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Few studies have tried to understand the concept of food sovereignty and the basis on which it is built, as seen by its supporters. Another aspect of the issue is which economic instruments it requires. The purpose of this paper is to look at whether the introduction of the "food sovereignty" concept into the WTO negotiations would enable developing countries to better protect their smallholder agriculture against agricultural imports. We believe that the focus of this study may be of importance in explaining some key points of discord at the WTO. We base our analysis on recent WTO negotiations to compare the concept of food sovereignty, as developed by NGOs, with the economic instruments contained in draft WTO agreements concerning developing countries. Our starting hypothesis is that the concept of food sovereignty could be a political tool and could provide economic instruments to boost the necessary protection of agriculture in developing countries. The particularity of our approach is to combine a factual historical-economic analysis of food security with a cognitive analysis – developed by political scientists – of the concept of food sovereignty. These results provide some insight into the interactions between trade policies and world hunger. Nevertheless, outside of the WTO negotiations or in a departure from its rules, other international agreements (bilateral trade agreements, funding conditions dictated by international organisations, etc…) may add more rules against protection from imports into developing countries. They suggest a broader hypothesis for further research into the effects of other international agreements on food sovereignty. ; Cette contribution vise à se pencher précisément sur le concept de souverainetéalimentaire, ses fondements idéologiques et les instruments économiques qu'il suggère. La « souveraineté alimentaire » peut-elle constituer pour les PED, des points de vue politique et économique, un argument convainquant leur donnant la possibilité d'accroitre leur niveau de protection vis-à-vis des importations agricoles ? D'un point de vue méthode, nous analysons l'émergence du concept de souveraineté alimentaire, afin de comprendre précisément ce que recouvre ce terme, pour ceux qui l'emploient et souhaitent promouvoir le concept, mais aussi afin de saisir les implications économiques de son éventuelle mise en oeuvre pour les PED et leurs partenaires commerciaux. L'originalité de notre démarche est d'aborder cette question en associant une approche historique et économique de la sécurité alimentaire à une analyse cognitive de la souveraineté alimentaire. Le contenu du volet agricole des récentes négociations à l'OMC nous fournit un cas pratique d'analyse des interactions entre concept de souverainetéalimentaire, tel que développé par les ONG, et les textes de projets d'accords issus des négociations politiques relatives au commerce international de produits agricoles concernant les PED. L'introduction effective de la notion de souveraineté alimentaire comme objet de négociation pourrait-elle amener à développer des marges de manoeuvre nécessaires à l'élaboration de politiques agricoles protectrices innovantes et soutenables pour les PED ? Au final, il apparait que certains mécanismes négociés à ce jour s'apparentent déjà au concept de souveraineté alimentaire, même si ce terme ne figure pas dans les textes de projet d'accord. Toutefois si ce concept pourrait dans une certaine mesure clarifier les revendications de certains PED à l'OMC, sa mise en oeuvre ne bouleverserait pas sensiblement l'issue des négociations multilatérales, les engagements des PED à l'OMC ne se révélant pas significativement contraignants pour l'élaboration d'une politique de protection des importations.

Few studies have tried to understand the concept of food sovereignty and the basis on which it is built, as seen by its supporters. Another aspect of the issue is which economic instruments it requires. The purpose of this paper is to look at whether the introduction of the "food sovereignty" concept into the WTO negotiations would enable developing countries to better protect their smallholder agriculture against agricultural imports. We believe that the focus of this study may be of importance in explaining some key points of discord at the WTO. We base our analysis on recent WTO negotiations to compare the concept of food sovereignty, as developed by NGOs, with the economic instruments contained in draft WTO agreements concerning developing countries. Our starting hypothesis is that the concept of food sovereignty could be a political tool and could provide economic instruments to boost the necessary protection of agriculture in developing countries. The particularity of our approach is to combine a factual historical-economic analysis of food security with a cognitive analysis – developed by political scientists – of the concept of food sovereignty. These results provide some insight into the interactions between trade policies and world hunger. Nevertheless, outside of the WTO negotiations or in a departure from its rules, other international agreements (bilateral trade agreements, funding conditions dictated by international organisations, etc…) may add more rules against protection from imports into developing countries. They suggest a broader hypothesis for further research into the effects of other international agreements on food sovereignty. ; Cette contribution vise à se pencher précisément sur le concept de souverainetéalimentaire, ses fondements idéologiques et les instruments économiques qu'il suggère. La « souveraineté alimentaire » peut-elle constituer pour les PED, des points de vue politique et économique, un argument convainquant leur donnant la possibilité d'accroitre leur niveau de protection vis-à-vis des importations agricoles ? D'un point de vue méthode, nous analysons l'émergence du concept de souveraineté alimentaire, afin de comprendre précisément ce que recouvre ce terme, pour ceux qui l'emploient et souhaitent promouvoir le concept, mais aussi afin de saisir les implications économiques de son éventuelle mise en oeuvre pour les PED et leurs partenaires commerciaux. L'originalité de notre démarche est d'aborder cette question en associant une approche historique et économique de la sécurité alimentaire à une analyse cognitive de la souveraineté alimentaire. Le contenu du volet agricole des récentes négociations à l'OMC nous fournit un cas pratique d'analyse des interactions entre concept de souverainetéalimentaire, tel que développé par les ONG, et les textes de projets d'accords issus des négociations politiques relatives au commerce international de produits agricoles concernant les PED. L'introduction effective de la notion de souveraineté alimentaire comme objet de négociation pourrait-elle amener à développer des marges de manoeuvre nécessaires à l'élaboration de politiques agricoles protectrices innovantes et soutenables pour les PED ? Au final, il apparait que certains mécanismes négociés à ce jour s'apparentent déjà au concept de souveraineté alimentaire, même si ce terme ne figure pas dans les textes de projet d'accord. Toutefois si ce concept pourrait dans une certaine mesure clarifier les revendications de certains PED à l'OMC, sa mise en oeuvre ne bouleverserait pas sensiblement l'issue des négociations multilatérales, les engagements des PED à l'OMC ne se révélant pas significativement contraignants pour l'élaboration d'une politique de protection des importations.