Le nationalisme russe
In: Politique étrangère: revue trimestrielle publiée par l'Institut Français des Relations Internationales, Band 57, Heft 1, S. 35-41
ISSN: 1958-8992
Au début de la perestroïka, la société russe se scinde en deux camps : le premier veut limiter les réformes et met l'accent sur la conservation de l'Etat soviétique et son opposition à l'Occident ; l'autre camp, réformiste (qui se divisera par la suite en centristes et radicaux), regroupe des adeptes d'un socialisme démocratique et d'un capitalisme libéral. Au lendemain du putsch, l'effrondrement du pouvoir communiste et la disparition de l'URSS ont entraîné une redéfinition des positions et une recomposition des différentes forces en présence sur le champ politique et idéologique. La population est partagée entre des aspirations et volontés contradictoires. Elle n'a manifestement pas l'intention de verser son sang pour la conservation de l'empire ; le trouble est d'une autre nature, il s'agit d'une redéfinition de l'identité nationale. Le plus grand risque pour la Russie aujourd'hui serait une union entre les dirigeants du pays aux tentations autoritaires et le mouvement nationaliste qui fournirait l'idéologie de la renaissance nationale. Les chances de la démocratie en Russie deviendraient alors bien minces.