Résumé L'approche par la catégorie « nouveaux mouvements sociaux », d'abord construite en Europe, est restée dominante jusqu'à aujourd'hui, en Amérique latine et à son sujet. Après avoir rappelé les caractéristiques des mouvements « de base » nés dans les années 1970 en Amérique latine, cet article met en valeur l'absence de concordance entre les débats et approches suivies pour aborder les mobilisations, d'un continent à l'autre. À l'accent mis sur les valeurs, le changement culturel et les identités s'opposent les perspectives construites autour de l'analyse des organisations, des stratégies et des pratiques. Dans un dernier temps, les implications de cette divergence scientifique sont explorées, notamment pour l'observation des processus d'institutionnalisation des mouvements sociaux, ainsi que pour celle des transformations de la contestation dans les années 2000.
The aim of the research is to look into texts about television (critical reviews on television, texts by first television theoreticians and practitioners, interviews, scientific articles, books, and dossier) published in France in the 1940s-60s, to reveal the reactions towards the new and rapidly spreading medium. An attempt will be made to show how the early insights of French authors reflect the purpose of the new medium, its distinctiveness, specific character, functions, content, audience, relationship with other media, and technological change. The analysis covers over 70 sources, categorizing the insights according to the following criteria: television in the context of other media, influence of theatre and cinematography, television as a home media, particularities of live broadcasting, and communicational characteristics of the small screen. The research was carried out with the support of the French Government and in co-operation with the Information and Communication Research Laboratory CARISM of the Pantheon-Assas University (Paris 2).
Pour le cinéma américain, les années 1960 représentent une période de transition qui commence dans les années 1950 avec les bouleversements causés par le Paramount Decree puis l'arrivée de la télévision, et qui se termine au milieu des années 1970 lorsque la restructuration des studios est presque achevée. Pour les majors américaines les années soixante sont le milieu d'une période de mutation structurelle. Les studios doivent faire face à une diminution importante du nombre des spectateurs qu'il essaient de contrer ou de limiter en changeant de public « cible », sans parvenir cependant à éviter une certaine fragilisation de leur situation financière. Celle-ci conduira à leur rachat par d'autres sociétés, et au développement d'un système de production aboutissant à l'apparition des blockbusters contemporains.
Résumé De 1882 à 1913, prendre le train devient une pratique courante et quotidienne pour beaucoup de Parisiens et de « banlieusards » : le trafic ferroviaire quadruple et les gares ne peuvent faire face à cet afflux toujours croissant de voyageurs pressés et encombrés de paquets. Dans ce contexte de crise de croissance, les représentations sur les circulations dans et autour des gares parisiennes se multiplient et des documents d'étude, jusque là diffusés en « interne », sont publiés largement tant dans la presse spécialisée que généraliste à partir des années 1880. Comment expliquer le succès de ce mode technique de représentation à la fin du siècle ? Les principaux résultats de cette enquête pourraient être résumés ainsi : notre corpus témoigne en premier lieu d'un besoin dans l'opinion d'outils perfectionnés, appartenant à la culture technique, permettant de rendre immédiatement lisibles au plus grand nombre et « en un seul coup d'œil » les enjeux complexes de la circulation dans les gares. Les cartes, par exemple, mettent pédagogiquement en place des connaissances statistiques qui dédramatisent et aplanissent des circulations mal vécues (i. e des embouteillages, des « embarras »). Il est également représentatif de l'apparition d'une culture nouvelle de planification , de régulation et d'observation des déplacements à la fois individuels et collectifs. Il illustre ainsi le passage d'une conception étriquée des circulations (dite « à la française » par les contemporains) à une conception beaucoup plus ouverte (empruntant à d'autres « modèles » de circulations) et beaucoup plus moderne, porteuse en dernière instance d'un rêve futuriste de circulations machinales mais aussi de craintes diffuses d'attentats anarchistes, d'enlèvements de jeunes femmes, de crimes odieux commis dans l'anonymat d'une foule divagante.