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One statistic seems to resist change: 46%. It is the proportion of citizens in the United States who declare today (and this number has been constant for the past 30 years) that they would not vote for an atheist. In comparison, more than 90% of Americans say they would be willing to vote for a candidate who is a woman, an African-American or a homosexual. This paper sheds light on the perception of atheists as an imaginary counterpoint to the good citizen in the United States. Drawing on a one-year ethnographic observation, we analyze the characterizations of the category "atheist" by parishioners of a Catholic church in Northern California. Atheists are described as "sociopaths" or as "socially deviant". This points to the very powerful impact which religious belief has on political behavior and cultural membership. Belief in God – rather than membership in an organized religion – becomes a proxy to determine who belongs to the political community, to the "us", and who is characterized as an enemy. The paper interrogates the violence of those characterizations and their social meaning in the American context.

What are the interactions between religion and politics? The most habitual way to answer this question is to analyze the predicting probability of religiosity variables on political variables. This fundamental causal relation reflects the idea that religiosity "creates" partisanship and ideology. This paper aims to complement this approach by relying on ethnographic methods and show the dialectical relation between religion and politics. We discuss the unidirectionality of the causality (religion → politics) to show that the reverse must also be taken into account (people's political views play a role in the choice of a religious environment). We then explore how congregants create a space for political content in a religious setting by using humor.

« Comment penser le retour en force de la foi sur la place publique, voire des institutions religieuses sur la scène politique ? L'analyse de situations sociales concrètes, contemporaines ou historiques, permet de saisir l'articulation du religieux et du politique au-delà des passions identitaires et des emportements idéologiques qui tiennent le haut du pavé. De l'Afghanistan à la Russie, du Malawi au Maroc, ou encore dans la Venise des XV-XVIe siècles, les deux répertoires s'imbriquent souvent, plutôt qu'ils ne s'opposent ou n'entretiennent des relations d'extériorité. Ils partagent d'ailleurs une même ambition : celle de porter le bien commun. Ils mêlent aussi, chacun, l'ordre de l'imaginaire et celui de la raison. Et pourtant le religieux et le politique ne se confondent pas. Ils obéissent à des logiques intrinsèques qui garantissent leur autonomie mutuelle, y compris dans les sociétés dites islamiques, contrairement à l'idée reçue. Reposant sur des recherches intensives de terrain ou l'étude minutieuse des archives, cet ouvrage démontre, de manière érudite et ironique, que Dieu et César agissent souvent comme larrons en foire, une fois qu'on leur a rendu ce qui leur revient. Il propose un nouveau paradigme des relations entre religion et politique : celui de la cité cultuelle, qui naît des pratiques rituelles, de plus ou moins forte intensité religieuse, et parfois sécularisées, autant que des idéologies et des politiques publiques. Le débat sur la laïcité s'en trouve éclairé d'un jour inédit et apaisant. »

Une enquête comparative sur la vie dans des foyers étudiants de Russie, France, États-Unis et Brésil, saisit l'une des premières expériences de la vie en communauté – non familiale – dans ses exigences pratiques, à partir de la mise en valeur de lieux et liens investis. La sociologie pragmatique des engagements offre une approche renouvelée du politique en suivant les acteurs dans leurs divers rapports mis en valeur, au monde et aux autres, depuis les attachements et préoccupations les plus personnelles jusqu'à leurs implications dans la mise en commun que requièrent accords et désaccords. La comparaison fait apparaître la place relative d'une grammaire libérale – y compris en Russie – au regard d'autres constructions du commun et du différend avec lesquelles elle entre en tension.