Résumé À partir d'une enquête sur les quartiers gays de Paris et de Montréal, cet article interroge la place de l'âge dans les rapports des populations gays à ces espaces urbains singuliers. Si le Marais et le Village contribuent à construire un modèle valorisant de la jeunesse homosexuelle, la manière dont les jeunes gays pratiquent et investissent ces quartiers a beaucoup évolué depuis quelques décennies et révèle aussi des inégalités socioculturelles dans les manières de se vivre gay et jeune dans ces deux quartiers.
La comparaison des manuels scolaires de littérature roumaine depuis le XIXe siècle jusqu'à la période post totalitaire permet d'identifier et de suivre les transformations de la représentation de l'identité nationale en fonction des réalités politiques de l'État roumain. En observant les changements survenus dans le panthéon national, il est possible d'identifier le modèle de comportement et les valeurs proposées aux élèves. Une comparaison avec les manuels scolaires d'histoire pendant la période du communisme et après la chute du régime aide à mieux saisir les mécanismes de la mémoire et de l'oubli imposés qui accompagnent alors la construction de l'identité nationale. L'analyse des héros nationaux permet également d'observer les continuités et les ruptures entre les différentes périodes qui ont marqué l'État roumain. La thèse aborde aussi la façon dont la population s'approprie cette construction identitaire proposée dans les manuels scolaires et souligne les différences entre l'identité nationale qu'affichent les adultes et l'identité individuelle privilégiée par les jeunes. La lecture comparative des manuels scolaires constitue la principale méthode utilisée pour analyser la représentation de l'identité nationale. Le recours au schéma actanciel et au carré sémiotique de Julien Greimas est mis de l'avant étant donné que les héros font l'objet du discours des manuels en tant que personnages. Pour caractériser la représentation nationale spécifique à chaque période analysée, on utilise les notions de " bon Roumain ", de " bon communiste " et de " bon européen ".
La hausse du chômage chez les jeunes mais aussi la hausse de la pauvreté dans ces tranches d'âge depuis une trentaine d'années n'ont pas cessé d'interroger le Québec et la France sur la citoyenneté sociale des jeunes. L'analyse des règles d'accès des systèmes d'assistance montre tout d'abord un même rapport problématique à la jeunesse dans la mise en oeuvre des mesures passives et actives de l'assistance au Québec et en France. Cependant, les systèmes d'interprétation de la jeunesse qui gouvernent l'évolution du droit à l'assistance articulé à l'accès aux mesures d'insertion diffèrent largement. Ils mobilisent des représentations de la société et des principes de l'action de l'État social fondamentalement divergents. La France s'appuie sur une conception fonctionnaliste de cet âge de la vie pour élaborer un système d'assistance-jeunesse soumis à la seule logique de l'intégration sociale, ceci dans un paradigme néo-solidariste (Donzelot, 2003). D'un côté des mesures d'accès à l'emploi salarié (prenant différentes formes comme la formation ou la mise en emploi) visent à faire entrer les jeunes dans des liens d'interdépendance qui ont fondé le régime d'assurance sociale. Ce droit à l'insertion vise à recréer de la solidarité sociale. De l'autre nous montrons que le refus de l'accès au RMI pour les jeunes se fonde sur les risques de rupture des liens sociaux primaires bien plus que sur la recherche d'une juste répartition des responsabilités entre famille, État et individu. Aussi peut-on dire, pour le cas de la France, que la logique de l'efficacité sociale prime sur le droit des jeunes citoyens. Au Québec, le paradigme dit « de la spécialisation », de type libéral, inspire à la fois la règle de l'égalité du revenu d'assistance entre les âges à partir de 1989 et le ciblage des jeunes dans les mesures d'insertion à destination des assistés sociaux. Ce traitement de (dé)faveur réservé aux jeunes adultes se nourrit d'une double conception de la jeunesse : une conception essentialiste qui renvoie le groupe social des jeunes à des comportements « typiques » vis-à- vis de l'assistance et une vision de la période de la jeunesse comme le début d'une « carrière d'assisté » sur laquelle il faut faire porter un effort préventif. Le travail mais aussi les études sont alors présentés comme des alternatives à privilégier sur l'assistance pour éviter de créer un phénomène d'«accoutumance à l'aide sociale » sur le long terme. Pour chaque cas national, nous présentons en premier lieu la philosophie sociale fondatrice sous sa forme idéal-typique, puis en second lieu la manière dont elle travaille l'élaboration et la justification des règles d'accès aux mesures passives et de ciblage des prestations de service dans les systèmes d'assistance-jeunesse concrets.
La hausse du chômage chez les jeunes mais aussi la hausse de la pauvreté dans ces tranches d'âge depuis une trentaine d'années n'ont pas cessé d'interroger le Québec et la France sur la citoyenneté sociale des jeunes. L'analyse des règles d'accès des systèmes d'assistance montre tout d'abord un même rapport problématique à la jeunesse dans la mise en oeuvre des mesures passives et actives de l'assistance au Québec et en France. Cependant, les systèmes d'interprétation de la jeunesse qui gouvernent l'évolution du droit à l'assistance articulé à l'accès aux mesures d'insertion diffèrent largement. Ils mobilisent des représentations de la société et des principes de l'action de l'État social fondamentalement divergents. La France s'appuie sur une conception fonctionnaliste de cet âge de la vie pour élaborer un système d'assistance-jeunesse soumis à la seule logique de l'intégration sociale, ceci dans un paradigme néo-solidariste (Donzelot, 2003). D'un côté des mesures d'accès à l'emploi salarié (prenant différentes formes comme la formation ou la mise en emploi) visent à faire entrer les jeunes dans des liens d'interdépendance qui ont fondé le régime d'assurance sociale. Ce droit à l'insertion vise à recréer de la solidarité sociale. De l'autre nous montrons que le refus de l'accès au RMI pour les jeunes se fonde sur les risques de rupture des liens sociaux primaires bien plus que sur la recherche d'une juste répartition des responsabilités entre famille, État et individu. Aussi peut-on dire, pour le cas de la France, que la logique de l'efficacité sociale prime sur le droit des jeunes citoyens. Au Québec, le paradigme dit « de la spécialisation », de type libéral, inspire à la fois la règle de l'égalité du revenu d'assistance entre les âges à partir de 1989 et le ciblage des jeunes dans les mesures d'insertion à destination des assistés sociaux. Ce traitement de (dé)faveur réservé aux jeunes adultes se nourrit d'une double conception de la jeunesse : une conception essentialiste qui renvoie le groupe social des jeunes à des comportements « typiques » vis-à- vis de l'assistance et une vision de la période de la jeunesse comme le début d'une « carrière d'assisté » sur laquelle il faut faire porter un effort préventif. Le travail mais aussi les études sont alors présentés comme des alternatives à privilégier sur l'assistance pour éviter de créer un phénomène d'«accoutumance à l'aide sociale » sur le long terme. Pour chaque cas national, nous présentons en premier lieu la philosophie sociale fondatrice sous sa forme idéal-typique, puis en second lieu la manière dont elle travaille l'élaboration et la justification des règles d'accès aux mesures passives et de ciblage des prestations de service dans les systèmes d'assistance-jeunesse concrets.
National audience ; Le hooliganisme tel qu'on l'entend de nos jours s'est développé à partir des années 1960 sur la base d'un supportérisme » qui peut être qualifié d'extrême, c'est-à-dire qui tend à faire du soutien à une équipe de football-activité qui définit le supporter-une fin en soi. Deux usages possibles des termes « hooligan » et « hooliganisme » appliqués au football existent. Au sens large, ces termes désignent les groupes de jeunes supporters, âgés de 16 à 30 ans, qui cherchent à encourager leur équipe par des moyens en rupture avec les règles usuelles de comportement du spectateur. Un second usage fait du hooliganisme l'une des acceptions du « supportérisme extrême » qui prend la violence comme une fin en soi ou plus exactement l'affrontement physique collectif comme un but et une source de plaisir.
La recherche menée par les auteures en 2008 avait pour objet d'accroître les connaissances sur le vécu personnel, conjugal et familial des jeunes femmes francophones qui ont été atteintes du cancer du sein au Nouveau-Brunswick et qui y ont survécu. Pour ce faire, quinze femmes francophones de la province ont accepté de participer à une entrevue semi-dirigée. L'importance de développer des stratégies d'adaptation qui englobent certaines dimensions du soutien social pour améliorer leur qualité de vie s'en est dégagée. Par ailleurs, les résultats révèlent que l'impact de la maladie et des traitements sur leur image et leur estime de soi est étroitement lié à leur identité de femme, de mère et de conjointe.
Comme pour toutes les populations en situation de grande précarité et d'exclusion, la question de la santé, pour les Rom vivant en France, est particulièrement difficile et préoccupante. En l'absence, le plus souvent, de couverture sociale, le recours aux soins ne se fait qu'en situation d'urgence ou pour les jeunes enfants.
Le but est d'étudier un fait encore peu commenté, celui de l'investissement de l'entreprise dans l'université, et des universitaires pour l'entreprise. Ce poster traite de deux types d'interactions, suggérées par le titre de ce projet : entre l'« École française d'analyse du discours » (AD) et la demande sociale (interaction fondamentale), entre la recherche en AD et la commande d'entreprise, activité en développement. L'AD est une discipline oscillant entre la linguistique appliquée et la recherche, et elle paraît avoir une certaine légitimité à pouvoir répondre à la demande sociale et aux besoins des entreprises. Nos problématiques sont les suivantes : Quelle place tient la demande sociale dans l'histoire de l'AD ? Quels sont les enjeux et les conséquences de son investissement dans le monde de l'entreprise ? 1. AD et demande sociale : courte histoire d'une discipline universitaire : L'AD ne se fit une place que tardivement en tant que discipline universitaire, à cause, entre autres, de son caractère transdisciplinaire qui posait la question de sa spécificité et de sa nécessité de se constituer en tant que discipline autonome. L'AD a vu le jour dans le contexte politico-social de la fin des années 1960 où une philosophie marxiste du langage devait permettre l'émancipation des classes moyennes. Bakhtine qui fut un précurseur, Michel Foucault, un des fondateurs de l'analyse du discours avec Michel Pêcheux et Jean Dubois nous montrent que la demande sociale fut un élément fondateur de l'AD. En 1975, s'effectue un glissement de la lutte des classes au temps du débat et on y verra la volonté de sortir du discours doctrinaire pour s'intéresser aux productions discursives les plus diverses afin d'élargir le champ d'investigation de l'AD. 2. La recherche en analyse du discours et les commandes d'entreprise : L'entreprise est à la recherche d'une preuve « absolue » susceptible d'avaliser différents points de vue et le chercheur en entreprise doit résoudre localement un problème avec ceux qui s'y trouvent (ex. : Fodor travailla pour EDF sur une analyse qualitative du mode de dénomination des tarifs). Cette recherche hors les murs de l'université demande des capacités importantes de vulgarisation scientifique et cela doit participer à la reconnaissance professionnelle des sciences du langage. 3. La trans-/inter- disciplinarité et le statut du chercheur en question : l'AD est un champ de recherche situé à la frontière de nombreuses autres disciplines, mais avec un ancrage fort dans la linguistique. La transdisciplinarité (coopération entre des disciplines autonomes en vue d'élargir la compréhension d'un domaine particulier ou d'atteindre un objectif commun) et l'interdisciplinarité (le fait de plusieurs disciplines qui s'associent pour établir un objet commun dont aucune ne peut donner tous les aspects avec les seules techniques dont elles disposent) ont été l'objet d'une intense théorisation ces dernières années et ont un rôle important dans la collaboration avec l'entreprise. Mais il existe un débat entre deux notions illustré par ces propos d'Adam et Heidmann : « l'interdisciplinarité permet d'éviter autant l'indifférence molle du tout se vaut que la dilution éclectique des savoirs dans la transdisciplinarité ». Le statut égalitaire de praticien-chercheur où « la recherche est aussi une pratique [transdisciplinaire], le chercheur est praticien, il a une (ou des) pratique de recherche. Il "fait de la recherche" » est aussi riche en interrogations. L'adaptabilité exemplaire de l'AD au monde de l'entreprise n'est-elle pas à chercher dans son caractère transdisciplinaire et le statut hybride de praticien-chercheur ?
Le but est d'étudier un fait encore peu commenté, celui de l'investissement de l'entreprise dans l'université, et des universitaires pour l'entreprise. Ce poster traite de deux types d'interactions, suggérées par le titre de ce projet : entre l'« École française d'analyse du discours » (AD) et la demande sociale (interaction fondamentale), entre la recherche en AD et la commande d'entreprise, activité en développement. L'AD est une discipline oscillant entre la linguistique appliquée et la recherche, et elle paraît avoir une certaine légitimité à pouvoir répondre à la demande sociale et aux besoins des entreprises. Nos problématiques sont les suivantes : Quelle place tient la demande sociale dans l'histoire de l'AD ? Quels sont les enjeux et les conséquences de son investissement dans le monde de l'entreprise ? 1. AD et demande sociale : courte histoire d'une discipline universitaire : L'AD ne se fit une place que tardivement en tant que discipline universitaire, à cause, entre autres, de son caractère transdisciplinaire qui posait la question de sa spécificité et de sa nécessité de se constituer en tant que discipline autonome. L'AD a vu le jour dans le contexte politico-social de la fin des années 1960 où une philosophie marxiste du langage devait permettre l'émancipation des classes moyennes. Bakhtine qui fut un précurseur, Michel Foucault, un des fondateurs de l'analyse du discours avec Michel Pêcheux et Jean Dubois nous montrent que la demande sociale fut un élément fondateur de l'AD. En 1975, s'effectue un glissement de la lutte des classes au temps du débat et on y verra la volonté de sortir du discours doctrinaire pour s'intéresser aux productions discursives les plus diverses afin d'élargir le champ d'investigation de l'AD. 2. La recherche en analyse du discours et les commandes d'entreprise : L'entreprise est à la recherche d'une preuve « absolue » susceptible d'avaliser différents points de vue et le chercheur en entreprise doit résoudre localement un problème avec ceux qui s'y trouvent (ex. : Fodor travailla pour EDF sur une analyse qualitative du mode de dénomination des tarifs). Cette recherche hors les murs de l'université demande des capacités importantes de vulgarisation scientifique et cela doit participer à la reconnaissance professionnelle des sciences du langage. 3. La trans-/inter- disciplinarité et le statut du chercheur en question : l'AD est un champ de recherche situé à la frontière de nombreuses autres disciplines, mais avec un ancrage fort dans la linguistique. La transdisciplinarité (coopération entre des disciplines autonomes en vue d'élargir la compréhension d'un domaine particulier ou d'atteindre un objectif commun) et l'interdisciplinarité (le fait de plusieurs disciplines qui s'associent pour établir un objet commun dont aucune ne peut donner tous les aspects avec les seules techniques dont elles disposent) ont été l'objet d'une intense théorisation ces dernières années et ont un rôle important dans la collaboration avec l'entreprise. Mais il existe un débat entre deux notions illustré par ces propos d'Adam et Heidmann : « l'interdisciplinarité permet d'éviter autant l'indifférence molle du tout se vaut que la dilution éclectique des savoirs dans la transdisciplinarité ». Le statut égalitaire de praticien-chercheur où « la recherche est aussi une pratique [transdisciplinaire], le chercheur est praticien, il a une (ou des) pratique de recherche. Il "fait de la recherche" » est aussi riche en interrogations. L'adaptabilité exemplaire de l'AD au monde de l'entreprise n'est-elle pas à chercher dans son caractère transdisciplinaire et le statut hybride de praticien-chercheur ?
Mobile phone ownership has spread rapidly among young people in the UK. This article contributes to an expanding body of literature which is examining the consequences of this phenomenon for urban life. Our focus is the impact of mobile phones on young people's geographies, particularly their own and their parents' fears about their safety in public spaces. Quantitative and qualitative findings are presented from two research projects in Gateshead, north‐east England on crime victimization and leisure injury risk for young people, in which the role of mobile phones in managing and negotiating safety emerged as significant. The article highlights the different ways in which young people and parents are using mobile phones for this purpose, and asks whether they are best viewed as technologies of surveillance or empowerment. We also raise questions about the efficacy of mobile phones in protecting young people from risk and fear, in particular examining the mobile as a new site of victimization. Throughout, we emphasize the social unevenness of the uses and impacts of new technologies, which is often underplayed in research. We conclude with the suggestion that although they offer some empowerment to young people in their use of public spaces and their negotiation of risk, mobile phones appear to be reshaping rather than reducing moral panics about young people's presence there.Au Royaume‐Uni, le téléphone mobile s'est répandu rapidement parmi les jeunes. Cet article s'ajoute aux documents en nombre croissant qui étudient les conséquences de ce phénomène sur la vie urbaine. Il s'attache à l'impact des mobiles sur la géographie des jeunes, notamment sur leurs craintes personnelles et celles de leurs parents quant à leur sécurité dans les espaces publics. Il présente des résultats quantitatifs et qualitatifs provenant de deux projets de recherches à Gateshead (nord‐est de l'Angleterre) sur le risque pour les jeunes d'être victimes d'un acte criminel et de se blesser durant un loisir, cas où les mobiles semblent jouer un rôle important pour gérer et négocier la sécurité. L'article met en lumière les différents modes d'utilisation des mobiles à cette fin, par les jeunes et les parents, en se demandant si ces téléphones sont d'abord considérés comme des technologies de surveillance ou de responsabilisation. Il interroge également l'efficacité des mobiles pour protéger les jeunes contre risques et craintes, notamment en envisageant ces téléphones comme nouveau terrain de victimisation. Dans son ensemble, ce travail souligne l'irrégularité sociale des usages et impacts des nouvelles technologies, souvent minimisée dans la recherche. La conclusion suggère que, même s'ils offrent une certaine responsabilisation aux jeunes dans leur utilisation des espaces publics et leur négociation du risque, les téléphones mobiles semblent remodeler, non réduire, les paniques morales liées à leur présence dans ces lieux.
Résumé Frejka Tomas, Calot Gérard.- L'évolution du calendrier des naissances par génération dans les pays à basse fécondité à la fin du XXe siècle L'évolution de la fécondité après la seconde guerre mondiale a été caractérisée par des changements importants dans la répartition par âge des naissances (le calendrier de la fécondité). Cet article propose une vue d'ensemble et une analyse de ces changements dans les générations des pays à basse fécondité au cours de seconde moitié du XXe siècle. Dans les pays occidentaux, les générations nées autour de 1940 ont eu un calendrier de la fécondité plus précoce que la génération 1930. Tout a changé avec les générations nées dans les années 1950. Ces femmes ont accumulé des déficits de naissances considérables en début de vie reproductive qu'elles ont compensés, au moms en partie sinon totalement, à l'approche de leurs 30 ans ou plus tard. La baisse de la fécondité aux jeunes âges se poursuit dans les générations nées dans les années 1960 et 1970. Dans les anciens pays socialistes, le déclin de la fécondité chez les jeunes femmes a commencé dans les générations nées à la fin des années 1950 et continue avec les suivantes. Dans presque tous les pays à faible fécondité, chacune des cohortes nées dans les années 1960 et 1970 a moins d'enfants que les cohortes précédentes. Il ne semble pas réaliste d'espérer que ces générations atteindront finalement le niveau de remplacement, au vu des déficits considérables accumulés aux plus jeunes âges. Un report des naissances, considéré comme temporaire par les couples concernés mais qui restera en partie non compensé, combiné à un choix conscient d'avoir moins d'enfants que les générations antérieures, semblent caractériser les tendances actuelles dans la plupart des pays.
Les jeunes et la ville – Une rencontreest un projet de collaboration artistique entre de jeunes adultes, issus de l'organisme Innovation Jeunes, et une artiste-pédagogue ayant eu lieu dans le district de Peter-McGill à Montréal et qui investigue les questions reliées au droit à la ville (Lefebvre, 1967). En présentant ce projet, porteur d'un lien entre art et justice sociale, l'article explique comment l'assemblage entre recherche-création, collaboration artistique et analyse critique de l'espace urbain a permis la mise en place d'un dispositif de création auprès des jeunes pour soulever des questions sur les enjeux politiques, économiques et sociaux qui influencent leur vie et leurs aspirations.
L'article explore le potentiel qu'offre une approche novatrice qu'est l'éducation par l'aventure (ÉA) laquelle vise le développement psychosocial auprès des jeunes ayant des besoins éducatifs particuliers. Cet article permettra de situer tout d'abord notre rapport à la nature et à l'aventure dans notre société. Ensuite, un bref historique viendra mettre en lumière les fondements de l'éducation par l'aventure. Finalement, les perspectives qu'elle offre en matière de levier de changements scolaires et sociaux seront mises en évidence à travers un exemple vécu dans la Commission scolaire de la Jonquière.
Depuis le milieu et la fin des années 1990 se développent en Amérique du Nord et en Grande Bretagne un type d'entreprise de séjours de volontariat dit « humanitaire ». Ces entreprises visent une clientèle particulièrement jeune et aisée, désireuse de « faire de l'humanitaire », mais qui n'a pas forcément les compétences requises pour travailler dans une ONG. Si les « touristes humanitaires » attendent beaucoup de cette expérience, ils sont souvent déçus de ne pas faire ce qu'ils estiment être du « vrai » humanitaire ; la visée humanitaire se perd progressivement tout au long du voyage, les volontaires s'adonnant à des loisirs touristiques plus communs. Cependant, ils auront bénéficié du label humanitaire, valorisable à leur retour sur le marché scolaire et professionnel, mais également sur le plan identitaire. L'humanitaire monétairement payant (au sens de « coûteux ») se mue ainsi en humanitaire sociologiquement payant (au sens de ce qu'il rapporte).