L'accord de libre-échange nord-américain entre le Canada, les Etats Unis d'Amérique et le Mexique est souvent présenté comme le moyen pour ce dernier pays de renouer durablement avec la croissance grâce à l'ouverture sur le grand marché ainsi constitué. Pourtant, la ratification du traité n'ouvrira pas une nouvelle période, mais représentera plutôt l'achèvement d'un processus engagé depuis plusieurs années. On peut considérer au contraire qu'il a eu le temps de porter ses fruits et que son manque de cohérence apparaît d'ores et déjà dans la montée du déficit commercial, que l'investissement étranger ne réussit pas à compenser. (Résumé d'auteur)
Aujourd'hui, la science économique se résume de plus en plus à l'étude des mécanismes de marché. Les modèles d'équilibre général calculable, dont l'usage se répand en Afrique, placent l'ajustement des marchés par les prix aux coeur de leur formalisation. Les politiques de développement convergent pour favoriser l'émergence de la logique du marché. Pourtant, les macro-économistes savent peu de choses sur les véritables lieux d'existence du Marché dans les pays en développement. En comparant les données empiriques sur deux types de marchés (le marché des biens et le marché du travail) et sur deux continents (Afrique et Amérique latine), l'auteur s'interroge sur la validité des hypothèses retenues par les macro-économistes pour décrire le fonctionnement des marchés, et il tente d'évaluer le degré de flexibilité des prix dans différentes économies en développement. (Résumé d'auteur)
Après l'ébranlement politique de la fin 1989 en Europe centrale et en Europe orientale, le premier semestre 1990 a été marqué par un grand optimisme dans les institutions économiques internationales et chez les nouveaux dirigeants des Etats de la région quant à la possibilité d'une transformation rapide des économies et des sociétés, qui permette la mise en place d'"économies de marché" calquées sur le modèle des pays capitalistes développés. Les problèmes sont en fait considérables (récession de la production, difficulté de l'implantation effective d'une régulation par le marché et de la privatisation du secteur d'Etat). La situation des pays de l'Est est analysé à partir de l'hypothèse de leur rentrée dans une période de transition vers le capitalisme dont on ne peut considérer qu'elle est achevée dans aucun pays de la zone. Les difficultés du processus ne peuvent s'analyser seulement en terme d'héritage de l'ancienne structure mais renvoient aussi au caractère "non naturel" de l'économie de marché. La mise en place des conditions générales de fonctionnement d'une économie capitaliste suppose à la fois le démantèlement de l'ancien système et l'instauration d'un nouvel ordre économique ; sur ce dernier point, des oppositions existent quant au rôle de l'Etat et aux potentialités du secteur informel. (Résumé d'auteur)
ACL ; International audience ; Plusieurs textes de ce numéro nous interpellent à pro-pos de la connaissance, de ses processus de construction, des cadres conceptuels qui l'organisent, de sa formalisa-tion par les modèles, de son appropriation par le sens commun ou l'action publique… Les processus de connaissance sont à l'arrière-plan du travail de recherche. Pour nous, ils sont également à la base des-et, pourrait-on dire plus fortement encore, en jeu dans les-tentatives de dépassement des démarches disciplinaires auxquelles nous sommes si attachés à NSS. Mais s'en tenir à une posture interdisciplinaire fondée sur une confrontation des points de vue disciplinaires fait l'impasse sur les limites intrinsèques à toute démarche de connaissance. Une approche interdisciplinaire peut être ainsi victime d'une certaine cécité et elle doit pour le moins être consciente de ses limites. La transdisciplina-rité, au sens d'une intégration et d'un dépassement des disciplines, est-elle une alternative qui peut être mise en pratique (voire qui doit l'être) ou simplement un cadre de référence ultime, une sorte de « point oméga » permettant de mieux comprendre les ressorts cognitifs qui sont à l'arrière-plan de l'interdisciplinarité, afin de pratiquer celle-ci de façon plus réflexive ? Toute connaissance procède de la perception que nous avons du monde, nous rappellent Jean-Pierre Bréchet et Gérard Gigand dans leur article, rendant ainsi explicite que nous construisons la connaissance sur l'inconnaissabilité radicale qu'engage notre présence au monde. Ils proposent une ingénierie représentationnelle en recourant à un appareillage intellectuel basé sur un schéma ternaire (incomplétude, autoréférence et indéter-mination) pour comprendre et traiter la réalité phénomé-nologique. C'est effectivement une posture essentielle, car le monde qui nous entoure n'existe que par la façon dont nous le percevons et dont nous concevons nos interactions avec les êtres et les objets qui le composent. Et ce sont ces interactions qui construisent la dynamique de nos perceptions de l'existant. Cela est particulièrement vrai dans nos relations avec les autres êtres vivants, humains certes, mais également avec notre environnement bio-physique au sein duquel nous agissons, vivons, pensons 1. Nous ne percevons ce monde qu'à partir de ce que nous sommes, c'est-à-dire des interactions, des relations que nous sommes capables de construire avec les bêtes, les gens, les choses qui le constituent, et à partir des intentions avec lesquelles nous entrons en relation. Une telle posture conduit à revoir les distinctions usuelles entre action et connaissance, comme entre « technê » et « epis-têmê ». Et si, justement, il n'y avait pas de différence subs-tantielle entre agir et connaître, à partir du moment où ils procèdent l'un et l'autre des interactions que génère toute praxis, celle-ci étant une expérience singulière de notre rapport aux autres, au monde biophysique et aux transformations ainsi engendrées ? C'est d'ailleurs ce à quoi nous invitent également ceux qui distinguent 2 les connaissances établies (knowledge), enseignables et trans-missibles, et les connaissances en train de se produire au cours de l'action (knowing), pour les appeler à interagir dans le cadre d'une danse créative (generative dance) à l'origine de l'inédit, du nouveau, du changement… Ce sont dans les interactions que cette dualité émerge, et plus particulièrement lors des échanges réitérés entre les dif-férentes connaissances, par exemple les connaissances scientifiques du chercheur, les connaissances techniques des praticiens et les savoirs en action des responsables administratifs ou politiques en charge de la gestion d'une situation ; cette dualité émerge également lors des élabo-rations collectives et lors des échanges de points de vue entre ces différents acteurs, chercheurs et non-chercheurs. Ce sont toutes ces interactions qui engendrent des conditions nouvelles et donc une situation nouvelle. Dans son texte publié dans ce numéro, Marc Mormont nous rappelle que John Dewey va même jusqu'à préférer parler de « transaction » afin de dépasser la notion d'interaction 1 Voir, par exemple, Hubert, B., 2004. Pour une écologie de l'action. Savoir agir, apprendre, connaître, Paris, Éditions Arguments. 2 Comme Cook, S.D.N., Brown, J.S., 1999. Bridging epistemo-logies: the generative dance between organizational knowledge and organizational knowing, Organization Science, 10, 4, 381-400. Article publié par EDP Sciences
ACL ; International audience ; Plusieurs textes de ce numéro nous interpellent à pro-pos de la connaissance, de ses processus de construction, des cadres conceptuels qui l'organisent, de sa formalisa-tion par les modèles, de son appropriation par le sens commun ou l'action publique… Les processus de connaissance sont à l'arrière-plan du travail de recherche. Pour nous, ils sont également à la base des-et, pourrait-on dire plus fortement encore, en jeu dans les-tentatives de dépassement des démarches disciplinaires auxquelles nous sommes si attachés à NSS. Mais s'en tenir à une posture interdisciplinaire fondée sur une confrontation des points de vue disciplinaires fait l'impasse sur les limites intrinsèques à toute démarche de connaissance. Une approche interdisciplinaire peut être ainsi victime d'une certaine cécité et elle doit pour le moins être consciente de ses limites. La transdisciplina-rité, au sens d'une intégration et d'un dépassement des disciplines, est-elle une alternative qui peut être mise en pratique (voire qui doit l'être) ou simplement un cadre de référence ultime, une sorte de « point oméga » permettant de mieux comprendre les ressorts cognitifs qui sont à l'arrière-plan de l'interdisciplinarité, afin de pratiquer celle-ci de façon plus réflexive ? Toute connaissance procède de la perception que nous avons du monde, nous rappellent Jean-Pierre Bréchet et Gérard Gigand dans leur article, rendant ainsi explicite que nous construisons la connaissance sur l'inconnaissabilité radicale qu'engage notre présence au monde. Ils proposent une ingénierie représentationnelle en recourant à un appareillage intellectuel basé sur un schéma ternaire (incomplétude, autoréférence et indéter-mination) pour comprendre et traiter la réalité phénomé-nologique. C'est effectivement une posture essentielle, car le monde qui nous entoure n'existe que par la façon dont nous le percevons et dont nous concevons nos interactions avec les êtres et les objets qui le composent. Et ce sont ces interactions qui construisent la dynamique de nos perceptions de l'existant. Cela est particulièrement vrai dans nos relations avec les autres êtres vivants, humains certes, mais également avec notre environnement bio-physique au sein duquel nous agissons, vivons, pensons 1. Nous ne percevons ce monde qu'à partir de ce que nous sommes, c'est-à-dire des interactions, des relations que nous sommes capables de construire avec les bêtes, les gens, les choses qui le constituent, et à partir des intentions avec lesquelles nous entrons en relation. Une telle posture conduit à revoir les distinctions usuelles entre action et connaissance, comme entre « technê » et « epis-têmê ». Et si, justement, il n'y avait pas de différence subs-tantielle entre agir et connaître, à partir du moment où ils procèdent l'un et l'autre des interactions que génère toute praxis, celle-ci étant une expérience singulière de notre rapport aux autres, au monde biophysique et aux transformations ainsi engendrées ? C'est d'ailleurs ce à quoi nous invitent également ceux qui distinguent 2 les connaissances établies (knowledge), enseignables et trans-missibles, et les connaissances en train de se produire au cours de l'action (knowing), pour les appeler à interagir dans le cadre d'une danse créative (generative dance) à l'origine de l'inédit, du nouveau, du changement… Ce sont dans les interactions que cette dualité émerge, et plus particulièrement lors des échanges réitérés entre les dif-férentes connaissances, par exemple les connaissances scientifiques du chercheur, les connaissances techniques des praticiens et les savoirs en action des responsables administratifs ou politiques en charge de la gestion d'une situation ; cette dualité émerge également lors des élabo-rations collectives et lors des échanges de points de vue entre ces différents acteurs, chercheurs et non-chercheurs. Ce sont toutes ces interactions qui engendrent des conditions nouvelles et donc une situation nouvelle. Dans son texte publié dans ce numéro, Marc Mormont nous rappelle que John Dewey va même jusqu'à préférer parler de « transaction » afin de dépasser la notion d'interaction 1 Voir, par exemple, Hubert, B., 2004. Pour une écologie de l'action. Savoir agir, apprendre, connaître, Paris, Éditions Arguments. 2 Comme Cook, S.D.N., Brown, J.S., 1999. Bridging epistemo-logies: the generative dance between organizational knowledge and organizational knowing, Organization Science, 10, 4, 381-400. Article publié par EDP Sciences
ACL ; International audience ; Plusieurs textes de ce numéro nous interpellent à pro-pos de la connaissance, de ses processus de construction, des cadres conceptuels qui l'organisent, de sa formalisa-tion par les modèles, de son appropriation par le sens commun ou l'action publique… Les processus de connaissance sont à l'arrière-plan du travail de recherche. Pour nous, ils sont également à la base des-et, pourrait-on dire plus fortement encore, en jeu dans les-tentatives de dépassement des démarches disciplinaires auxquelles nous sommes si attachés à NSS. Mais s'en tenir à une posture interdisciplinaire fondée sur une confrontation des points de vue disciplinaires fait l'impasse sur les limites intrinsèques à toute démarche de connaissance. Une approche interdisciplinaire peut être ainsi victime d'une certaine cécité et elle doit pour le moins être consciente de ses limites. La transdisciplina-rité, au sens d'une intégration et d'un dépassement des disciplines, est-elle une alternative qui peut être mise en pratique (voire qui doit l'être) ou simplement un cadre de référence ultime, une sorte de « point oméga » permettant de mieux comprendre les ressorts cognitifs qui sont à l'arrière-plan de l'interdisciplinarité, afin de pratiquer celle-ci de façon plus réflexive ? Toute connaissance procède de la perception que nous avons du monde, nous rappellent Jean-Pierre Bréchet et Gérard Gigand dans leur article, rendant ainsi explicite que nous construisons la connaissance sur l'inconnaissabilité radicale qu'engage notre présence au monde. Ils proposent une ingénierie représentationnelle en recourant à un appareillage intellectuel basé sur un schéma ternaire (incomplétude, autoréférence et indéter-mination) pour comprendre et traiter la réalité phénomé-nologique. C'est effectivement une posture essentielle, car le monde qui nous entoure n'existe que par la façon dont nous le percevons et dont nous concevons nos interactions avec les êtres et les objets qui le composent. Et ce sont ces interactions qui construisent la dynamique de nos perceptions de l'existant. Cela est particulièrement vrai dans nos relations avec les autres êtres vivants, humains certes, mais également avec notre environnement bio-physique au sein duquel nous agissons, vivons, pensons 1. Nous ne percevons ce monde qu'à partir de ce que nous sommes, c'est-à-dire des interactions, des relations que nous sommes capables de construire avec les bêtes, les gens, les choses qui le constituent, et à partir des intentions avec lesquelles nous entrons en relation. Une telle posture conduit à revoir les distinctions usuelles entre action et connaissance, comme entre « technê » et « epis-têmê ». Et si, justement, il n'y avait pas de différence subs-tantielle entre agir et connaître, à partir du moment où ils procèdent l'un et l'autre des interactions que génère toute praxis, celle-ci étant une expérience singulière de notre rapport aux autres, au monde biophysique et aux transformations ainsi engendrées ? C'est d'ailleurs ce à quoi nous invitent également ceux qui distinguent 2 les connaissances établies (knowledge), enseignables et trans-missibles, et les connaissances en train de se produire au cours de l'action (knowing), pour les appeler à interagir dans le cadre d'une danse créative (generative dance) à l'origine de l'inédit, du nouveau, du changement… Ce sont dans les interactions que cette dualité émerge, et plus particulièrement lors des échanges réitérés entre les dif-férentes connaissances, par exemple les connaissances scientifiques du chercheur, les connaissances techniques des praticiens et les savoirs en action des responsables administratifs ou politiques en charge de la gestion d'une situation ; cette dualité émerge également lors des élabo-rations collectives et lors des échanges de points de vue entre ces différents acteurs, chercheurs et non-chercheurs. Ce sont toutes ces interactions qui engendrent des conditions nouvelles et donc une situation nouvelle. Dans son texte publié dans ce numéro, Marc Mormont nous rappelle que John Dewey va même jusqu'à préférer parler de « transaction » afin de dépasser la notion d'interaction 1 Voir, par exemple, Hubert, B., 2004. Pour une écologie de l'action. Savoir agir, apprendre, connaître, Paris, Éditions Arguments. 2 Comme Cook, S.D.N., Brown, J.S., 1999. Bridging epistemo-logies: the generative dance between organizational knowledge and organizational knowing, Organization Science, 10, 4, 381-400. Article publié par EDP Sciences
ACL ; International audience ; Plusieurs textes de ce numéro nous interpellent à pro-pos de la connaissance, de ses processus de construction, des cadres conceptuels qui l'organisent, de sa formalisa-tion par les modèles, de son appropriation par le sens commun ou l'action publique… Les processus de connaissance sont à l'arrière-plan du travail de recherche. Pour nous, ils sont également à la base des-et, pourrait-on dire plus fortement encore, en jeu dans les-tentatives de dépassement des démarches disciplinaires auxquelles nous sommes si attachés à NSS. Mais s'en tenir à une posture interdisciplinaire fondée sur une confrontation des points de vue disciplinaires fait l'impasse sur les limites intrinsèques à toute démarche de connaissance. Une approche interdisciplinaire peut être ainsi victime d'une certaine cécité et elle doit pour le moins être consciente de ses limites. La transdisciplina-rité, au sens d'une intégration et d'un dépassement des disciplines, est-elle une alternative qui peut être mise en pratique (voire qui doit l'être) ou simplement un cadre de référence ultime, une sorte de « point oméga » permettant de mieux comprendre les ressorts cognitifs qui sont à l'arrière-plan de l'interdisciplinarité, afin de pratiquer celle-ci de façon plus réflexive ? Toute connaissance procède de la perception que nous avons du monde, nous rappellent Jean-Pierre Bréchet et Gérard Gigand dans leur article, rendant ainsi explicite que nous construisons la connaissance sur l'inconnaissabilité radicale qu'engage notre présence au monde. Ils proposent une ingénierie représentationnelle en recourant à un appareillage intellectuel basé sur un schéma ternaire (incomplétude, autoréférence et indéter-mination) pour comprendre et traiter la réalité phénomé-nologique. C'est effectivement une posture essentielle, car le monde qui nous entoure n'existe que par la façon dont nous le percevons et dont nous concevons nos interactions avec les êtres et les objets qui le composent. Et ce sont ces interactions qui construisent la dynamique de nos perceptions de l'existant. Cela est particulièrement vrai dans nos relations avec les autres êtres vivants, humains certes, mais également avec notre environnement bio-physique au sein duquel nous agissons, vivons, pensons 1. Nous ne percevons ce monde qu'à partir de ce que nous sommes, c'est-à-dire des interactions, des relations que nous sommes capables de construire avec les bêtes, les gens, les choses qui le constituent, et à partir des intentions avec lesquelles nous entrons en relation. Une telle posture conduit à revoir les distinctions usuelles entre action et connaissance, comme entre « technê » et « epis-têmê ». Et si, justement, il n'y avait pas de différence subs-tantielle entre agir et connaître, à partir du moment où ils procèdent l'un et l'autre des interactions que génère toute praxis, celle-ci étant une expérience singulière de notre rapport aux autres, au monde biophysique et aux transformations ainsi engendrées ? C'est d'ailleurs ce à quoi nous invitent également ceux qui distinguent 2 les connaissances établies (knowledge), enseignables et trans-missibles, et les connaissances en train de se produire au cours de l'action (knowing), pour les appeler à interagir dans le cadre d'une danse créative (generative dance) à l'origine de l'inédit, du nouveau, du changement… Ce sont dans les interactions que cette dualité émerge, et plus particulièrement lors des échanges réitérés entre les dif-férentes connaissances, par exemple les connaissances scientifiques du chercheur, les connaissances techniques des praticiens et les savoirs en action des responsables administratifs ou politiques en charge de la gestion d'une situation ; cette dualité émerge également lors des élabo-rations collectives et lors des échanges de points de vue entre ces différents acteurs, chercheurs et non-chercheurs. Ce sont toutes ces interactions qui engendrent des conditions nouvelles et donc une situation nouvelle. Dans son texte publié dans ce numéro, Marc Mormont nous rappelle que John Dewey va même jusqu'à préférer parler de « transaction » afin de dépasser la notion d'interaction 1 Voir, par exemple, Hubert, B., 2004. Pour une écologie de l'action. Savoir agir, apprendre, connaître, Paris, Éditions Arguments. 2 Comme Cook, S.D.N., Brown, J.S., 1999. Bridging epistemo-logies: the generative dance between organizational knowledge and organizational knowing, Organization Science, 10, 4, 381-400. Article publié par EDP Sciences
ACL ; International audience ; Plusieurs textes de ce numéro nous interpellent à pro-pos de la connaissance, de ses processus de construction, des cadres conceptuels qui l'organisent, de sa formalisa-tion par les modèles, de son appropriation par le sens commun ou l'action publique… Les processus de connaissance sont à l'arrière-plan du travail de recherche. Pour nous, ils sont également à la base des-et, pourrait-on dire plus fortement encore, en jeu dans les-tentatives de dépassement des démarches disciplinaires auxquelles nous sommes si attachés à NSS. Mais s'en tenir à une posture interdisciplinaire fondée sur une confrontation des points de vue disciplinaires fait l'impasse sur les limites intrinsèques à toute démarche de connaissance. Une approche interdisciplinaire peut être ainsi victime d'une certaine cécité et elle doit pour le moins être consciente de ses limites. La transdisciplina-rité, au sens d'une intégration et d'un dépassement des disciplines, est-elle une alternative qui peut être mise en pratique (voire qui doit l'être) ou simplement un cadre de référence ultime, une sorte de « point oméga » permettant de mieux comprendre les ressorts cognitifs qui sont à l'arrière-plan de l'interdisciplinarité, afin de pratiquer celle-ci de façon plus réflexive ? Toute connaissance procède de la perception que nous avons du monde, nous rappellent Jean-Pierre Bréchet et Gérard Gigand dans leur article, rendant ainsi explicite que nous construisons la connaissance sur l'inconnaissabilité radicale qu'engage notre présence au monde. Ils proposent une ingénierie représentationnelle en recourant à un appareillage intellectuel basé sur un schéma ternaire (incomplétude, autoréférence et indéter-mination) pour comprendre et traiter la réalité phénomé-nologique. C'est effectivement une posture essentielle, car le monde qui nous entoure n'existe que par la façon dont nous le percevons et dont nous concevons nos interactions avec les êtres et les objets qui le composent. Et ce sont ces interactions qui construisent la dynamique de nos perceptions de l'existant. Cela est particulièrement vrai dans nos relations avec les autres êtres vivants, humains certes, mais également avec notre environnement bio-physique au sein duquel nous agissons, vivons, pensons 1. Nous ne percevons ce monde qu'à partir de ce que nous sommes, c'est-à-dire des interactions, des relations que nous sommes capables de construire avec les bêtes, les gens, les choses qui le constituent, et à partir des intentions avec lesquelles nous entrons en relation. Une telle posture conduit à revoir les distinctions usuelles entre action et connaissance, comme entre « technê » et « epis-têmê ». Et si, justement, il n'y avait pas de différence subs-tantielle entre agir et connaître, à partir du moment où ils procèdent l'un et l'autre des interactions que génère toute praxis, celle-ci étant une expérience singulière de notre rapport aux autres, au monde biophysique et aux transformations ainsi engendrées ? C'est d'ailleurs ce à quoi nous invitent également ceux qui distinguent 2 les connaissances établies (knowledge), enseignables et trans-missibles, et les connaissances en train de se produire au cours de l'action (knowing), pour les appeler à interagir dans le cadre d'une danse créative (generative dance) à l'origine de l'inédit, du nouveau, du changement… Ce sont dans les interactions que cette dualité émerge, et plus particulièrement lors des échanges réitérés entre les dif-férentes connaissances, par exemple les connaissances scientifiques du chercheur, les connaissances techniques des praticiens et les savoirs en action des responsables administratifs ou politiques en charge de la gestion d'une situation ; cette dualité émerge également lors des élabo-rations collectives et lors des échanges de points de vue entre ces différents acteurs, chercheurs et non-chercheurs. Ce sont toutes ces interactions qui engendrent des conditions nouvelles et donc une situation nouvelle. Dans son texte publié dans ce numéro, Marc Mormont nous rappelle que John Dewey va même jusqu'à préférer parler de « transaction » afin de dépasser la notion d'interaction 1 Voir, par exemple, Hubert, B., 2004. Pour une écologie de l'action. Savoir agir, apprendre, connaître, Paris, Éditions Arguments. 2 Comme Cook, S.D.N., Brown, J.S., 1999. Bridging epistemo-logies: the generative dance between organizational knowledge and organizational knowing, Organization Science, 10, 4, 381-400. Article publié par EDP Sciences
Na Amazônia brasileira, o conceito de bioeconomia lança uma nova luz sobre sustentabilidade do processamento e comercialização de produtos da floresta associados aos territórios de povos e comunidades tradicionais. Este artigo se propõe a discutir as potencialidades do desenvolvimento de ingredientes naturais (bioinsumos) a partir do conhecimento de populações locais, de acordo com a demanda dos mercados internacionais. Primeiramente, vamos relembrar como surgiu o conceito de bioeconomia, vinculado à promoção da sociobiodiversidade. Em seguida, apresentaremos as principais tendências observadas no mercado internacional de cosméticos. Com base em nossas experiências de campo com as populações amazônicas e visitas realizadas em feiras e com profissionais da área cosmética, identificaremos os obstáculos a serem superados para uma comercialização mais ampla dos produtos amazônicos. Ao final avaliaremos o quanto a noção de sociobiodiversidade é compatível com a lógica de mercado.
Ao estudar a contribuição do Brasil na Convenção das Nações Unidas sobre as alterações climáticas para a COP21 (INDC), mostramos como o País afirma tanto a sua soberania quanto uma dupla postura de quem está fazendo o dever de casa e é líder na arena internacional. A queda do desmatamento na Amazônia permitiu ao Brasil reduzir suas emissões de gases de efeito estufa, mas mascarou o aumento das emissões em todos os outros setores. Ao deixar de realizar uma transição energética efetiva, a contribuição apoia todos seus esforços em um "agronegócio do futuro" sem romper com o modelo político baseado na exportação de commodities agrícolas. Analisamos aqui a contribuição brasileira como marco de um modelo político nacional aplicado sob a perspectiva de uma nova problemática representada pelo aquecimento climático.
Une confusion apparente masque aussi bien les droits fonciers que les relations de travail dans des économies paysannes du Sénégal, de Côte d'Ivoire et du Pérou. Elle s'explique autant par l'organisation interne de ces sociétés que par le type de marché qui les caractérise. Ce dernier se comprend par les politiques agraires menées de 1960 à 1980. La mondialisation des programmes d'ajustement structurel, qui tendent à la généralisation d'un marché à concurrence parfaite, est en pleine contradiction avec ces politiques. (Résumé d'auteur)
Protected areas, such as nature reserves, national parks and marine conservation areas, are the main tool of nature conservation policies and are increasing on a worldwide scale. Giving an account of the extension and diversification of protected areas, this book determines whether these two processes constitute a breakdown in conservation policies.
Der Sammelband stellt einen Beitrag zur Evaluierung von Entwicklungspolitiken öffentlicher und nichtstaatlicher Institutionen dar, teilweise am Beispiel konkreter Länder und Projekte, aus der Feder französischer Anthropologen, Wirtschaftswissenschaftler und Geographen. (DÜI-Cls)