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La grande aventure des pirates est inséparable de l'extension géographique et politique du protestantisme : une épopée maritime aux échos multiples dans notre époque qui a perdu ses certitudes territoriales. Loin d'une « éthique du don », elle nous invite à nous interroger sur « l'art de la prise » qui pourrait contenir ou contester les forces poussant notre société vers le pillage généralisé.

La réponse aux défis écologiques de très longs termes risque de nous pousser à sacrifier la justice dans les arbitrages que nous aurons à faire. Saurons-nous maîtriser la complexité des informations et des données exigées par notre avancée technique ? Tel est l'éboulement qui a déjà commencé : le sol se dérobe sous nos pas, comme l'intelligence fait défaut devant les risques techniques que nous avons créés.

Après avoir présenté l'oscillation contemporaine entre un excès d'attention à la conjugalité au détriment de la filiation, puis un excès d'attention à la filiation au détriment de la conjugalité, et la spécificité de chacun de ces liens, l'auteur cherche à comprendre la fragilité conjugale actuelle à travers une histoire des idées et des images du couple amoureux en Occident. L'invention du mariage amoureux, qui coïncide avec l'invention du divorce (J. Milton), son apothéose avec le cinéma parlant hollywoodien, laissent aujourd'hui la place à une profonde désaffection. L'Occident ne croit plus à l'un de ses mythes les plus fondamentaux.

Le discours de Ratisbonne est une affaire intra-occidentale : Benoît XVI s'y prononce en effet bien plus sur l'Occident que sur l'Islam, qui cache ici la Réforme. En réaffirmant la continuité entre le logos grec et le christianisme romain, il reproche au mouvement de la Réforme d'avoir rompu l'analogie de Dieu avec la raison, et d'avoir affirmé une transcendance trop radicale, une volonté de Dieu trop capricieuse. Dès lors, c'est surtout le protestantisme, avec son double spectre des utopies sectaires et de l'individualisme consommateur, qui est visé.

Le protestantisme français ne se reconnaît pas tout à fait dans les images qu'en proposent les médias. Ce hiatus, explique l'auteur, est en partie imputable au protestantisme : au style peu médiatique de son discours et aux ambivalences de sa pratique de la représentation. Mais il résulte aussi de ce que la société française est dépourvue de la culture des désaccords qui lui permettrait d'approfondir les débats et refonder le politique. Cela supposerait, pour y parvenir, de chacun des protagonistes qu 'il établisse un rapport vraiment critique avec la tradition dont il est issu (lors même qu'il s'en croirait affranchi) afin de pouvoir la réinterpréter.