Le massacre de l'armée russe à Boutcha témoigne d'une pulsion de mort collective retournée contre le peuple ukrainien. Au lieu de se laisser emporter par la tempête de la révolution, la nation russe neutralise l'antagonisme social dans une guerre.
Les faillites récentes de banques ont réveillé le spectre d'une nouvelle crise financière. Les leçons de 2008 ont-elles été retenues ? La crise actuelle, marquée par une forte inflation, permet d'interroger la reconfiguration des rapports entre capitalisme financier et démocratie.
Après la révolution de 1979, la société iranienne a oscillé entre l'obéissance et l'adhésion, marquée par les figures du martyr et de l'ennemi intérieur. Mais les mouvements féministes ont défait la figure du sujet-électeur, jusqu'à produire, à l'automne 2022, un nouveau sujet révolutionnaire.
Pouvons-nous encore être modernes à l'heure du réchauffement climatique ? Il semble qu'aujourd'hui, il n'y aurait plus tant à méditer sur les promesses non tenues de la modernité que sur ses « réussites », qui menacent la planète. Sommes-nous condamnés à être tous antimodernes parce que la modernité explique la crise du présent ?
L'histoire de la fatigue révèle la lente conquête de l'intériorité dans la société occidentale. Dans cet entretien, Georges Vigarello en présente les moments importants, du Moyen-Âge à nos jours.
Les enquêtes de santé publique font état d'une épidémie de fatigue dans le contexte de la crise sanitaire. La santé mentale constitue-t-elle une « troisième vague » ou bien est-elle une nouvelle donne sociale ? La santé mentale est notre attitude collective à l'égard de la contingence, dans des sociétés marquées par le fait que l'autonomie devient la condition commune. L'épidémie ne provoque donc pas tant notre fatigue qu'elle l'accentue. Cette dernière vient en retour révéler la société dans laquelle nous vivons – et celle dans laquelle nous souhaiterions vivre.
La crise sanitaire provoquée par l'épidémie de Covid-19 donne de la vigueur aux critiques de la démocratie. On déplore l'inertie de la loi et on remet en cause les revendications sociales. Le dossier répond en défendant la coopération, la confiance et la délibération collective.
L'essor de Trump aux États-Unis s'explique par trois facteurs principaux : l'évolution économique, la division raciale et la guerre tribale entre les deux partis majoritaires. Mais il est possible de garder confiance en la démocratie constitutionnelle américaine.
Alors que la division du travail était le principe organisateur de la société industrielle, c'est la division du savoir qui organise la société numérique. Mais elle est prise en otage par le capitalisme de la surveillance qui traduit l'expérience humaine en données informatiques à son profit. Un tel mouvement historique exige une réponse démocratique.
L'alliance de la dérégulation de la finance et de la reconnaissance des minorités s'est longtemps imposée aux États-Unis. Après son effondrement, la rhétorique réactionnaire de Trump l'a remplacée. Seul un populisme progressiste peut s'y opposer.