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National audience ; Le thème de la « satisfaction du client » est devenu depuis les années 1980 l'un des leitmotive de la politique du logement social. Mais le client-centrisme reste-t-il un discours incantatoire ou a-t-il effectivement modifié les pratiques des acteurs de terrain ? Les street-level bureaucrats intervenant dans le processus d'attribution des logements sociaux perçoivent-ils l'usager comme un client, un ayant droit, un citoyen, un consommateur ? Quelles sont les conséquences de cette construction sociale du client en termes d'égalité d'accès au logement social ? Ce sont ces questions que nous tentons de soulever ici, à travers une comparaison franco-britannique et en nous focalisant sur une question spécifique, celle des discriminations ethniques. Notre hypothèse principale est que les modes de construction sociale des clients par les acteurs de terrain aboutissent à une distribution inégalitaire des logements sociaux selon les groupes sociaux et notamment selon les groupes ethniques. Nous commençons par montrer comment le client-centrisme a pénétré les politiques nationales du logement social, et notamment d'attribution, depuis les années 1970-80, dans un contexte plus vaste de remarchandisation du logement social. Nous discutons ensuite les perspectives théoriques permettant d'analyser le processus de construction sociale des clients du logement social et de comprendre pourquoi les conditions de travail des street-level bureaucrats conduisent de façon structurelle à une redistribution inégalitaire des ressources publiques, notamment selon des lignes ethniques. Enfin, à partir des études de cas menées à Birmingham et Marseille, nous mettons en évidence les modes locaux de construction des clients et leurs conséquences en termes de discriminations ethniques. Notre conclusion est double : d'une part, les discours et politiques client-centrés développés depuis les années 1980-90 occultent complètement les conditions réelles de travail des street-level bureaucrats et la relation effective entre l'administration et ses « clients » ; d'autre part, la lutte contre les inégalités ne peut aboutir que pour autant qu'elle remette directement en cause la structure de l'action de ces acteurs.

National audience ; Cet article vise à questionner l'existence d'un modèle français républicain d'intégration, théoriquement aveugle aux différences ethniques, en étudiant la gestion locale des attributions de logements sociaux et à travers un détour comparatif par la Grande-Bretagne. La comparaison des politiques et pratiques locales d'attribution à Marseille et Birmingham conduit à mettre en évidence l'impact des idéologies nationales sur la mise en forme politique locale des enjeux mais aussi les contradictions de ces mises en forme et l'existence d'un racisme institutionnel des deux côtés de la Manche.

National audience ; Le thème de la « satisfaction du client » est devenu depuis les années 1980 l'un des leitmotive de la politique du logement social. Mais le client-centrisme reste-t-il un discours incantatoire ou a-t-il effectivement modifié les pratiques des acteurs de terrain ? Les street-level bureaucrats intervenant dans le processus d'attribution des logements sociaux perçoivent-ils l'usager comme un client, un ayant droit, un citoyen, un consommateur ? Quelles sont les conséquences de cette construction sociale du client en termes d'égalité d'accès au logement social ? Ce sont ces questions que nous tentons de soulever ici, à travers une comparaison franco-britannique et en nous focalisant sur une question spécifique, celle des discriminations ethniques. Notre hypothèse principale est que les modes de construction sociale des clients par les acteurs de terrain aboutissent à une distribution inégalitaire des logements sociaux selon les groupes sociaux et notamment selon les groupes ethniques. Nous commençons par montrer comment le client-centrisme a pénétré les politiques nationales du logement social, et notamment d'attribution, depuis les années 1970-80, dans un contexte plus vaste de remarchandisation du logement social. Nous discutons ensuite les perspectives théoriques permettant d'analyser le processus de construction sociale des clients du logement social et de comprendre pourquoi les conditions de travail des street-level bureaucrats conduisent de façon structurelle à une redistribution inégalitaire des ressources publiques, notamment selon des lignes ethniques. Enfin, à partir des études de cas menées à Birmingham et Marseille, nous mettons en évidence les modes locaux de construction des clients et leurs conséquences en termes de discriminations ethniques. Notre conclusion est double : d'une part, les discours et politiques client-centrés développés depuis les années 1980-90 occultent complètement les conditions réelles de travail des street-level bureaucrats et la relation effective entre l'administration et ses « clients » ; d'autre part, la lutte contre les inégalités ne peut aboutir que pour autant qu'elle remette directement en cause la structure de l'action de ces acteurs.

National audience ; Le thème de la « satisfaction du client » est devenu depuis les années 1980 l'un des leitmotive de la politique du logement social. Mais le client-centrisme reste-t-il un discours incantatoire ou a-t-il effectivement modifié les pratiques des acteurs de terrain ? Les street-level bureaucrats intervenant dans le processus d'attribution des logements sociaux perçoivent-ils l'usager comme un client, un ayant droit, un citoyen, un consommateur ? Quelles sont les conséquences de cette construction sociale du client en termes d'égalité d'accès au logement social ? Ce sont ces questions que nous tentons de soulever ici, à travers une comparaison franco-britannique et en nous focalisant sur une question spécifique, celle des discriminations ethniques. Notre hypothèse principale est que les modes de construction sociale des clients par les acteurs de terrain aboutissent à une distribution inégalitaire des logements sociaux selon les groupes sociaux et notamment selon les groupes ethniques. Nous commençons par montrer comment le client-centrisme a pénétré les politiques nationales du logement social, et notamment d'attribution, depuis les années 1970-80, dans un contexte plus vaste de remarchandisation du logement social. Nous discutons ensuite les perspectives théoriques permettant d'analyser le processus de construction sociale des clients du logement social et de comprendre pourquoi les conditions de travail des street-level bureaucrats conduisent de façon structurelle à une redistribution inégalitaire des ressources publiques, notamment selon des lignes ethniques. Enfin, à partir des études de cas menées à Birmingham et Marseille, nous mettons en évidence les modes locaux de construction des clients et leurs conséquences en termes de discriminations ethniques. Notre conclusion est double : d'une part, les discours et politiques client-centrés développés depuis les années 1980-90 occultent complètement les conditions réelles de travail des street-level bureaucrats et la relation effective entre l'administration et ses « clients » ; d'autre part, la lutte contre les inégalités ne peut aboutir que pour autant qu'elle remette directement en cause la structure de l'action de ces acteurs.

National audience The theme of 'customer satisfaction' has become one of the leitmotives of social housing policy since the 1 980s. But does client-centrism remain an incantatory narrative or have it actually changed the practices of actors on the ground? Do the street-level bureaucrats involved in the process of allocating social housing perceive the user as a customer, a beneficiary, a citizen, a consumer? What are the consequences of this social construction of the client in terms of equal access to social housing? It is these questions that we try to raise here, through a Franco-British comparison and focusing on a specific issue, namely ethnic discrimination. Our main assumption is that the ways in which customers are built on the ground lead to unequal distribution of social housing according to social groups and, in particular, to ethnic groups. We begin by showing how client-centrism has penetrated national social housing policies, and in particular allocation, since the years 1970-80, in a wider context of rebranding social housing. We then discuss the theoretical prospects for analysing the process of social construction of social housing clients and understanding why the working conditions of the bureaucratic street-level lead in a structural way to an unequal redistribution of public resources, particularly along ethnic lines. Finally, on the basis of the case studies carried out in Birmingham and Marseille, we highlight local ways of building customers and their consequences in terms of ethnic discrimination. Our conclusion is twofold: on the one hand, the client-customer discourse and policies developed since the 1980s and 90s completely obscure the real working conditions of the street-level bureaucrats and the effective relationship between the administration and its "clients"; on the other hand, the fight against inequalities can only succeed if it directly undermines the structure of the action of these actors. ; National audience Le thème de la « satisfaction du client » est devenu depuis les ...

International audience ; Review essay à partir des ouvrages : - Laurent Mucchielli, Véronique Le Goaziou (ed.), Quand les banlieues brûlent. Retour sur les émeutes de novembre 2005 (Paris : La Découverte, 2006). - Hugues Lagrange, Marco Oberti (ed.), Emeutes urbaines et protestations. Une singularité française (Paris : Les presses de Sciences Po, 2006). - Chakri Belaïd (ed.), Banlieue, lendemains de révolte (Paris : La Dispute/Regard, 2006). - Mouvements, « Emeutes, et après ? », n° 44, mars-avril 2006 (dossier coordonné par Michel Kokoreff, Patricia Osganian et Patrick Simon).

International audience ; Review essay à partir des ouvrages : - Laurent Mucchielli, Véronique Le Goaziou (ed.), Quand les banlieues brûlent. Retour sur les émeutes de novembre 2005 (Paris : La Découverte, 2006). - Hugues Lagrange, Marco Oberti (ed.), Emeutes urbaines et protestations. Une singularité française (Paris : Les presses de Sciences Po, 2006). - Chakri Belaïd (ed.), Banlieue, lendemains de révolte (Paris : La Dispute/Regard, 2006). - Mouvements, « Emeutes, et après ? », n° 44, mars-avril 2006 (dossier coordonné par Michel Kokoreff, Patricia Osganian et Patrick Simon).

National audience ; Cet article vise à questionner l'existence d'un modèle français républicain d'intégration, théoriquement aveugle aux différences ethniques, en étudiant la gestion locale des attributions de logements sociaux et à travers un détour comparatif par la Grande-Bretagne. La comparaison des politiques et pratiques locales d'attribution à Marseille et Birmingham conduit à mettre en évidence l'impact des idéologies nationales sur la mise en forme politique locale des enjeux mais aussi les contradictions de ces mises en forme et l'existence d'un racisme institutionnel des deux côtés de la Manche.

National audience ; Le thème de la « satisfaction du client » est devenu depuis les années 1980 l'un des leitmotive de la politique du logement social. Mais le client-centrisme reste-t-il un discours incantatoire ou a-t-il effectivement modifié les pratiques des acteurs de terrain ? Les street-level bureaucrats intervenant dans le processus d'attribution des logements sociaux perçoivent-ils l'usager comme un client, un ayant droit, un citoyen, un consommateur ? Quelles sont les conséquences de cette construction sociale du client en termes d'égalité d'accès au logement social ? Ce sont ces questions que nous tentons de soulever ici, à travers une comparaison franco-britannique et en nous focalisant sur une question spécifique, celle des discriminations ethniques. Notre hypothèse principale est que les modes de construction sociale des clients par les acteurs de terrain aboutissent à une distribution inégalitaire des logements sociaux selon les groupes sociaux et notamment selon les groupes ethniques. Nous commençons par montrer comment le client-centrisme a pénétré les politiques nationales du logement social, et notamment d'attribution, depuis les années 1970-80, dans un contexte plus vaste de remarchandisation du logement social. Nous discutons ensuite les perspectives théoriques permettant d'analyser le processus de construction sociale des clients du logement social et de comprendre pourquoi les conditions de travail des street-level bureaucrats conduisent de façon structurelle à une redistribution inégalitaire des ressources publiques, notamment selon des lignes ethniques. Enfin, à partir des études de cas menées à Birmingham et Marseille, nous mettons en évidence les modes locaux de construction des clients et leurs conséquences en termes de discriminations ethniques. Notre conclusion est double : d'une part, les discours et politiques client-centrés développés depuis les années 1980-90 occultent complètement les conditions réelles de travail des street-level bureaucrats et la relation effective entre ...

International audience ; Review essay à partir des ouvrages : - Laurent Mucchielli, Véronique Le Goaziou (ed.), Quand les banlieues brûlent. Retour sur les émeutes de novembre 2005 (Paris : La Découverte, 2006). - Hugues Lagrange, Marco Oberti (ed.), Emeutes urbaines et protestations. Une singularité française (Paris : Les presses de Sciences Po, 2006). - Chakri Belaïd (ed.), Banlieue, lendemains de révolte (Paris : La Dispute/Regard, 2006). - Mouvements, « Emeutes, et après ? », n° 44, mars-avril 2006 (dossier coordonné par Michel Kokoreff, Patricia Osganian et Patrick Simon).

National audience ; Cet article vise à questionner l'existence d'un modèle français républicain d'intégration, théoriquement aveugle aux différences ethniques, en étudiant la gestion locale des attributions de logements sociaux et à travers un détour comparatif par la Grande-Bretagne. La comparaison des politiques et pratiques locales d'attribution à Marseille et Birmingham conduit à mettre en évidence l'impact des idéologies nationales sur la mise en forme politique locale des enjeux mais aussi les contradictions de ces mises en forme et l'existence d'un racisme institutionnel des deux côtés de la Manche.

Cet article questionne l'existence d'un modèle français républicain d'intégration, théoriquement aveugle aux différences ethniques, en étudiant la gestion locale des attributions de logements sociaux et à travers un détour comparatif par la Grande-Bretagne. La comparaison des politiques et pratiques locales d'attribution à Marseille et Birmingham met en évidence l'impact des idéologies nationales sur la mise en forme politique locale des enjeux mais aussi les contradictions de ces mises en forme et l'existence d'un racisme institutionnel des deux côtés de la Manche.