Essai sur un oxymore normatif : l'amitié politique à la fin du Moyen Âge
In: Parlement(s): revue d'histoire politique, Band HS 11, Heft 3, S. 85-97
ISSN: 1760-6233
L'introduction en Europe des œuvres d'Aristote concernant l'amitié, à partir de la fin du xii e siècle, renouvelle un corpus dominé jusque-là par Cicéron. En raison des exigences de vertu liées à la théorie aristotélicienne, l'application de l'amitié au politique se révèle alors problématique. L'amitié recèle aussi pour le bon gouvernant des pièges spécifiques dont il faut se garder. En politique aussi, l'ami est donc chose rare et doit le rester. Ces considérations théoriques cependant contrastent avec la réalité des alliances contractuelles de tous ordres que l'on voit se généraliser à la fin du Moyen Âge et qui sont elles aussi marquées par l'amitié et son vocabulaire.