La politique extérieure de la France entre l'atlantisme et le tiers-mondisme
In: Politique étrangère: revue trimestrielle publiée par l'Institut Français des Relations Internationales, Band 48, Heft 4, S. 889-900
ISSN: 1958-8992
A la lumière des événements survenus depuis le 10 mai 1981, on peut apprécier les lignes de force de la politique étrangère française. Le trait essentiel en est le rapprochement significatif entre les positions prises en de nombreux domaines par la France et les Etats-Unis, et parallèlement le gel presque total des relations politiques entre Paris et Moscou. Les affaires de Pologne et d'Afghanistan, l'adhésion de l'Espagne à l'OTAN, la réactivation du COCOM, l'abandon de la « démarche européenne » au Proche-Orient et surtout l'engagement spectaculaire de la France en faveur des euromissiles américains en ont témoigné — ce dernier sujet, où beaucoup d'arguments auraient dû conduire la France à se tenir sur la réserve, ayant été celui qui a eu le plus de conséquences. En même temps, la présence militaire de la France, sous diverses formes, dans les conflits du Tchad, du Golfe et du Liban a, elle aussi, associé plus qu'il n'était voulu à l'origine la politique française à la politique américaine. A l'encontre de cette évolution principale, dont le point culminant se situa au « sommet » de Williamsburg, on a pu noter des réactions notables, comme pour la reconnaissance du droit des Palestiniens à un Etat, l'accord franco-soviétique sur le gazoduc sibérien ou la condamnation de l'invasion américaine de la Grenade. Ce qui conduit cet examen de la politique étrangère française depuis deux ans et demi à plus de questions que de réponses.