International audience ; Au Sahel, l'élevage pastoral valorise un milieu extrême. Alors qu'il est accusé d'émettre trop de gaz à effet de serre par kilogramme de lait ou de viande produit, une recherche menée au Sénégal montre que les territoires pastoraux peuvent en réalité avoir un bilan carbone neutre : les émissions d'origine animale sont compensées par la séquestration de carbone dans les sols et la végétation. Ces résultats ont été obtenus par une méthode d'évaluation originale, dite écosystémique : elle intègre l'utilisation du territoire pastoral dans son ensemble, en fonction des saisons et des lieux investis par les troupeaux. Ces résultats incitent à revoir à la baisse les normes actuelles de calcul du comportement alimentaire et des émissions de méthane issu de la digestion des ruminants. D'autres implications sont envisageables, comme améliorer le bilan carbone par des pratiques locales spécifiques et valoriser ces espaces sur le marché du carbone. Préserver ce mode d'élevage est aussi une des voies pour générer du développement et contribuer à sécuriser ces régions.
International audience ; Au Sahel, l'élevage pastoral valorise un milieu extrême. Alors qu'il est accusé d'émettre trop de gaz à effet de serre par kilogramme de lait ou de viande produit, une recherche menée au Sénégal montre que les territoires pastoraux peuvent en réalité avoir un bilan carbone neutre : les émissions d'origine animale sont compensées par la séquestration de carbone dans les sols et la végétation. Ces résultats ont été obtenus par une méthode d'évaluation originale, dite écosystémique : elle intègre l'utilisation du territoire pastoral dans son ensemble, en fonction des saisons et des lieux investis par les troupeaux. Ces résultats incitent à revoir à la baisse les normes actuelles de calcul du comportement alimentaire et des émissions de méthane issu de la digestion des ruminants. D'autres implications sont envisageables, comme améliorer le bilan carbone par des pratiques locales spécifiques et valoriser ces espaces sur le marché du carbone. Préserver ce mode d'élevage est aussi une des voies pour générer du développement et contribuer à sécuriser ces régions.
International audience ; Au Sahel, l'élevage pastoral valorise un milieu extrême. Alors qu'il est accusé d'émettre trop de gaz à effet de serre par kilogramme de lait ou de viande produit, une recherche menée au Sénégal montre que les territoires pastoraux peuvent en réalité avoir un bilan carbone neutre : les émissions d'origine animale sont compensées par la séquestration de carbone dans les sols et la végétation. Ces résultats ont été obtenus par une méthode d'évaluation originale, dite écosystémique : elle intègre l'utilisation du territoire pastoral dans son ensemble, en fonction des saisons et des lieux investis par les troupeaux. Ces résultats incitent à revoir à la baisse les normes actuelles de calcul du comportement alimentaire et des émissions de méthane issu de la digestion des ruminants. D'autres implications sont envisageables, comme améliorer le bilan carbone par des pratiques locales spécifiques et valoriser ces espaces sur le marché du carbone. Préserver ce mode d'élevage est aussi une des voies pour générer du développement et contribuer à sécuriser ces régions.
International audience ; Accueillir les réfugiés ardennais à Paris entre 1914 et 1918 Nicolas CHARLES Quelques jours après le début du conflit, les Allemands envahissent le royaume de Belgique, pourtant neutre. En peu de temps, la petite armée belge qui se bat avec courage, est submergée, la majeure partie du pays occupée. Les troupes de Guillaume II foncent ensuite vers la frontière française, poussant devant eux un flot de réfugiés qui colporte de nombreuses atrocités 1 commises par les armées du Kaiser. En arrivant en France, un mouvement de panique se crée, formant ainsi une première émigration vers Paris ou le sud du pays afin de trouver une zone de repli loin des combats. De nombreux réfugiés ardennais sont accueillis à Parsi par une société de Secours mutuels, La Fraternelle Ardennaise, qui crée un journal, L'Ardennais de Paris, au service des réfugiés. ; Fabio D'Angelo è borsista post-dottorato presso la Scuola superiore di studi Storici dell'Università della Repubblica di san Marino. Collabora alla cattedra di storia moderna e contemporanea presso l'Università degli studi di Napoli suor Orsola Benincasa. Le sue ricerche vertono sulla storia del viaggio tra Sette e Ottocento, delle relazioni scientifiche tra il regno di Napoli e alcune paesi europei. Si interessa inoltre al rapporto tra esilio politico e innovazione tecnico-scientifica. Percorsi artistici, politici e professionali dal Cinquecento al Novecento a cura di Fabio D'Angelo prefazione di Niccolò Guasti Viaggiatori. Circolazioni scambi ed esilio.
International audience ; Accueillir les réfugiés ardennais à Paris entre 1914 et 1918 Nicolas CHARLES Quelques jours après le début du conflit, les Allemands envahissent le royaume de Belgique, pourtant neutre. En peu de temps, la petite armée belge qui se bat avec courage, est submergée, la majeure partie du pays occupée. Les troupes de Guillaume II foncent ensuite vers la frontière française, poussant devant eux un flot de réfugiés qui colporte de nombreuses atrocités 1 commises par les armées du Kaiser. En arrivant en France, un mouvement de panique se crée, formant ainsi une première émigration vers Paris ou le sud du pays afin de trouver une zone de repli loin des combats. De nombreux réfugiés ardennais sont accueillis à Parsi par une société de Secours mutuels, La Fraternelle Ardennaise, qui crée un journal, L'Ardennais de Paris, au service des réfugiés. ; Fabio D'Angelo è borsista post-dottorato presso la Scuola superiore di studi Storici dell'Università della Repubblica di san Marino. Collabora alla cattedra di storia moderna e contemporanea presso l'Università degli studi di Napoli suor Orsola Benincasa. Le sue ricerche vertono sulla storia del viaggio tra Sette e Ottocento, delle relazioni scientifiche tra il regno di Napoli e alcune paesi europei. Si interessa inoltre al rapporto tra esilio politico e innovazione tecnico-scientifica. Percorsi artistici, politici e professionali dal Cinquecento al Novecento a cura di Fabio D'Angelo prefazione di Niccolò Guasti Viaggiatori. Circolazioni scambi ed esilio.
International audience ; Accueillir les réfugiés ardennais à Paris entre 1914 et 1918 Nicolas CHARLES Quelques jours après le début du conflit, les Allemands envahissent le royaume de Belgique, pourtant neutre. En peu de temps, la petite armée belge qui se bat avec courage, est submergée, la majeure partie du pays occupée. Les troupes de Guillaume II foncent ensuite vers la frontière française, poussant devant eux un flot de réfugiés qui colporte de nombreuses atrocités 1 commises par les armées du Kaiser. En arrivant en France, un mouvement de panique se crée, formant ainsi une première émigration vers Paris ou le sud du pays afin de trouver une zone de repli loin des combats. De nombreux réfugiés ardennais sont accueillis à Parsi par une société de Secours mutuels, La Fraternelle Ardennaise, qui crée un journal, L'Ardennais de Paris, au service des réfugiés. ; Fabio D'Angelo è borsista post-dottorato presso la Scuola superiore di studi Storici dell'Università della Repubblica di san Marino. Collabora alla cattedra di storia moderna e contemporanea presso l'Università degli studi di Napoli suor Orsola Benincasa. Le sue ricerche vertono sulla storia del viaggio tra Sette e Ottocento, delle relazioni scientifiche tra il regno di Napoli e alcune paesi europei. Si interessa inoltre al rapporto tra esilio politico e innovazione tecnico-scientifica. Percorsi artistici, politici e professionali dal Cinquecento al Novecento a cura di Fabio D'Angelo prefazione di Niccolò Guasti Viaggiatori. Circolazioni scambi ed esilio.
In fall 2003, the global economic recovery is nigh, with the US and Asia leading, and the euro zone as a laggard. The transatlantic gap in GDP growth is partly caused by the differences in policy mixes : very expansionary in the US, moderately so in the euro area. Corporate balance sheets have improved, especially in the US. Investment financing is no longer constrained, yet, for it to recover, demand must improve — still a remote prospect in the euro area. By contrast, sustained US productivity gains in 2003 and 2004 keep boosting wages, which, in turn, help households to consume while reducing their debts. The lack of global inflationary pressures, due to negative output gaps, allows interest rates to stay low. At the end of 2004, GDP growth reaches 3 % in the US and 2 % in the euro zone. ; Alors que l'année 2003 est en grande partie écoulée, il est maintenant acquis que la reprise de l'économie mondiale est enclenchée. La croissance mondiale pourrait atteindre 3,1 % cette année et 3,7 % en 2004, après 2,7 % en 2002. Le ralentissement constaté au premier semestre, dû à un tassement très net du commerce extérieur, resterait passager.Aux États-Unis, la reprise, qui avait donné lieu à quelques ratés en 2002, s'est de nouveau engagée dans le courant du premier semestre. Au Royaume-Uni, la demande intérieure reste très dynamique. Le Japon confirme sa reprise et l'atténuation des tendances déflationnistes. L'Asie, et particulièrement la Chine, restent dans une dynamique de croissance forte. L'Amérique latine semble être sortie des crises financières et devrait pouvoir profiter de l'expansion générale du commerce mondial. Enfin, les PECO, profitant des bienfaits de l'élargissement, enregistrent eux aussi une accélération de leur croissance.Dans ce paysage, la zone euro reste à la traîne. La croissance a été nulle au premier semestre et les espoirs d'une reprise franche dans les prochains mois sont minces. De 2001 à 2003, l'écart de croissance cumulé avec les États-Unis est d'environ 2,5 points. Plus qu'un simple retard de conjoncture, ce décalage tient essentiellement à des politiques économiques fortement contrastées. Aux États-Unis, l'impulsion budgétaire a été de plus de 5 points de PIB pour seulement 0,8 point dans la zone euro. Dans cette zone, le manque de lisibilité et l'absence de transparence en ont aussi réduit les effets. La politique monétaire européenne n'a pas non plus été particulièrement accommodante. Outre-Atlantique, la Réserve fédérale n'a pas hésité, pour éviter de tomber dans le piège de la déflation, à baisser ses taux directeurs au point de rendre les taux d'intérêt réels à court terme négatifs. La Banque centrale européenne (BCE), prisonnière d'une cible d'inflation trop basse, est restée timorée dans sa politique, prenant le risque de faire basculer les pays les moins inflationnistes de la zone (Allemagne) dans la déflation. Par ailleurs, l'appréciation de l'euro du début de l'année 2002 à l'été 2003 a participé au resserrement des conditions monétaires de la zone euro.L'ajustement financier des entreprises est achevé aux États-Unis, et bien avancé dans la zone euro, même si des différences existent entre les pays de la zone et si la profitabilité n'y est pas encore véritablement restaurée. Ces efforts d'assainissement ont été validés par les marchés financiers dans le courant du premier semestre : hausse des Bourses, baisse des spreads sur les marchés obligataires privés, réouverture des ligne de crédits des banques. Les entreprises n'ont désormais plus de véritables contraintes de financement pour la reprise de l'investissement, mais souffrent davantage de perspectives de débouchés encore modestes, au moins dans la zone euro.Aux États-Unis, la consommation des ménages, qui a constitué le moteur de la croissance, devrait rester soutenue dans les prochains trimestres. Elle devrait pâtir cependant de la croissance sans emplois, croissance vertueuse puisque assise sur d'importants gains de productivité mais d'un faible soutien à la demande des ménages. Dans la zone euro, la consommation demeurerait encore l'un des maillons faibles de la croissance, contrainte par la progression modérée des salaires et le niveau élevé du taux de chômage.Face à l'absence de tensions inflationnistes, les banques centrales ne devraient pas resserrer leur taux à l'horizon de notre prévision. Aux États-Unis, le durcissement des conditions monétaires, dû à une légère remontée des taux longs et à la lente appréciation du dollar face à l'euro, resterait limité, et la politique budgétaire serait moins expansionniste. Dans la zone euro, l'environnement monétaire ne se détendrait que peu. L'impulsion budgétaire serait neutre en 2004.Dans ce contexte, les rythmes de croissance des grands pays industriels rejoindraient fin 2004 leurs taux de croissance potentiels respectifs, proches de 3 % pour les États-Unis et de 2 % pour la zone euro. Cela reste insuffisant pour résorber le déficit de production par rapport au PIB potentiel.
In fall 2003, the global economic recovery is nigh, with the US and Asia leading, and the euro zone as a laggard. The transatlantic gap in GDP growth is partly caused by the differences in policy mixes : very expansionary in the US, moderately so in the euro area. Corporate balance sheets have improved, especially in the US. Investment financing is no longer constrained, yet, for it to recover, demand must improve — still a remote prospect in the euro area. By contrast, sustained US productivity gains in 2003 and 2004 keep boosting wages, which, in turn, help households to consume while reducing their debts. The lack of global inflationary pressures, due to negative output gaps, allows interest rates to stay low. At the end of 2004, GDP growth reaches 3 % in the US and 2 % in the euro zone. ; Alors que l'année 2003 est en grande partie écoulée, il est maintenant acquis que la reprise de l'économie mondiale est enclenchée. La croissance mondiale pourrait atteindre 3,1 % cette année et 3,7 % en 2004, après 2,7 % en 2002. Le ralentissement constaté au premier semestre, dû à un tassement très net du commerce extérieur, resterait passager.Aux États-Unis, la reprise, qui avait donné lieu à quelques ratés en 2002, s'est de nouveau engagée dans le courant du premier semestre. Au Royaume-Uni, la demande intérieure reste très dynamique. Le Japon confirme sa reprise et l'atténuation des tendances déflationnistes. L'Asie, et particulièrement la Chine, restent dans une dynamique de croissance forte. L'Amérique latine semble être sortie des crises financières et devrait pouvoir profiter de l'expansion générale du commerce mondial. Enfin, les PECO, profitant des bienfaits de l'élargissement, enregistrent eux aussi une accélération de leur croissance.Dans ce paysage, la zone euro reste à la traîne. La croissance a été nulle au premier semestre et les espoirs d'une reprise franche dans les prochains mois sont minces. De 2001 à 2003, l'écart de croissance cumulé avec les États-Unis est d'environ 2,5 points. Plus qu'un simple retard de conjoncture, ce décalage tient essentiellement à des politiques économiques fortement contrastées. Aux États-Unis, l'impulsion budgétaire a été de plus de 5 points de PIB pour seulement 0,8 point dans la zone euro. Dans cette zone, le manque de lisibilité et l'absence de transparence en ont aussi réduit les effets. La politique monétaire européenne n'a pas non plus été particulièrement accommodante. Outre-Atlantique, la Réserve fédérale n'a pas hésité, pour éviter de tomber dans le piège de la déflation, à baisser ses taux directeurs au point de rendre les taux d'intérêt réels à court terme négatifs. La Banque centrale européenne (BCE), prisonnière d'une cible d'inflation trop basse, est restée timorée dans sa politique, prenant le risque de faire basculer les pays les moins inflationnistes de la zone (Allemagne) dans la déflation. Par ailleurs, l'appréciation de l'euro du début de l'année 2002 à l'été 2003 a participé au resserrement des conditions monétaires de la zone euro.L'ajustement financier des entreprises est achevé aux États-Unis, et bien avancé dans la zone euro, même si des différences existent entre les pays de la zone et si la profitabilité n'y est pas encore véritablement restaurée. Ces efforts d'assainissement ont été validés par les marchés financiers dans le courant du premier semestre : hausse des Bourses, baisse des spreads sur les marchés obligataires privés, réouverture des ligne de crédits des banques. Les entreprises n'ont désormais plus de véritables contraintes de financement pour la reprise de l'investissement, mais souffrent davantage de perspectives de débouchés encore modestes, au moins dans la zone euro.Aux États-Unis, la consommation des ménages, qui a constitué le moteur de la croissance, devrait rester soutenue dans les prochains trimestres. Elle devrait pâtir cependant de la croissance sans emplois, croissance vertueuse puisque assise sur d'importants gains de productivité mais d'un faible soutien à la demande des ménages. Dans la zone euro, la consommation demeurerait encore l'un des maillons faibles de la croissance, contrainte par la progression modérée des salaires et le niveau élevé du taux de chômage.Face à l'absence de tensions inflationnistes, les banques centrales ne devraient pas resserrer leur taux à l'horizon de notre prévision. Aux États-Unis, le durcissement des conditions monétaires, dû à une légère remontée des taux longs et à la lente appréciation du dollar face à l'euro, resterait limité, et la politique budgétaire serait moins expansionniste. Dans la zone euro, l'environnement monétaire ne se détendrait que peu. L'impulsion budgétaire serait neutre en 2004.Dans ce contexte, les rythmes de croissance des grands pays industriels rejoindraient fin 2004 leurs taux de croissance potentiels respectifs, proches de 3 % pour les États-Unis et de 2 % pour la zone euro. Cela reste insuffisant pour résorber le déficit de production par rapport au PIB potentiel.
In fall 2003, the global economic recovery is nigh, with the US and Asia leading, and the euro zone as a laggard. The transatlantic gap in GDP growth is partly caused by the differences in policy mixes : very expansionary in the US, moderately so in the euro area. Corporate balance sheets have improved, especially in the US. Investment financing is no longer constrained, yet, for it to recover, demand must improve — still a remote prospect in the euro area. By contrast, sustained US productivity gains in 2003 and 2004 keep boosting wages, which, in turn, help households to consume while reducing their debts. The lack of global inflationary pressures, due to negative output gaps, allows interest rates to stay low. At the end of 2004, GDP growth reaches 3 % in the US and 2 % in the euro zone. ; Alors que l'année 2003 est en grande partie écoulée, il est maintenant acquis que la reprise de l'économie mondiale est enclenchée. La croissance mondiale pourrait atteindre 3,1 % cette année et 3,7 % en 2004, après 2,7 % en 2002. Le ralentissement constaté au premier semestre, dû à un tassement très net du commerce extérieur, resterait passager.Aux États-Unis, la reprise, qui avait donné lieu à quelques ratés en 2002, s'est de nouveau engagée dans le courant du premier semestre. Au Royaume-Uni, la demande intérieure reste très dynamique. Le Japon confirme sa reprise et l'atténuation des tendances déflationnistes. L'Asie, et particulièrement la Chine, restent dans une dynamique de croissance forte. L'Amérique latine semble être sortie des crises financières et devrait pouvoir profiter de l'expansion générale du commerce mondial. Enfin, les PECO, profitant des bienfaits de l'élargissement, enregistrent eux aussi une accélération de leur croissance.Dans ce paysage, la zone euro reste à la traîne. La croissance a été nulle au premier semestre et les espoirs d'une reprise franche dans les prochains mois sont minces. De 2001 à 2003, l'écart de croissance cumulé avec les États-Unis est d'environ 2,5 points. Plus qu'un simple retard de conjoncture, ce décalage tient essentiellement à des politiques économiques fortement contrastées. Aux États-Unis, l'impulsion budgétaire a été de plus de 5 points de PIB pour seulement 0,8 point dans la zone euro. Dans cette zone, le manque de lisibilité et l'absence de transparence en ont aussi réduit les effets. La politique monétaire européenne n'a pas non plus été particulièrement accommodante. Outre-Atlantique, la Réserve fédérale n'a pas hésité, pour éviter de tomber dans le piège de la déflation, à baisser ses taux directeurs au point de rendre les taux d'intérêt réels à court terme négatifs. La Banque centrale européenne (BCE), prisonnière d'une cible d'inflation trop basse, est restée timorée dans sa politique, prenant le risque de faire basculer les pays les moins inflationnistes de la zone (Allemagne) dans la déflation. Par ailleurs, l'appréciation de l'euro du début de l'année 2002 à l'été 2003 a participé au resserrement des conditions monétaires de la zone euro.L'ajustement financier des entreprises est achevé aux États-Unis, et bien avancé dans la zone euro, même si des différences existent entre les pays de la zone et si la profitabilité n'y est pas encore véritablement restaurée. Ces efforts d'assainissement ont été validés par les marchés financiers dans le courant du premier semestre : hausse des Bourses, baisse des spreads sur les marchés obligataires privés, réouverture des ligne de crédits des banques. Les entreprises n'ont désormais plus de véritables contraintes de financement pour la reprise de l'investissement, mais souffrent davantage de perspectives de débouchés encore modestes, au moins dans la zone euro.Aux États-Unis, la consommation des ménages, qui a constitué le moteur de la croissance, devrait rester soutenue dans les prochains trimestres. Elle devrait pâtir cependant de la croissance sans emplois, croissance vertueuse puisque assise sur d'importants gains de productivité mais d'un faible soutien à la demande des ménages. Dans la zone euro, la consommation demeurerait encore l'un des maillons faibles de la croissance, contrainte par la progression modérée des salaires et le niveau élevé du taux de chômage.Face à l'absence de tensions inflationnistes, les banques centrales ne devraient pas resserrer leur taux à l'horizon de notre prévision. Aux États-Unis, le durcissement des conditions monétaires, dû à une légère remontée des taux longs et à la lente appréciation du dollar face à l'euro, resterait limité, et la politique budgétaire serait moins expansionniste. Dans la zone euro, l'environnement monétaire ne se détendrait que peu. L'impulsion budgétaire serait neutre en 2004.Dans ce contexte, les rythmes de croissance des grands pays industriels rejoindraient fin 2004 leurs taux de croissance potentiels respectifs, proches de 3 % pour les États-Unis et de 2 % pour la zone euro. Cela reste insuffisant pour résorber le déficit de production par rapport au PIB potentiel.
In fall 2003, the global economic recovery is nigh, with the US and Asia leading, and the euro zone as a laggard. The transatlantic gap in GDP growth is partly caused by the differences in policy mixes : very expansionary in the US, moderately so in the euro area. Corporate balance sheets have improved, especially in the US. Investment financing is no longer constrained, yet, for it to recover, demand must improve — still a remote prospect in the euro area. By contrast, sustained US productivity gains in 2003 and 2004 keep boosting wages, which, in turn, help households to consume while reducing their debts. The lack of global inflationary pressures, due to negative output gaps, allows interest rates to stay low. At the end of 2004, GDP growth reaches 3 % in the US and 2 % in the euro zone. ; Alors que l'année 2003 est en grande partie écoulée, il est maintenant acquis que la reprise de l'économie mondiale est enclenchée. La croissance mondiale pourrait atteindre 3,1 % cette année et 3,7 % en 2004, après 2,7 % en 2002. Le ralentissement constaté au premier semestre, dû à un tassement très net du commerce extérieur, resterait passager.Aux États-Unis, la reprise, qui avait donné lieu à quelques ratés en 2002, s'est de nouveau engagée dans le courant du premier semestre. Au Royaume-Uni, la demande intérieure reste très dynamique. Le Japon confirme sa reprise et l'atténuation des tendances déflationnistes. L'Asie, et particulièrement la Chine, restent dans une dynamique de croissance forte. L'Amérique latine semble être sortie des crises financières et devrait pouvoir profiter de l'expansion générale du commerce mondial. Enfin, les PECO, profitant des bienfaits de l'élargissement, enregistrent eux aussi une accélération de leur croissance.Dans ce paysage, la zone euro reste à la traîne. La croissance a été nulle au premier semestre et les espoirs d'une reprise franche dans les prochains mois sont minces. De 2001 à 2003, l'écart de croissance cumulé avec les États-Unis est d'environ 2,5 points. Plus qu'un simple retard de conjoncture, ce décalage tient essentiellement à des politiques économiques fortement contrastées. Aux États-Unis, l'impulsion budgétaire a été de plus de 5 points de PIB pour seulement 0,8 point dans la zone euro. Dans cette zone, le manque de lisibilité et l'absence de transparence en ont aussi réduit les effets. La politique monétaire européenne n'a pas non plus été particulièrement accommodante. Outre-Atlantique, la Réserve fédérale n'a pas hésité, pour éviter de tomber dans le piège de la déflation, à baisser ses taux directeurs au point de rendre les taux d'intérêt réels à court terme négatifs. La Banque centrale européenne (BCE), prisonnière d'une cible d'inflation trop basse, est restée timorée dans sa politique, prenant le risque de faire basculer les pays les moins inflationnistes de la zone (Allemagne) dans la déflation. Par ailleurs, l'appréciation de l'euro du début de l'année 2002 à l'été 2003 a participé au resserrement des conditions monétaires de la zone euro.L'ajustement financier des entreprises est achevé aux États-Unis, et bien avancé dans la zone euro, même si des différences existent entre les pays de la zone et si la profitabilité n'y est pas encore véritablement restaurée. Ces efforts d'assainissement ont été validés par les marchés financiers dans le courant du premier semestre : hausse des Bourses, baisse des spreads sur les marchés obligataires privés, réouverture des ligne de crédits des banques. Les entreprises n'ont désormais plus de véritables contraintes de financement pour la reprise de l'investissement, mais souffrent davantage de perspectives de débouchés encore modestes, au moins dans la zone euro.Aux États-Unis, la consommation des ménages, qui a constitué le moteur de la croissance, devrait rester soutenue dans les prochains trimestres. Elle devrait pâtir cependant de la croissance sans emplois, croissance vertueuse puisque assise sur d'importants gains de productivité mais d'un faible soutien à la demande des ménages. Dans la zone euro, la consommation demeurerait encore l'un des maillons faibles de la croissance, contrainte par la progression modérée des salaires et le niveau élevé du taux de chômage.Face à l'absence de tensions inflationnistes, les banques centrales ne devraient pas resserrer leur taux à l'horizon de notre prévision. Aux États-Unis, le durcissement des conditions monétaires, dû à une légère remontée des taux longs et à la lente appréciation du dollar face à l'euro, resterait limité, et la politique budgétaire serait moins expansionniste. Dans la zone euro, l'environnement monétaire ne se détendrait que peu. L'impulsion budgétaire serait neutre en 2004.Dans ce contexte, les rythmes de croissance des grands pays industriels rejoindraient fin 2004 leurs taux de croissance potentiels respectifs, proches de 3 % pour les États-Unis et de 2 % pour la zone euro. Cela reste insuffisant pour résorber le déficit de production par rapport au PIB potentiel.
In fall 2003, the global economic recovery is nigh, with the US and Asia leading, and the euro zone as a laggard. The transatlantic gap in GDP growth is partly caused by the differences in policy mixes : very expansionary in the US, moderately so in the euro area. Corporate balance sheets have improved, especially in the US. Investment financing is no longer constrained, yet, for it to recover, demand must improve — still a remote prospect in the euro area. By contrast, sustained US productivity gains in 2003 and 2004 keep boosting wages, which, in turn, help households to consume while reducing their debts. The lack of global inflationary pressures, due to negative output gaps, allows interest rates to stay low. At the end of 2004, GDP growth reaches 3 % in the US and 2 % in the euro zone. ; Alors que l'année 2003 est en grande partie écoulée, il est maintenant acquis que la reprise de l'économie mondiale est enclenchée. La croissance mondiale pourrait atteindre 3,1 % cette année et 3,7 % en 2004, après 2,7 % en 2002. Le ralentissement constaté au premier semestre, dû à un tassement très net du commerce extérieur, resterait passager.Aux États-Unis, la reprise, qui avait donné lieu à quelques ratés en 2002, s'est de nouveau engagée dans le courant du premier semestre. Au Royaume-Uni, la demande intérieure reste très dynamique. Le Japon confirme sa reprise et l'atténuation des tendances déflationnistes. L'Asie, et particulièrement la Chine, restent dans une dynamique de croissance forte. L'Amérique latine semble être sortie des crises financières et devrait pouvoir profiter de l'expansion générale du commerce mondial. Enfin, les PECO, profitant des bienfaits de l'élargissement, enregistrent eux aussi une accélération de leur croissance.Dans ce paysage, la zone euro reste à la traîne. La croissance a été nulle au premier semestre et les espoirs d'une reprise franche dans les prochains mois sont minces. De 2001 à 2003, l'écart de croissance cumulé avec les États-Unis est d'environ 2,5 points. Plus qu'un simple retard de conjoncture, ce décalage tient essentiellement à des politiques économiques fortement contrastées. Aux États-Unis, l'impulsion budgétaire a été de plus de 5 points de PIB pour seulement 0,8 point dans la zone euro. Dans cette zone, le manque de lisibilité et l'absence de transparence en ont aussi réduit les effets. La politique monétaire européenne n'a pas non plus été particulièrement accommodante. Outre-Atlantique, la Réserve fédérale n'a pas hésité, pour éviter de tomber dans le piège de la déflation, à baisser ses taux directeurs au point de rendre les taux d'intérêt réels à court terme négatifs. La Banque centrale européenne (BCE), prisonnière d'une cible d'inflation trop basse, est restée timorée dans sa politique, prenant le risque de faire basculer les pays les moins inflationnistes de la zone (Allemagne) dans la déflation. Par ailleurs, l'appréciation de l'euro du début de l'année 2002 à l'été 2003 a participé au resserrement des conditions monétaires de la zone euro.L'ajustement financier des entreprises est achevé aux États-Unis, et bien avancé dans la zone euro, même si des différences existent entre les pays de la zone et si la profitabilité n'y est pas encore véritablement restaurée. Ces efforts d'assainissement ont été validés par les marchés financiers dans le courant du premier semestre : hausse des Bourses, baisse des spreads sur les marchés obligataires privés, réouverture des ligne de crédits des banques. Les entreprises n'ont désormais plus de véritables contraintes de financement pour la reprise de l'investissement, mais souffrent davantage de perspectives de débouchés encore modestes, au moins dans la zone euro.Aux États-Unis, la consommation des ménages, qui a constitué le moteur de la croissance, devrait rester soutenue dans les prochains trimestres. Elle devrait pâtir cependant de la croissance sans emplois, croissance vertueuse puisque assise sur d'importants gains de productivité mais d'un faible soutien à la demande des ménages. Dans la zone euro, la consommation demeurerait encore l'un des maillons faibles de la croissance, contrainte par la progression modérée des salaires et le niveau élevé du taux de chômage.Face à l'absence de tensions inflationnistes, les banques centrales ne devraient pas resserrer leur taux à l'horizon de notre prévision. Aux États-Unis, le durcissement des conditions monétaires, dû à une légère remontée des taux longs et à la lente appréciation du dollar face à l'euro, resterait limité, et la politique budgétaire serait moins expansionniste. Dans la zone euro, l'environnement monétaire ne se détendrait que peu. L'impulsion budgétaire serait neutre en 2004.Dans ce contexte, les rythmes de croissance des grands pays industriels rejoindraient fin 2004 leurs taux de croissance potentiels respectifs, proches de 3 % pour les États-Unis et de 2 % pour la zone euro. Cela reste insuffisant pour résorber le déficit de production par rapport au PIB potentiel.
AbstractNeoliberal urban redevelopment is often represented as consensual, socially‐neutral 'local economic development' with a positive effect on both a city's overall economy and its level of racial and ethnic diversity. The purpose of this article is to focus specifically on the key ideological premises of color‐blind racial discourses that help facilitate and provide necessary legitimacy (and ideological cover) for neoliberal urban redevelopment in a mid‐sized US city. Color‐blind racial discourses facilitate the agenda and mandates behind tax abatements, enterprise zones, public–private partnerships and new forms of urban consumption. Despite efforts to the contrary, neoliberal urbanism does not retreat from race — rather, racial dynamics are reconstituted to accommodate processes of capital accumulation and uneven urban development in poor and minority cities. Drawing on the case of Chester, Pennsylvania, this article focuses on how color‐blind racial discourses influence exclusionary urban redevelopment policies and practices, facilitate their implementation and legitimize their outcomes.RésuméOn présente souvent le réaménagement urbain néolibéral comme un 'développement économique local' consensuel et socialement neutre, dont bénéficient à la fois l'économie générale et le degré de diversité raciale et ethnique de la ville. Cet article s'intéresse en particulier aux grands principes idéologiques des discours racialisés de type color‐blind (littéralement, aveugle aux couleurs) qui contribuent au réaménagement urbain néolibéral d'une ville américaine moyenne et fournissent la légitimité (et la caution idéologique) au projet. Ces discours facilitent les objectifs et missions que soutiennent crédits d'impôt, aides à l'installation dans certaines zones d'activité, partenariats public‐privé et nouvelles formes de consommation urbaine. En dépit d'efforts contraires, l'urbanisme néolibéral ne renonce pas à la dimension raciale. Plus précisément, les dynamiques raciales sont reconstituées pour s'adapter aux processus d'accumulation du capital et d'aménagement urbain inégal des villes aux populations pauvres ou minoritaires. À partir du cas de Chester (Pennsylvanie), ce travail montre comment les discours raciaux color‐blind influencent des politiques et pratiques d'exclusion au sein du réaménagement urbain, facilitant leur mise en place et légitimant leurs résultats.
Since the beginning of the 2000's, crude oil price has increased by more than 250 %. Contrary to the 1973 and 1979 shocks, the world economic growth does not look to have been so much affected by the present shock - it is above 4 % a year for three years - and the inflation is still moderated, even in the US despite of a higher economic perform than in Euro Area. Nevertheless, the oil prices have strongly risen. So, to compensate the relative decrease of their real income, households are attempted to get further into debt. The enterprises urge to push labour costs down to neutralize the increase of the inputs prices and be competitive. In the meantime, oil exporting countries receive a huge amount of liquidities that they use to import and reinvest in the international and regional financial markets, contributing to the low long term interest rates. ; À plus de 60 dollars l'été dernier, le prix du baril de Brent a augmenté de 50 % sur un an et 250 % par rapport à la moyenne des années 1990. Simultanément, l'économie mondiale connaît depuis 2003 une très forte expansion (plus de 4 % l'an) combinée à une faible inflation, ce qui a permis de maintenir des politiques monétaires neutres, voire légèrement accommodantes dans les pays de l'OCDE.À la différence de ceux de 1973 et 1979, le choc pétrolier actuel n'a donc pas entraîné les pays importateurs sur le chemin de la récession et de l'inflation. Il s'est davantage traduit par un approfondissement des déséquilibres déjà existants : hausse accrue de l'endettement des ménages, pressions déflationnistes renforcées dans les entreprises notamment de la zone euro, poursuite du creusement du déficit courant américain.Certes, la hausse de l'inflation, via les produits pétroliers, a bien eu lieu. Sur les huit premiers mois de l'année 2005, ceux-ci expliquent plus de 1 point d'inflation de part et d'autre de l'Atlantique. Depuis la fin 2003, aux États-Unis, la hausse du pouvoir d'achat du revenu des ménages a été de 3,6 %. Hors effet pétrolier, elle aurait été de 6 %. Dans la zone euro, la progression aurait été, sans le choc pétrolier, deux fois plus forte. Mais hors énergie, l'inflation reste particulièrement contenue en 2005 (+ 0,3 % entre décembre 2004 et août 2005 dans la zone euro), signe d'un contrôle très fort sur les autres coûts de production. Coté commerce extérieur, la hausse de la facture pétrolière entre la fin 2003 et le troisième trimestre 2005 atteint 15 milliards d'euros pour la zone euro (0,2 point de PIB) et 50 milliards de dollars pour les États-Unis (0,4 point de PIB).Le transfert de richesse vers les pays exportateurs a permis que la croissance s'accélère et génère un surcroît d'importations. Leurs excédents courants atteignent des niveaux record en 2005, tout comme les sorties nettes de capitaux privés et les réserves de change détenues par les Banques centrales locales. Ces liquidités sont investies sur les marchés boursiers et immobiliers de la région, mais alimentent également les marchés financiers internationaux, participant ainsi au maintien des bas taux d'intérêt à long terme qui favorisent l'endettement.Dans l'hypothèse où les prix redescendent à 45 dollars le baril en 2006, la croissance augmenterait entre 0,2 et 0,4 point de PIB aux États-Unis et entre 0,2 et 0,7 point dans la zone euro selon respectivement les variantes de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et de l'OCDE (0,4 point selon l'OFCE).
Face aux querelles linguistiques entre Francophones et Néerlandophones qui paralysent le pays, la communauté germanophone de Belgique tente de trouver sa place dans un état multilingue. Pays de marche fondé lors de la Révolution de 1830, la Belgique a eu du mal à définir ses limites. Si la frontière méridionale avec la France n'est jamais vraiment remise en cause, celles du Nord et de l'Est sont davantage problématiques. La limite septentrionale fut fixée en 1839, lors du traité des XXIV articles de Londres, même si elle a eu du mal à renoncer aux bouches du Rhin ou au Limbourg. La frontière de l'Est reste épineuse. Le Grand Duché de Luxembourg demeure jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale une revendication vive du Royaume. Celles de l'Allemagne sont également très critiquées. Pendant tout le XIXe siècle elle fut dans une large mesure largement fantasmée. Elle fut d'abord le cadre d'une expérience politique inédite, le Territoire neutre de Moresnet. Né d'un contentieux du traité de Vienne (1815), ce village et son gisement de cuivre furent coadministrés par le Royaume des Pays-Bas (puis la Belgique à partir de 1830) et la Prusse (devenue Allemagne en 1870). Pendant un siècle, ce territoire neutre réinvente totalement la notion de frontière. En effet, ici il s'agit non pas d'une ligne, mais d'une surface. Entité sans loi bien définie, elle devient un lieu totalement imaginé. Elle fut alors le havre supposé de toutes les canailles de l'Occident (« Far West » européen). Un des premiers casinos à voulu s'y installer. On a même voulu faire de Moresnet le premier territoire espérantiste du monde afin de dépasser les questions linguistiques. Les représentations de la frontière belgo-germanique sont polyformes tout au long du XIXe siècle. On la définit comme une zone de transition avec ses nombreux contrebandiers, une zone interlope (entre deux états, voire entre deux mondes comme en témoigne la présence de vampires), mais aussi une zone de fermeture avec l'avénement de l'Etat-nation et du nationalisme. A partir de 1914, elle devient un enjeu de géopolitique européenne. Il s'agit de la première frontière violée par l'Allemagne en août. Dès la fin du conflit, la Belgique souhaite annexer les districts de Moresnet, d'Eupen et de Malmedy avançant l'argument historique (ils faisaient partie des Pays-Bas espagnols) ou linguistique (Malmedy est largement francophone). A Versailles, la Belgique essaie de se faire entendre en s'appuyant avant tout sur le concours de Georges Clémenceau. Même si la délégation allemande tente de repousser cette annexion, le traité final attribue tous ces districts à la Belgique. Pour la première fois de son histoire le territoire de la Belgique s'étend. Un plébiscite est tout de même organisé en 1920, mais à main levée. L'écrasante majorité des électeurs se prononce pour un rattachement au royaume. Ils deviennent citoyens belges en 1925. Toutefois, la réorientation de cette périphérie vers Bruxelles n'est pas sans poser des problèmes techniques. Pendant les années 20 et 30, cet espace frontalier favorise l'irredentisme allemand, à tel point qu'on le nomme parfois « l'Alsace-Lorraine » belge. Ils sont même intégrés au Reich en 1940. A la fin de la Deuxième Guerre mondiale, ils font définitivement leur retour au territoire belge. L'état fait tout pour intégrer pleinement ces marges et cette communauté pleinement au sein de la société. Dans le cadre des querelles linguistiques et de la question du fédéralisme qui déchirent le royaume, les Germanophones restent discrets. Néanmoins, dans le cadre des lois linguistiques de 1963, une région de langue allemande est créée et reconnue : la Belgique reconnaît trois communautés linguistiques. Pourtant, part entière de la province de Liège, elle s'individualise au sein de la communauté culturelle germanophone de Belgique à partir des années 70 et 80, avec ses propres compétences, son gouvernement, son parlement, ses medias, sa police etc. Souvent loin du centre Bruxellois et de ses problèmes, elle semble davantage se tourner vers l'acteur européen, notamment par l'intermédiaire de l'eurorégion Rhin-Meuse. Ainsi, cette géohistoire de la frontière de l'Est et de la communauté germanophone de Belgique permet une réflexion intéressante sur les limites politiques mais aussi linguistiques à la fois à l'extérieur comme à l'intérieur du pays. Périphérie de la Belgique, elle n'en demeure pas moins un arbitre qui veut jouer pleinement son rôle au sein du Royaume et de l'Europe de demain. ; Peer reviewed
Quel est l'impact des politiques des gouvernements sur l'activité économique au Québec et au Canada ? Les taxes ont-elles un effe t négatif par les distorsions qu' elles induisent ? Les dépenses stimulent-elles l'activité ? Le bilan est-il neutre, positif ou négatif d'un point de vue macroéconomique ? Nous proposons ici d'adresser ces questions, de clarifier les mérites respectifs des diverses approches empiriques et de proposer une série de réponses dans le contexte du Québec et du Canada. Nous mesurons en particulier l'impact quantitatif des dépenses publiques et des prélèvements fiscaux sur l'activité économique dans ces deux zones géographiques. Pour cela, nous utilisons une approche économétrique de type vecteurs-autorégressifs qui peut être qualifiée de " semi-structurelle " (SVAR). Pour la première fois, nous appliquons ce type d'approche à l'économie québécoise en raison de la disponibilité récente de données trimestrielles se rapportant à certains agrégats nécessaires à la réalisation d'une telle étude. Nos principaux résultats sont les suivants : 1) les chocs fiscaux et les chocs de dépenses sont relativement persistants, surtout en ce qui concerne les dépenses; 2) de tous les chocs étudiés, les chocs d'activité sont les plus persistants; 3) les dépenses publiques influent sur l'activité économique à court terme, mais modestement; 4) les effets distorsifs des taxes réduisent l'activité économique; 5) lorsque les effets cumulés des mécanismes 3) et 4) se propagent dans le temps, les effets négatifs des taxes semblent l'emporter après quelques années. Quant aux deux autres résultats dont la robustesse reste à vérifier mais qui ouvrent des perspectives intéressantes : 6) les multiplicateurs de dépense au niveau fédéral sembleraient inférieurs par rapport à ceux au niveau provincial, et 7) les effets distorsifs des taxes y seraient plus forts.