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La IV e République a œuvré à lancer le programme nucléaire militaire français avec plusieurs décisions – prises sous la contrainte d'événements – qui ont permis au général de Gaulle de concrétiser les projets entrepris notamment après Suez en 1956.

La reconstruction des armées françaises après 1945 n'a pas été aisée tant celles-ci étaient divisées depuis juin 1940. Les choix faits par les uns et les autres ont pesé tant sur les carrières que sur les grandes options post -guerre, dont les conflits de décolonisation et le choix de la dissuasion nucléaire.

Les armées sont aujourd'hui engagées dans une réforme sans précédent dans leur histoire, la professionnalisation totale de leurs ressources humaines. Ce bouleversement doit s'effectuer sous de fortes contraintes, budgétaires, de temps, et de déflation définies par la dernière loi de programmation. La réduction progressive du nombre des appelés, conduisant à la suppression du service national, et l'accroissement du recrutement des engagés, enjeu majeur de la transformation, constituent les objectifs les mieux connus de la réforme. Mais d'autres actions les accompagnent : reconversion de nombreux cadres militaires, transfert de nombreuses fonctions au personnel civil et transformation du rôle des réserves. En dépit d'orientations incertaines dues à l'inexpérience en la matière, et de difficultés liées à l'ampleur de la réforme, le changement se déroule dans des conditions satisfaisantes. C'est le cas notamment du recrutement des engagés dont les résultats satisfont largement les objectifs quantitatifs et, quoique dans une moindre mesure, qualitatifs. La réussite probable de la transformation des ressources humaines de la Défense ne doit toutefois pas occulter d'autres conséquences de la professionnalisation encore mal perçues, comme la rénovation de la condition militaire, qui sont autant d'impératifs pour assurer l'efficacité maximum des futures armées professionnelles dans la durée.