Les réformes structurelles engagées en France ont une grande cohérence. Elles visent àdévelopper un nouveau modèle économique et un nouveau modèle social basés sur ledéveloppement de l'entrepreneuriat et une individualisation des parcours professionnelscensés favoriser l'innovation et la croissance en rupture radicale avec ce qui est parfoisdésigné comme l'ancien monde. L'analyse et l'expérience rappellent à une certaineréalité de l'entreprise et de la finance et conduisent à formuler un diagnostic moinsoptimiste faisant craindre une montée du dualisme au sein de la société allant àl'encontre du but recherché.
This paper is aimed at revisiting monetary analysis in order to better understand erroneouschoices in the conduct of monetary policy. According to the prevailing consensus, the marketeconomy is intrinsically stable and is upset only by poor behaviour by government or the bankingsystem. We maintain on the contrary that the economy is unstable and that achieving stabilityrequires a discretionary economic policy. This position relies upon an analytical approach in whichmonetary and financial organisations are devices that help markets to function. In thisperspective, which focuses on the heterogeneity of markets and agents, and, consequently, onthe role of institutions in determining overall performance, it turns out that nominal rigidities andfinancial commitment offer the means to achieve economic stability. This is because they preventsuccessive, unavoidable disequilibria from becoming explosive.
This paper is aimed at revisiting monetary analysis in order to better understand erroneous choices in the conduct of monetary policy. According to the prevailing consensus, the market economy is intrinsically stable and is upset only by poor behaviour by government or the banking system. We maintain on the contrary that the economy is unstable and that achieving stability requires a discretionary economic policy. This position relies upon an analytical approach in which monetary and financial organisations are devices that help markets to function. In this perspective, which focuses on the heterogeneity of markets and agents, and, consequently, on the role of institutions in determining overall performance, it turns out that nominal rigidities and financial commitment offer the means to achieve economic stability. This is because they prevent successive, unavoidable disequilibria from becoming explosive.
L'article est dédié à reconsidérer l'analyse monétaire afin de mieux comprendre des choix erronésdans la conduite de la politique monétaire. Suivant le consensus en vigueur, l'économie demarché est intrinsèquement stable, étant seulement perturbée par les mauvais comportementsdu gouvernement et des banques. Nous maintenons, au contraire, que cette économie estinstable et que la stabiliser requiert une politique économique discrétionnaire. Une telle positionrepose sur une approche analytique suivant laquelle l'organisation monétaire et financière deséchanges est un outil qui facilite le fonctionnement des marchés Suivant cette perspectivecentrée sur l'hétérogénéité des marchés et des agents, et donc sur le rôle des institutions dansla détermination de la performance globale, il apparaît que les rigidités nominales et l'engagementfinancier sont les moyens qui assurent la stabilité de l'économie. La raison est que ces mesuresempêchent les déséquilibres successifs et inévitables d'être explosifs.
L'article vise à opposer l'analyse macroéconomique moderne à une macroéconomie non walrasienne ou évolutionnaire. Ce débat, qui revient sur le devant de la scène à chaque grande crise économique, concerne la nature des problèmes de coordination et les moyens de les résoudre. Alors que les modèles de la macroéconomie moderne décrivent les comportements d'optimisation inter-temporelle de consommateurs parfaitement adaptés à leur environnement et des marchés soldés, la macroéconomie évolutionnairemet l'accent sur les déséquilibres du marché qui nécessitent des comportements adaptatifs. Ce contraste affecte la politique monétaire et budgétaire ainsi que la nature des réformes structurelles à mener. Il concerne également le type de modélisation à développer.
L'article vise à opposer l'analyse macroéconomique moderne à une macroéconomie non walrasienne ou évolutionnaire. Ce débat, qui revient sur le devant de la scène à chaque grande crise économique, concerne la nature des problèmes de coordination et les moyens de les résoudre. Alors que les modèles de la macroéconomie moderne décrivent les comportements d'optimisation inter-temporelle de consommateurs parfaitement adaptés à leur environnement et des marchés soldés, la macroéconomie évolutionnairemet l'accent sur les déséquilibres du marché qui nécessitent des comportements adaptatifs. Ce contraste affecte la politique monétaire et budgétaire ainsi que la nature des réformes structurelles à mener. Il concerne également le type de modélisation à développer.
Afin de formuler un jugement sur les possibilités d'une ré-industrialisation entenduecomme la reconstitution d'un tissu productif cohérent, l'objet de cette note est (i) decomprendre les multiples aspects de la désindustrialisation, (ii) d'examiner en quoil'innovation peut constituer une réponse crédible en insistant sur la nature de l'entrepreneuriatdans les petites comme dans les grandes entreprises, (iii) d'identifier, de cedernier point de vue, les perspectives de l'industrie française et (iv) de donner unaperçu à la fois des impasses et des voies d'avenir en matière de politique économiquedont l'objectif doit être d'élargir l'horizon temporel des différents acteurs des processusd'innovation. Le diagnostic proposé et les propositions formulées concernent, principalement,les conditions de fonctionnement des marchés de travail qui conditionnentl'accumulation du capital humain et l'impact de l'intermédiation financière quand ledegré d'engagement des détenteurs de capitaux détermine celui des autres partiesprenantes des entreprises
L'article vise à opposer l'analyse macroéconomique moderne à une macroéconomie non walrasienne ou évolutionnaire. Ce débat, qui revient sur le devant de la scène à chaque grande crise économique, concerne la nature des problèmes de coordination et les moyens de les résoudre. Alors que les modèles de la macroéconomie moderne décrivent les comportements d'optimisation inter-temporelle de consommateurs parfaitement adaptés à leur environnement et des marchés soldés, la macroéconomie évolutionnairemet l'accent sur les déséquilibres du marché qui nécessitent des comportements adaptatifs. Ce contraste affecte la politique monétaire et budgétaire ainsi que la nature des réformes structurelles à mener. Il concerne également le type de modélisation à développer.
Afin de formuler un jugement sur les possibilités d'une ré-industrialisation entenduecomme la reconstitution d'un tissu productif cohérent, l'objet de cette note est (i) decomprendre les multiples aspects de la désindustrialisation, (ii) d'examiner en quoil'innovation peut constituer une réponse crédible en insistant sur la nature de l'entrepreneuriatdans les petites comme dans les grandes entreprises, (iii) d'identifier, de cedernier point de vue, les perspectives de l'industrie française et (iv) de donner unaperçu à la fois des impasses et des voies d'avenir en matière de politique économiquedont l'objectif doit être d'élargir l'horizon temporel des différents acteurs des processusd'innovation. Le diagnostic proposé et les propositions formulées concernent, principalement,les conditions de fonctionnement des marchés de travail qui conditionnentl'accumulation du capital humain et l'impact de l'intermédiation financière quand ledegré d'engagement des détenteurs de capitaux détermine celui des autres partiesprenantes des entreprises
L'économie géographique traite, principalement, de l'existence de forces centrifuges ou centripètes qui caractérisent l'évolution de l'espace économique. Nombre de travaux concluent à la prégnance de phénomènes de spécialisation des territoires et de concentration sans pour autant mettre en cause le principe de gains mutuels à l'échange interterritorial. Dans le pire des cas, la croissance serait, certes, porteuse d'inégalités de développement (et de revenus), mais ces inégalités seraient favorables à la croissance globale et au bien‐être de chacun. En toute hypothèse il serait malvenu d'entraver le libre jeu du marché qui s'incarnerait dans les variations des prix et des salaires censés constituer des signaux efficaces pour allouer les ressources productives. Il serait malvenu de s'opposer aux inégalités utiles de capacités de développement ou aux changements nécessaires de localisation. Dès lors, un principe d'équité seul devrait guider des politiques régionales réduites à des politiques de transferts de revenus conçues de telle manière à ne pas porter atteinte à la croissance globale. La nouvelle économie géographique fait, toutefois, valoir la possibilité d'un développement équilibré des territoires qui correspond à la situation dans laquelle chaque territoire est le siège d'entreprises occupant une niche particulière, un ou plusieurs segments d'une industrie, et bénéficiant de rendements croissants. Spécialisation et concentration vont de pair avec des taux de croissance élevés dans chaque territoire. Les gains mutuels à l'échange peuvent être équitablement répartis. La raison souvent aléatoire d'une localisation initiale importe, alors, moins que les conditions de sa pérennité et deson renforcement. La résilience d'un territoire tient moins à des attributs intangibles, à des dotations initiales, qu'à sa capacité à absorber des chocs technologiques ou de préférences en jouant d'avantages spécifiques qui sont des avantages construits et cumulatifs dont la spécificité réside dans le fait qu'ils rendent ...
L'économie géographique traite, principalement, de l'existence de forces centrifuges ou centripètes qui caractérisent l'évolution de l'espace économique. Nombre de travaux concluent à la prégnance de phénomènes de spécialisation des territoires et de concentration sans pour autant mettre en cause le principe de gains mutuels à l'échange interterritorial. Dans le pire des cas, la croissance serait, certes, porteuse d'inégalités de développement (et de revenus), mais ces inégalités seraient favorables à la croissance globale et au bien‐être de chacun. En toute hypothèse il serait malvenu d'entraver le libre jeu du marché qui s'incarnerait dans les variations des prix et des salaires censés constituer des signaux efficaces pour allouer les ressources productives. Il serait malvenu de s'opposer aux inégalités utiles de capacités de développement ou aux changements nécessaires de localisation. Dès lors, un principe d'équité seul devrait guider des politiques régionales réduites à des politiques de transferts de revenus conçues de telle manière à ne pas porter atteinte à la croissance globale. La nouvelle économie géographique fait, toutefois, valoir la possibilité d'un développement équilibré des territoires qui correspond à la situation dans laquelle chaque territoire est le siège d'entreprises occupant une niche particulière, un ou plusieurs segments d'une industrie, et bénéficiant de rendements croissants. Spécialisation et concentration vont de pair avec des taux de croissance élevés dans chaque territoire. Les gains mutuels à l'échange peuvent être équitablement répartis. La raison souvent aléatoire d'une localisation initiale importe, alors, moins que les conditions de sa pérennité et deson renforcement. La résilience d'un territoire tient moins à des attributs intangibles, à des dotations initiales, qu'à sa capacité à absorber des chocs technologiques ou de préférences en jouant d'avantages spécifiques qui sont des avantages construits et cumulatifs dont la spécificité réside dans le fait qu'ils rendent coûteux les changements de localisation. L'action publique, en aidant à la constitution de ces avantages, concourt à cet objectif de résilience en même temps qu'elle est susceptible de concourir à une égalisation des performances territoriales.
L'Union Européenne et plus particulièrement la zone euro se sont construites au cours du dernier quart de siècle en appliquant une doctrine économique articulée autour de deux principes : la flexibilité des marchés de biens et du travail, la neutralité monétaire et budgétaire de l'action publique. C'est à un recul de la souveraineté des Etats auquel l'on a ainsi assisté au nom d'une certaine vision du libéralisme. Cette évolution institutionnelle est emblématique du paradoxe de la mondialisation (Rodrik 2011) qui veut que, faute d'un gouvernement mondial, la mondialisation des échanges requière une action des Etats réduite à l'application de règles intangibles édictées par la doctrine au détriment de la démocratie et des arbitrages que celle‐ci implique. Il n'y aurait pas d'alternative autre que le repli à l'abri des frontières nationales permettant éventuellement de sauvegarder le principe démocratique mais au détriment de l'expansion des échanges et, possiblement, de la croissance. Pourtant, la question de la souveraineté comme celle du libéralisme ne sauraient être tranchées aussi facilement. Un débat existe qui conduit à considérer qu'une alternative au modèle du moment est possible qui rétablit les Etats dans leurs prérogatives sans qu'il faille renoncer aux bénéfices de la mondialisation.
L'Union Européenne et plus particulièrement la zone euro se sont construites au cours du dernier quart de siècle en appliquant une doctrine économique articulée autour de deux principes : la flexibilité des marchés de biens et du travail, la neutralité monétaire et budgétaire de l'action publique. C'est à un recul de la souveraineté des Etats auquel l'on a ainsi assisté au nom d'une certaine vision du libéralisme. Cette évolution institutionnelle est emblématique du paradoxe de la mondialisation (Rodrik 2011) qui veut que, faute d'un gouvernement mondial, la mondialisation des échanges requière une action des Etats réduite à l'application de règles intangibles édictées par la doctrine au détriment de la démocratie et des arbitrages que celle‐ci implique. Il n'y aurait pas d'alternative autre que le repli à l'abri des frontières nationales permettant éventuellement de sauvegarder le principe démocratique mais au détriment de l'expansion des échanges et, possiblement, de la croissance. Pourtant, la question de la souveraineté comme celle du libéralisme ne sauraient être tranchées aussi facilement. Un débat existe qui conduit à considérer qu'une alternative au modèle du moment est possible qui rétablit les Etats dans leurs prérogatives sans qu'il faille renoncer aux bénéfices de la mondialisation.
L'ouvrage de Thomas Piketty, Le Capital au XXI siècle, a reçu un extraordinaire accueil à la mesure du travail empirique effectué, mais aussi du problème politique abordé, celui de l'accroissement spectaculaire des inégalités, principalement aux Etats Unis.
Dans cet article, une évaluation critique des modèles d'équilibre général dynamique stochastique, qui constituent le fondement théorique des politiques mises en œuvre par les banques centrale, est le point de départ pour reconsidérer la nature des fluctuations et produire des arguments en faveur d'une approche « hors de l'équilibre ». Cette dernière met l'accent sur les distorsions de la capacité productive induites par tout changement structurel et montre pourquoi et comment l'incohérence temporelle entre les phases de construction et d'utilisation de la capacité productive a une contrepartie monétaire et financière qui peut engendrer une instabilité globale. Elle appelle une révision des objectifs de la politique monétaire et un nouveau Policy mix.