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Une clarification historique sur la fragmentation des sociétés du Moyen-Orient invite à un sursaut citoyen.

La fatigue de l'Occident à l'égard du Moyen-Orient s'exprime dans son repli stratégique, son incapacité à comprendre la géopolitique de la région et ses propres crises économiques et institutionnelles. Elle favorise le retour de la Russie comme puissance mondiale.

Si la cité est fondée dans la violence, elle ne peut survivre sans pacifier la société. Selon Ibn Khaldûn, les marges « barbares » mobilisent alors leurs ressources matérielles et symboliques pour faire dissidence et conquérir le pouvoir. La dissidence urbaine permet de comprendre l'effondrement des cités contemporaines, ainsi Mossoul en 2014.

En Irak, les Kurdes disposent d'un quasi-État. La guerre civile syrienne a pour résultat d'autonomiser les Kurdes du pays. La politique ambiguë de l'AKP dégage au profit des Kurdes un nouvel espace politique en Turquie. Ce développement d'entités s'approchant de structures étatiques ne conduit cependant pas à la constitution d'un espace politique unique. Il demeure fragile, et divise les Kurdes en espaces séparés, autant qu'il les réunit dans une aspiration politique commune. politique étrangère

Though a macro-level analysis this article examines the evolution of the Kurdish issue since the occupation of Iraq in 2003 and the Syrian crisis in 2011, underlining the necessity of a comparison between the current period and past situations, namely that of the 1980s. Kurdish actors participated from a rather weak position in the Middle-East wide conflicts during the 1980s; alliances with regional states that gave access to political and military resources ensured their durability, but a high price was paid for their transformation into subordinated players of a broader "state of violence". Since 2011, the trans-border Kurdish space finds itself once again in the heart of a "system of transaction" based on violence, but Kurdish organisations face the new region-wide conflicts in a position of empowerment in Iraq, Syria and Turkey. Kurd û Rewşa Tund ya Rojhilata Navîn: 1980yan û 2010anEv gotar, bi rêka helsengeka asta-makro, vedikole li peresîna pirsgirêka Kurdî ji dema dagirbûna Iraqê di 2003yê da û qeyrana Sûriyeyê di 2011ê da û bi taybetî beldikişîne ser pêwistiya berhevdaneka di navbera serdema niha û rewşa borî, anku rewşa salên 80yan. Di salên 80yan da hêzên Kurd pitir ji pozisyoneka qels û lawaz beşdarî dijberî û aloziyên Rojhilata Navîn bûn; hevalbendiyên li gel dewletên li herêmê rê da bikaranîna çavkaniyên siyasî û leşkerî bo misogerkirina berdewamiya hêzên Kurd; lê van dewletan, bi hewldanên giranbuha, hişt ku kurd bimînin wekî aktorên bindest di nav rewşa tund ya herêmê da. Ji 2011ê ve, tevgera kurd ya dersînor careka din xwe di navenda pergaleka tund da dibine; lê vê carê rêkxistinên kurd yên li Iraq, Sûriye û Tirkiyeyê ji pozisyoneka bihêz rûberî vê dijberiya berfireh ya heremî ne. کورد و ''باری توندوتیژی''ی ڕۆژهەڵاتی ناوەڕاست: ١٩٨٠کان و ٢٠١٠یەکانحئەگەرچی ئەم گوتارە شیکردنەوەیە لە پلەیەکی باڵادا، لە گەشەکردنی پرسی کورد ورد دەبێتەوە لە داگیرکردنی عیراقەوە ساڵی ٢٠٠٣ و لە قەیرانی سووریاوە ساڵی ٢٠١١، ئەوەیش جەخت دەکات کە پێویستە بەراورد بکرێت لەنێوان قۆناغی ئێستا و و هەلومەرجی ڕابوردوودا، واتە هەلومەرجی ١٩٨٠کان. نەخشگێڕانی کورد لە هەڵوێستێکی تا ڕادەیەک لاوازەوە بەشدارییان لە ناکۆکییە فراوانەکانی ڕۆژهەڵاتی ناوەڕاستی ١٩٨٠کاندا کرد؛ هاوپەیمانیکردن لەگەڵ دەوڵەتانی ناوچەییدا کە دەبووە هۆی دەستکەوتنی سەرچاوەی سیاسی و عەسکەری، مانەوەیانی دابین دەکرد، بەڵام دەبوو نرخێکی زۆریش بدەن بۆ ئەوەی ببنە یاریکەری لاوەکی لە ''باری توندوتیژی''یەکی بەربڵاودا. لە ساڵی ٢٠١١ بە دواوە، ڕووپێوی کوردیی ئەمدیو و ئەودیوی سنوورەکان جارێکی دیکە خۆی لە ناوجەرگەی ''سیستەمێکی بدە و بستێنە''دا دەبینێتەوە کە لەسەر توندوتیژی هەڵچنراوە، بەڵام ڕێکخراوە کوردییەکان کە ڕووبەڕووی ناکۆکییە بەربڵاوەکانی ناوچەکە دەبنەوە، لە پلەیەکی توانستدان لە عیراق، سووریا و تورکیا.

The Kurds in Iraq occupy what is practically a state. The Syrian civil war has resulted in the autonomization of the countries Kurdish population. To Kurdish advantage, the JDPs ambiguous policy has cleared a new political space in Turkey. The development of entities that are almost states has not, however, led to the constitution of a unique political space. It remains fragile and divides Kurds into separate zones just as much as it unites them through a common political goal. Adapted from the source document.

"Since the AKP's first electoral victory in 2002, Turkey has recognized the existence of the Kurds and the Kurdish issue and taken a series of steps to resolve it. She did, however, not entirely abandon coercive policies. The 'Peace Process', started with official discussions between Erdogan's government and the PKK of Abdullah Öcalan, has, so far, resulted in a remarkable decrease in violence; but the Syrian crisis, as well as Turkey's domestic political turmoil, may lead to unpredictable scenario in the future." (author's abstract)

Le contexte régional d'avant 2010 se caractérisait par une double radicalisation de l'espace kurde, d'abord dans chacune de ses parties en Turquie, en Iran, en Irak et en Syrie par rapport aux États, puis dans sa dimension transfrontalière, impliquant de nombreuses interactions entre divers acteurs politiques. Mais, depuis juin-juillet 2012, la situation régionale a basculé dans un état de violence. Au cœur de l'espace kurde, terme qu'on pourrait préférer à celui de Kurdistan pour mieux appréhender toutes les ramifications et toute la complexité de la question kurde à l'échelle moyen-orientale, il y a désormais le Kurdistan d'Irak qui dispose du statut d'entité fédérée et qui pourrait, potentiellement du moins, constituer le noyau d'un futur État kurde. Il est évident que l'existence de cette entité suscite autant d'espoir chez les Kurdes que d'inquiétude dans les États où ils se trouvent ; elle sert en tout cas de repère symbolique fort expliquant la radicalisation de l'espace kurde dans sa totalité.

Résumé Pourquoi est-ce en Tunisie puis en Égypte que la contestation des régimes autoritaires dans le monde arabe est allée jusqu'à son terme ? Si le processus révolutionnaire est désormais amorcé dans de nombreux pays, rien ne garantit, dans un avenir proche, qu'il aboutisse à d'autres changements de régime. Il y a en tout cas une spécificité des contextes socio-politiques de la Tunisie et de l'Égypte qu'il convient de bien identifier si nous voulons mieux appréhender les effets possibles du « réveil des peuples » auquel on assiste au Sud et à l'Est de la Méditerranée.