Le rebelle et le soldat : quelle éthique ?
In: Inflexions, Band 31, Heft 1, S. 175-181
Le rapport éthique au rebelle est en train de se transformer ; les événements récents ont montré que la rébellion pouvait se faire impérialiste plutôt que résistante, qu'elle pouvait se massifier et se dresser contre sa propre population au nom d'une idéologie hostile à la liberté et à l'humanisme, si ce n'est à l'humanité elle-même. Pour essayer de comprendre en quoi cette transformation touche notre relation historique à la rébellion politique, trois figures simplifiées peuvent servir de référence : la figure du rebelle identifié à un héros, qui lutte pour la liberté ; celle du rebelle identifié à une victime, qui lutte pour la reconnaissance ; et, enfin, celle du rebelle s'érigeant en agresseur inconditionnel dans une guerre du sens. Quelle éthique ou quelle contre-éthique gouverne le mode d'action de chacune de ces catégories de rebelles ?