant aux classes moyennes et populaires. Ainsi, contrairement à l'idée d'un renforcement du conservatisme social dans la région au cours des années 1980, qui voit l'émergence de l'Islam politique dans la sphère publique régionale, c'est à partir de cette période que commencent à être formulées des revendications plus radicalement féministes. Celles-ci sont liées à l'émergence de nouvelles actrices militantes, séculières et islamiques, et aux relations qu'elles nouent. Elles sont le plus souvent issues de groupes sociaux ayant moins eu accès à la représentation sociale et politique. Ce féminisme politique hors frontières peut être qualifié de postpartisan, postnationaliste et postislamique. Il s'emploie à contester les violences et les situations de minorités sociales et politiques, à travers la notion large de discrimination (tout à la fois sexuelle, sociale et politique), replaçant au cœur du politique une question démocratique élargie, de la sphère intime et privée à la place des groupes sociaux et nationaux au niveau régional et mondial.
International audience ; Professeure des universités, Inalco « L'Empereur est le symbole de l'unité du peuple » (premier article, Constitution du Japon, 1946) ; la force de cette idéologie politique fut réaffirmée récemment avec l'abdication de l'empereur sortant, accompagnée de la nouvelle ère Reiwa 1. L'expression « unité » (tôgô) peut avoir chez certains une résonance étrange eu égard à la remise en question du culturalisme et la reconnaissance (du moins politiquement affichée) de la diversité sociale, ethnique, sexuelle ou culturelle de la population japonaise. Les mondes académique et médiatique n'y sont pas indifférents, qui insistent sur la transformation récente du mot : son sens aurait évolué puisqu'il désignerait aujourd'hui le rôle fédérateur de l'Empereur, garant de la diversité (Takami Katsutoshi, professeur de droit constitutionnel), et symbolisant une « unité douce » (fuwatto shita tôgô) 2. Le fait même que ces commentaires interviennent au lendemain du passage à la nouvelle ère montre combien ce concept d'unité, qui apparaît dès les premières lignes de la Constitution, nécessite une redéfinition, du moins une précision quant au rôle de l'empereur, et fait comprendre que la société et le droit japonais n'ont pas encore su se positionner de façon claire face à la diversité que présente sa population, et encore moins face aux différentes populations étrangères ou d'origines étrangères, exclues de la Constitution qui ne s'adresse théoriquement qu'au « peuple japonais ». Les politiques dites de « coexistence multiculturelle », présentes depuis les années 1990 au Japon, nécessitent à cet égard une analyse extrêmement prudente, démêlant leurs visées concrètes de leur idéologie affichée. Pour appréhender une politique dite multiculturelle, nous devons être munis de connaissances globales sur les politiques migratoires, les droits fondamentaux liés à l'histoire des minorités (discrimination, revendication, reconnaissance), sans parler des politiques multiculturalistes pratiquées dans le monde occidental ...
L'idée de soulever des arguments culturels dans les affaires criminelles a été critiquée par un groupe diversifié d'universitaires. Tandis que de nombreuses féministes soutiennent qu'en recourant à la culture comme moyen de défense, on risque de voir passer « la race devant le sexe » à la cour, les universitaires qui se penchent sur les questions de races maintiennent que les minorités culturelles deviendront des victimes avec les discours colonialistes qui émergeront à coup sûr, là où les tribunaux acceptent les arguments culturels. Par ailleurs, les critiques libérales soutiennent que ce mouvement viole le principe du traitement égal devant la loi en fournissant des arguments culturels à certains citoyens, mais pas à d'autres, et en succombant au relativisme culturel. Le présent article explore ces hypothèses en examinant la jurisprudence limitée certes, mais importante, dans laquelle on a soulevé des arguments culturels à l'égard de causes de provocation sexuelle où l'acte soi-disant provocateur était l'infidélité d'une femme ou son rejet d'un homme. Cette jurisprudence peut fort bien servir à analyser les propositions divergentes parce que la provocation est une défense basée sur le sexe et parce que les changements récents à la loi ont ouvert la voie à l'argumentation basée sur la culture. Les résultats de cet examen sont mitigés. La théorie libérale selon laquelle le fait de ne pas tenir compte de la culture de l'accusé entraînera une application égale de la loi n'est pas étayée; pas plus que ne l'est la théorie féministe voulant que l'introduction de la culture dans la salle d'audience mette la race devant le sexe. Au lieu de cela, la jurisprudence canadienne est mieux représentée par un autre principe organisateur, celui qui met le colonialisme devant le patriarcat.
« Missing and murdered Indigenous women », what is lying underneath this common expression? 1200? 2000? An undefined number of cases, but still, one question remains: what has become of them? In a context conductive to pluriculturalism in Canada, the integration of migrants from around the globe has become easier; the various cultural particularisms of populations living in Canada are well accepted and yet, Indigenous women remain the most discriminated racial and sexual minority of the country. Subject to high levels of violence, poverty and vulnerability, they live in the shadows of an unfair legal system. This research deals with the historical relations between Indigenous nations and Canadian civil society. The legacy of the colonial and neocolonial policies still affects the fundamental human rights of many Indigenous women. Thanks to the expanding mobilization of indigenous associations and Canadian feminist groups, the reports conducted by the United Nations, and the national inquiry initiated by the Canadian federal government in 2015, the disastrous phenomenon of missing and murdered Indigenous women has come out in the open and has brought awareness among the civil society (.) ; « Femmes autochtones disparues et assassinées », que se cache derrière cette expression devenue si courante au Canada ? 1200 ? 2000 ? Un nombre de cas indéterminé et cependant, une interrogation demeure : que deviennent-elles ? Dans un contexte où le modèle pluriculturel canadien facilite l'accueil et l'intégration des immigrants venus du monde entier, reconnaît les divers particularismes culturels des populations qui vivent sur son territoire, les femmes autochtones restent la minorité raciale et sexuelle la plus sévèrement discriminée. Sujettes à des taux de violence, de pauvreté et de vulnérabilité anormalement élevés, elles vivent dans l'ombre d'un système juridique inique. Ce travail de recherche s'intéresse aux rapports historiques entretenus entre les populations autochtones et la société civile canadienne. Les héritages des politiques coloniales et néocoloniales continuent de nuire aux droits humains fondamentaux de nombreuses femmes autochtones. Grâce à la mobilisation accrue des associations autochtones et féministes canadiennes, aux rapports émis par les Nations-Unies et à l'enquête nationale lancée par le gouvernement fédéral en 2015, le phénomène des femmes autochtones disparues et assassinées sort du silence et entraîne une prise de conscience massive de la société civile (.)
« Missing and murdered Indigenous women », what is lying underneath this common expression? 1200? 2000? An undefined number of cases, but still, one question remains: what has become of them? In a context conductive to pluriculturalism in Canada, the integration of migrants from around the globe has become easier; the various cultural particularisms of populations living in Canada are well accepted and yet, Indigenous women remain the most discriminated racial and sexual minority of the country. Subject to high levels of violence, poverty and vulnerability, they live in the shadows of an unfair legal system. This research deals with the historical relations between Indigenous nations and Canadian civil society. The legacy of the colonial and neocolonial policies still affects the fundamental human rights of many Indigenous women. Thanks to the expanding mobilization of indigenous associations and Canadian feminist groups, the reports conducted by the United Nations, and the national inquiry initiated by the Canadian federal government in 2015, the disastrous phenomenon of missing and murdered Indigenous women has come out in the open and has brought awareness among the civil society (.) ; « Femmes autochtones disparues et assassinées », que se cache derrière cette expression devenue si courante au Canada ? 1200 ? 2000 ? Un nombre de cas indéterminé et cependant, une interrogation demeure : que deviennent-elles ? Dans un contexte où le modèle pluriculturel canadien facilite l'accueil et l'intégration des immigrants venus du monde entier, reconnaît les divers particularismes culturels des populations qui vivent sur son territoire, les femmes autochtones restent la minorité raciale et sexuelle la plus sévèrement discriminée. Sujettes à des taux de violence, de pauvreté et de vulnérabilité anormalement élevés, elles vivent dans l'ombre d'un système juridique inique. Ce travail de recherche s'intéresse aux rapports historiques entretenus entre les populations autochtones et la société civile canadienne. Les héritages des politiques coloniales et néocoloniales continuent de nuire aux droits humains fondamentaux de nombreuses femmes autochtones. Grâce à la mobilisation accrue des associations autochtones et féministes canadiennes, aux rapports émis par les Nations-Unies et à l'enquête nationale lancée par le gouvernement fédéral en 2015, le phénomène des femmes autochtones disparues et assassinées sort du silence et entraîne une prise de conscience massive de la société civile (.)
Europe has long been regarded as a unique place for the promotion and furthering of LGBT rights. This important and compelling study investigates the alleged uniqueness and its ties to a relatively long history of LGBT and queer movements in the region. Contributors argue that LGBT movements were inspired by specific ideas about European democratic values and a responsibility towards human rights, and that they sought to realize these on the ground through activism, often crossing borders to foster a wider movement. In making this argument, they discuss the 'idea of Europe' as it relates to LGBT rights, the history of European LGBT movements, the role of European institutions in adopting LGBT policies, and the construction of European 'others' in this process.
This book brings together impressively varied voices who help to set the terms for discussing the relationship of feminism and multiculturalism. They show in no uncertain terms that feminists have something important to say to multiculturalists, and vice versa
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Appel à communication : Dans son essai désormais célèbre : « When We Dead Awaken : Writing as Re-Vision », Adrienne Rich écrivait en 1971 : « Re-vision - the act of looking back, of seeing with fresh eyes, of entering an old text from a new critical direction - is for women more than a chapter in cultural history : it is an act of survival". Dans ce même pamphlet, elle envisageait la réécriture du Canon de la littérature comme une rupture nécessaire avec le passé ("we need to know the writing of the past, and know it differently than we have ever known it; not to pass on a tradition but to break its hold over us."). Rich se référait ici à une longue tradition de textes masculins qu'elle s'était elle-même employée à « ré-viser » dans ses poèmes reprenant par exemple, sous forme de commentaires métatextuels critiques, les oeuvres connues de Yeats, Wordsworth ou William Blake. Pour elle, la « ré-vision » n'était pas une simple « transposition » ou « permutation de textes » (pour reprendre les formules par lesquelles Julia Kristeva tentait de définir l'intertextualité dans La Révolution du langage poétique ou dans Séméiotikè). Il ne s'agissait pas non plus d'une activité purement ludique de type postmoderne. Sans rien céder aux recherches formelles, Rich voyait, d'abord et avant tout, la réécriture comme un acte politique. Depuis les années 70, d'autres femmes-écrivains se sont lancées dans cette entreprise de relecture, de réinterprétation et d'adaptation des textes canoniques - en Grande-Bretagne (avec, en particulier, Angela Carter) et aux Etats-Unis où les auteures des minorités se plaisent à jouer avec une double tradition littéraire (masculine et occidentale) pour lui opposer leur propre double discours (féminin et « ethniques ») dans une visée à la fois esthétique et politique, leur pratique de l'écriture décalée du "master's discourse" rejoignant l'art afro-américain du « Signifying ». ; A travers l'étude détaillée de plusieurs poèmes, je me propose d'analyser l'entreprise de relecture, de réinterprétation et d'adaptation des textes canoniques dans l'écriture poétique d'Elizabeth Bishop qui s'inscrit dans un mouvement oxymoronique de rupture et de continuité. Ainsi, dans « Sestina », nous verrons comment le détournement de la forme s'avère être le medium de l'assertion d'une féminité, de l'inscription d'une filiation et d'une identité féminine, ainsi qu'un moyen discret de détourner l'épanchement lyrique tout en délimitant le manque et la perte de la mère. Ou encore, dans « Crusoe in England », poème palimpseste, nous analyserons les différentes strates dans l'intertextualité : Daniel Defoe, mais aussi Wordsworth et toute la tradition des poètes romantiques. D'autre part, la réappropriation du mythe, semble aussi présenter la « ré-vision » comme un moyen de survie qui inscrit la démarche d'écriture dans une continuité ; sur-vivre pour pouvoir exister, après les pères (pairs) littéraires, par soi-même en faisant face à la solitude insulaire. Je ferai également référence à la révision comme transgression par le travestissement dans « The Gentleman of Shalott » et à la révision comme acte politique affirmé dans « Visits to St Elizabeth's ». Ainsi, je tenterai de montrer comment chez Bishop, la définition du sujet poétique et de l'identité féminine passe aussi par la réécriture et la réappropriation des canons masculins. La révision des canons est-elle un mode de reconnaissance et de différenciation sexuelle ? puisque selon Julia Kristeva « l'altérité est sexuelle ». Ou bien encore, la réécriture est-elle un simple remodelage, un mode nécessaire à la survie du sujet poétique par le biais de la réappropriation d'une histoire et d'une identité.
International audience ; Professeure des universités, Inalco « L'Empereur est le symbole de l'unité du peuple » (premier article, Constitution du Japon, 1946) ; la force de cette idéologie politique fut réaffirmée récemment avec l'abdication de l'empereur sortant, accompagnée de la nouvelle ère Reiwa 1. L'expression « unité » (tôgô) peut avoir chez certains une résonance étrange eu égard à la remise en question du culturalisme et la reconnaissance (du moins politiquement affichée) de la diversité sociale, ethnique, sexuelle ou culturelle de la population japonaise. Les mondes académique et médiatique n'y sont pas indifférents, qui insistent sur la transformation récente du mot : son sens aurait évolué puisqu'il désignerait aujourd'hui le rôle fédérateur de l'Empereur, garant de la diversité (Takami Katsutoshi, professeur de droit constitutionnel), et symbolisant une « unité douce » (fuwatto shita tôgô) 2. Le fait même que ces commentaires interviennent au lendemain du passage à la nouvelle ère montre combien ce concept d'unité, qui apparaît dès les premières lignes de la Constitution, nécessite une redéfinition, du moins une précision quant au rôle de l'empereur, et fait comprendre que la société et le droit japonais n'ont pas encore su se positionner de façon claire face à la diversité que présente sa population, et encore moins face aux différentes populations étrangères ou d'origines étrangères, exclues de la Constitution qui ne s'adresse théoriquement qu'au « peuple japonais ». Les politiques dites de « coexistence multiculturelle », présentes depuis les années 1990 au Japon, nécessitent à cet égard une analyse extrêmement prudente, démêlant leurs visées concrètes de leur idéologie affichée. Pour appréhender une politique dite multiculturelle, nous devons être munis de connaissances globales sur les politiques migratoires, les droits fondamentaux liés à l'histoire des minorités (discrimination, revendication, reconnaissance), sans parler des politiques multiculturalistes pratiquées dans le monde occidental et au-delà. Le premier constat est loin de nous faciliter la tâche : une définition claire et précise du « multiculturalisme » n'existe pas, tant celui-ci varie selon les contextes nationaux et historiques : pour le Canada des années 1980 et celui d'aujourd'hui, pour l'Australie, l'Inde, l'Allemagne ou la France, le terme n'a pas le même sens, ne connaît pas la même construction. Ce concept est susceptible de couvrir différentes dimensions : normative (« l'horizon idéal d'une société cosmopolite »), descriptive (« société composée par la cohabitation de groupes "culturellement" hétérogènes ») ou encore prescriptive (« politiques multiculturalistes visant à organiser une cohabitation pacifiée et une reconnaissance de la pluralité ») 3. Ainsi, le recours à cette expression est loin d'être anodin dans la mesure où elle traduit une intention politique de s'inscrire dans une généalogie qui lui préexiste, sans pour autant condamner un particularisme national/local qui semble la transcender. Quelles ont été les motivations du Japon pour afficher son adhésion à une politique multiculturaliste alors que celle-ci connaît un essoufflement en Occident ? Comment sa construction contemporaine s'articule-t-elle avec la politique monoculturaliste et mono-ethnique d'après-guerre ? Et 1 Dont la signification ne nous laisse pas indifférent : lire à titre d'exemple Le Monde, 30 avril 2019, « Au Japon, le nom de la nouvelle ère fait désordre » [en ligne]. 2 Journal Asahi, 2 mai 2019 [en ligne]. 3 Smaïn Laacher, Dictionnaire de l'immigration en France, Larousse, 2012, p. 315.