RéSUMé. — L'objet de ce texte est de présenter une analyse du marketing qui se place sous l'angle spécifique de la communication. En effet, si les sciences de la gestion et les sciences politiques donnent l'occasion de percevoir les transformations du jeu social générées par le marketing, elles pèchent toutes les deux par une analyse simpliste de la communication. Dans les deux cas, la communication se voit réduite à sa dimension instrumentale : l'art de persuader. Échapper à ce simplisme, c'est-à-dire analyser l'impact social du marketing à la lumière des travaux épistémologiques portant sur la communication, consiste, justement, à ne pas postuler à une efficacité persuasive, source de succès pour les uns (les marketers ) ou d'aliénation pour les autres (les sociologues critiques), mais à étudier l'usage empirique d'une méthode rationnelle économique par des acteurs sociaux poursuivant des buts politiques. Pour merner à bien cette étude, nous nous sommes appuyés sur des recherches menées dans le monde associatif.
Nichées dans les failles du capitalisme, les entreprises de l'économie sociale et solidaire offrent une vision alternative de l'économie. Leur étude permet de conceptualiser un nouveau paradigme démocratique : le délibéralisme.
L'ESS est un ensemble d'innovations sociales diverses, dont beaucoup reposent sur des principes d'action qui ne sont pas ceux du capitalisme. Étudier ces initiatives et chercher à assembler leurs principes de fonctionnement permet aux auteurs d'élaborer un paradigme alternatif qu'ils nomment « délibéralisme » - un terme qui marque la nécessité de se défaire du libéralisme pour entrer dans la délibération. Pour illustrer leur démarche, les auteurs décrivent dans un premier temps les réponses concrètes des initiatives d'ESS à un problème écologique clé : la marchandisation du temps. Dans un deuxième temps, ils élargissent de manière théorique ces exemples empiriques afin de proposer un paradigme alternatif plus radical et écologique, voie de sortie du capitalisme.
L'économie sociale (avec le principe un homme une voix) et l'économie solidaire (avec sa revendication d'une économie citoyenne) placent la question démocratique au cœur de leurs pratiques économiques. Dans ce cadre, nous nous proposons d'éclaircir les oppositions entre économie sociale et économie solidaire. En effet, si le vocable « économie sociale et solidaire » a, bien sûr, sa raison d'être politique et empirique, ce n'est pas une notion analytique. Pour le dire autrement, nous défendons l'idée que, bien qu'il existe des recoupements de plus en plus importants, l'économie sociale et l'économie solidaire sont deux champs de recherches différents (première partie). Or comprendre ces différences, ce n'est pas s'enfoncer dans des guerres de position stériles, mais, au contraire, mettre en lumière une diversité théorique souvent méconnue – celle des recherches sur l'économie solidaire – qui offre des pistes permettant de renouveler profondément l'étude de l'économie. C'est, en tout cas, la thèse que nous nous efforcerons de démontrer dans une seconde partie en proposant, à titre d'illustration, le néologisme de « délibéralisme ».
Cet article, au croisement de la communication politique et de la civilisation américaine, vise à vérifier empiriquement l'hypothèse formulée par Marcel Gauchet sur l'évolution de la démocratie libérale au lendemain de la deuxième guerre mondiale. À travers l'étude d'un cas très concret, la législation américaine sur les droits civiques de 1964, le projet est ici de vérifier si cette analyse confirme l'hypothèse du philosophe sur le basculement du pouvoir démocratique du législatif à l'exécutif. ; This article reports on a study conducted at the point of intersection between political communication and American civilisation in order to verify Marcel Gauchet's hypothesis on the evolution of liberal democracy after World War II. Our aim was to verify whether our analysis of a very concrete case, the American Civil Rights Act of 1964, confirms the philosopher's hypothesis of a radical shift in democratic power from the legislative to the executive arm.