Cet article vise à restituer les conditions du développement de l'institution « lambertiste » dans la jeunesse scolarisée pendant les années 1970. Assimilant à leur manière l'ouvriérisme de l'institution et soumis à une forte contrainte de justification idéologique, les jeunes lambertistes produisent un « style de militantisme » qui les distingue dans le milieu de l'extrême gauche étudiante et lycéenne. Ce style particulier, résultat de leur inscription dans des univers sociaux a priori antagoniques, met en lumière les homologies entre les pratiques militantes lambertistes et celles du PS et du PCF. On espère ainsi montrer l'intérêt d'une étude des organisations à partir des agents sociaux qui les incarnent. Cette approche, tout en relativisant, par l'étude des fréquentations militantes, les frontières organisationnelles, invite à aller au-delà d'une approche des organisations comme « réseaux de réseaux » en considérant les habitus militants qui les structurent.
The article seeks to describe the conditions of the development of the "lambertiste" [Trotskyite] institution among students & secondary school pupils during the 70s. By assimilating in their own way the institution's worker-like attitudes, & by submitting themselves to a strong ideological justification constraint, young "lambertistes" created an "activist style" that sets them apart from the leftist youth. That distinctive style is a product of their involvement in social fields that, at first, appeared to be antagonistic. It throws light on the homologies between the "lambertiste" practices & those of activists from the PS [Parti socialiste] & PCF [Parti communiste francais]. We thus would like to stress the interest of studying organizations by studying the individuals who embody them. This approach both relativizes the idea of organization borders by taking into account the activists' acquaintance & friendship networks, & proposes to go beyond the study of organizations as "networks of networks" by taking into account the role of the "activist habitus.". Adapted from the source document.
Marta Rozmysłowicz est employée d'Amazon en Pologne, où elle travaille en contrat à durée déterminée depuis octobre 2018. Fulfillment associate dans l'entrepôt de Poznan, elle s'occupe de la préparation des colis dans le département appelé Amazon Fulfilment Engine. Elle est membre du syndicat Inicjatywa Pracownicza (initiative des travailleur·ses), de sa commission nationale et, depuis août 2019, déléguée du personnel. Nous l'avons rencontrée en octobre 2019 à l'occasion de la deuxième université intersyndicale du Global Labor Institute (GLI) où elle était venue nous parler de la mobilisation des salarié·es d'Amazon. Dans cet entretien, elle revient sur le laborieux processus de déclenchement de la grève en Pologne, sur l'action syndicale à l'époque du coronavirus et sur l'imbrication des enjeux nationaux et internationaux.
International audience ; Introduction au dossier « Citoyennetés industrielles et formes du lien syndical », à paraître dans Critique internationale, 2020/2. 1 Citoyennetés industrielles, (in)soumissions ouvrières et formes du lien syndical : pour une sociologie politique des relations de travail par Amin Allal et Karel Yon Citoyenneté industrielle : à quoi bon exhumer une notion depuis longtemps critiquée et qui semble désormais ne plus être à la mode ? Telle est la question à laquelle nous répondons dans notre introduction à ce dossier 1. À rebours des usages normatifs qui ont fait florès dans la littérature spécialisée sur les relations professionnelles, nous repartons des intuitions de Michael Burawoy 2 qui a utilisé cette notion comme un révélateur de la dimension politique des relations de travail. Cette perspective offre une entrée originale pour l'étude du syndicalisme en le considérant comme une pièce des architectures institutionnelles qui structurent les relations sociales de production. La citoyenneté industrielle, ici métaphore heuristique plus que catégorie d'analyse, permet dès lors de renouveler le regard comparatif sur les formes du lien syndical, appréhendé au croisement des régimes de citoyenneté et de production.
International audience ; Introduction au dossier « Citoyennetés industrielles et formes du lien syndical », à paraître dans Critique internationale, 2020/2. 1 Citoyennetés industrielles, (in)soumissions ouvrières et formes du lien syndical : pour une sociologie politique des relations de travail par Amin Allal et Karel Yon Citoyenneté industrielle : à quoi bon exhumer une notion depuis longtemps critiquée et qui semble désormais ne plus être à la mode ? Telle est la question à laquelle nous répondons dans notre introduction à ce dossier 1. À rebours des usages normatifs qui ont fait florès dans la littérature spécialisée sur les relations professionnelles, nous repartons des intuitions de Michael Burawoy 2 qui a utilisé cette notion comme un révélateur de la dimension politique des relations de travail. Cette perspective offre une entrée originale pour l'étude du syndicalisme en le considérant comme une pièce des architectures institutionnelles qui structurent les relations sociales de production. La citoyenneté industrielle, ici métaphore heuristique plus que catégorie d'analyse, permet dès lors de renouveler le regard comparatif sur les formes du lien syndical, appréhendé au croisement des régimes de citoyenneté et de production.
International audience ; Introduction au dossier « Citoyennetés industrielles et formes du lien syndical », à paraître dans Critique internationale, 2020/2. 1 Citoyennetés industrielles, (in)soumissions ouvrières et formes du lien syndical : pour une sociologie politique des relations de travail par Amin Allal et Karel Yon Citoyenneté industrielle : à quoi bon exhumer une notion depuis longtemps critiquée et qui semble désormais ne plus être à la mode ? Telle est la question à laquelle nous répondons dans notre introduction à ce dossier 1. À rebours des usages normatifs qui ont fait florès dans la littérature spécialisée sur les relations professionnelles, nous repartons des intuitions de Michael Burawoy 2 qui a utilisé cette notion comme un révélateur de la dimension politique des relations de travail. Cette perspective offre une entrée originale pour l'étude du syndicalisme en le considérant comme une pièce des architectures institutionnelles qui structurent les relations sociales de production. La citoyenneté industrielle, ici métaphore heuristique plus que catégorie d'analyse, permet dès lors de renouveler le regard comparatif sur les formes du lien syndical, appréhendé au croisement des régimes de citoyenneté et de production.
International audience ; Introduction au dossier « Citoyennetés industrielles et formes du lien syndical », à paraître dans Critique internationale, 2020/2. 1 Citoyennetés industrielles, (in)soumissions ouvrières et formes du lien syndical : pour une sociologie politique des relations de travail par Amin Allal et Karel Yon Citoyenneté industrielle : à quoi bon exhumer une notion depuis longtemps critiquée et qui semble désormais ne plus être à la mode ? Telle est la question à laquelle nous répondons dans notre introduction à ce dossier 1. À rebours des usages normatifs qui ont fait florès dans la littérature spécialisée sur les relations professionnelles, nous repartons des intuitions de Michael Burawoy 2 qui a utilisé cette notion comme un révélateur de la dimension politique des relations de travail. Cette perspective offre une entrée originale pour l'étude du syndicalisme en le considérant comme une pièce des architectures institutionnelles qui structurent les relations sociales de production. La citoyenneté industrielle, ici métaphore heuristique plus que catégorie d'analyse, permet dès lors de renouveler le regard comparatif sur les formes du lien syndical, appréhendé au croisement des régimes de citoyenneté et de production.