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Neste artigo as trajetórias conjuntas de seres humanos, paisagens impactadas por distintas atividades antrópicas e cogumelos propõem um debate sobre a relação humana com o espaço "natural". Em quatro exemplos oriundos do hemisfério norte, tendo como principal vetor relacional a coleta econômica de mastutake, cogumelos silvestres que não podem ser cultivados, questionam e colocam em perspectiva os conceitos cartesianos tradicionais de natureza e cultura. Como a espécie é especialmente favorecida por paisagens que a concepção ocidental classifica como já exploradas ou degradadas além de uma remediação ambiental, a conexão entre pessoas de baixa renda que coletam cogumelos nesses espaços abre espaço para se pensar outras formas de interação com a vida que abunda no planeta. Para tanto, o viés econômico, cultural e ambiental é considerado e nota-se que as distintas relações que emergem são fenômenos distintos no espaço, porém reunidos no intervalo resoluto entre a natureza e cultura.

This article experiments with combining three concepts—
coordination, assemblage, diagram—to make vivid the composition
of a satoyama forest in central Japan. The forest comes to life as a
more-than-human assemblage that emerges through coordinations
established by evolutionary and historical accommodations to life
cycles, seasonal rhythms, and activity patterns. These coordinations
are expressed through a diagram of intersecting temporalities of people,
plants, and woodlands that condition the flourishing or decline of wild
matsutake mushrooms. Working diagrammatically, we can better articulate
how juxtapositions of humans and non-humans become assemblages
that hold together through coordinations—without a unified
purpose or design. We argue that understanding coordination is key to
more livable multispecies worlds.

La « soutenabilité » est le rêve de transmettre une terre habitable aux générations futures, humaines et non-humaines. Cet article soutient qu'une soutenabilité digne de ce nom exige la résurgence d'un modèle multi-espèces, en résistance aux tendances de la colonisation capitaliste qui transforme tout en plantations de monoculture. Pour affronter les défis de l'Anthropocène, nous devons faire davantage attention aux socialités qui se trament entre les espèces, socialités dont nous dépendons tous. Aussi longtemps que nous maintenons une séparation imperméable entre nous et tout ce qui n'est pas humain, nous faisons de la soutenabilité un concept cruel relevant de l'esprit de clocher. Nous perdons de vue le tramage commun qui rend possible la vie sur Terre des humains avec les non-humains. De toutes façons, maintenir cette séparation ne fonctionne pas : les efforts des investisseurs pour réduire tous les autres êtres au statut d'actifs ont généré de terrifiantes écologies, que je qualifie ici de proliférations anthropocéniques.

Le matsutake est un champignon qui prolifère dans les forêts détruites. L'auteure s'est intéressée aux paysages naturels dévastés, envahis par les matsutake, qui sont ramassés par des travailleurs précaires et vendus ensuite sur les étals d'épiceries fines. Un éclairage sur la façon dont le capitalisme ravage la planète et une leçon sur une espèce qui vit de la dégradation environnementale

Words in motion / Carol Gluck -- Worlds in motion / Anna Lowenhaupt Tsing -- Segurança/security in Brazil and the United States / Itty Abraham -- Adat/indigenous : indigeneity in motion / Anna Lowenhaupt Tsing -- 'Ada/custom in the Middle East and Southeast Asia / Mona Abaza -- Sekinin/responsibility in modern Japan / Carol Gluck -- 'Ilmaniyya, laïcité, secularisme/secularism in Morocco / Driss Maghraoui -- Saburaimu/sublime : a Japanese word and its political afterlife / Alan Tansman -- 'Aqalliyya/minority in modern Egyptian discourse / Seteney Shami -- Ḥijāb/headscarf : a political journey / Claudia Koonz -- Injury : incriminating words and imperial power / Lydia H. Liu -- Conjuracion/conspiracy in the Philippine revolution of 1896 / Vicente L. Rafael -- Terrorism : state sovereignty and militant politics in India / Partha Chatterjee -- Komisyon/commission and kurul/board : words that rule / Huri Islamoglu -- Chumchon/community in Thailand / Craig J. Reynolds -- Thammarat/good governance in glocalizing Thailand / Kasian Tejapira

Peut-on changer d'échelle sans changer de nature ? Sans doute quantité de phénomènes sont altérés quand on étend leur domaine d'exercice : il y a plus qu'une différence de taille entre un jardin de quelques mètres carrés et un alignement de serres sur plusieurs hectares. La modernité coloniale s'est distinguée par cette sorte de foi en la « scalabilité » de la production. Son modèle est la plantation esclavagiste : un système fondé sur l'exploitation de vivants humains et non-humains qu'on coupe de leur racine et de leur environnement natif. La logique des « économies d'échelle », la logique de l'expansion emprunte son idéologie à cette histoire et c'est pourquoi il est nécessaire de lui opposer un antidote : la description et l'invention de mondes non-scalables, où les agents ne sont pas interchangeables, où les réseaux de dépendance sont locaux, situés, et mutuellement transformateurs pour ceux qui y vivent et ceux qui en bénéficient.