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L'industrie des aliments du betail utilise une gamme de plus en plus etendue d'ingredients dans ses formules. L'estimation d'un systeme complet de demande derivee des matieres premieres utilisees par les fabricants et les eleveurs devient donc difficile au moins en raison des problemes de collinearite. Comme les exigences techniques sur les formules portent principalement sur leur contenu en energie et en proteine, les auteurs ont choisi d'agreger les matieres premieres en quelques groupes bases sur leur contenu relatif energie/proteine, et de faire l'hypothese de separabilite entre ces agregats. De tels systemes complets de demande derivee permettent d'evaluer les impacts relatifs de changement de prix affectant des ingredients majeurs comme les cereales et de les comparer a ceux portant sur des ingredients moins importants dans le cout comme le manioc ou les autres produits de substitution aux cereales. Cette approche conduit a souligner l'amplitude de l'effet d'expansion relative a l'effet de substitution dans le comportement de la demande derivee. Quelques enseignements peuvent etre tires de cette analyse concernant la politique agricole.

Cet article présente une synthèse sur les soutiens publics accordés à l'agriculture européenne et française. A l'échelle internationale, les indicateurs construits par l'OCDE indiquent que l'Union européenne (UE) est une zone qui protège plus son agriculture que de nombreuses autres zones exportatrices (Australie, Nouvelle-Zélande, Etats-Unis). Cependant, et du fait des réformes successives de la Politique Agricole Commune (PAC), les dépenses budgétaires totales pour l'agriculture sont, rapportées au Produit Intérieur Brut (PIB), en diminution. Les aides directes allouées aux agriculteurs ont, quant à elles, fortement progressé et jouent désormais un rôle déterminant dans le revenu de très nombreuses exploitations agricoles. Avec l'instauration du découplage, le débat relatif à légitimité des soutiens à l'agriculture se tient dans un contexte nouveau. ; This article presents an analysis on the public supports granted to European and French agriculture. At the international level, the indicators built by OECD indicate that the European Union (EU) is a zone which protects more its agriculture that many other exporting zones (Australia, New Zealand, the United States). However, and because of the successive reforms of the Common agricultural policy (CAP), the budgetary expenditure for agriculture, is reported to the Gross Domestic Product (GDP), in reduction. The direct subsidies, which strongly progressed, play from now a determining part in the income of many farms. With the introduction of the decoupling, the debate relating to legitimacy of the supports is held in a new context.

Cet article a pour principal objectif de montrer l'intérêt de la modélisation en équilibre général calculable (EGC) pour l'étude de problèmes agricoles. Les principes de la modélisation en EGC sont d'abord rappelés. En résumé, les modèles d'EGC diffèrent des modèles d'équilibre partiel multi-marchés essentiellement par leur caractère exhaustif et par la solidité des fondements microéconomiques sur lesquels ils reposent. L'importance de ces caractéristiques est ensuite illustrée à partir du modèle d'EGC centré sur l'agriculture américaine. Il apparaît alors que, si l'exhaustivité a un coût dans la mesure où la prise en compte de toutes les interdépendances d'une économie implique qu'il est très difficile de prévoir ex ante les résultats d'un scénario donné, le recours à la théorie économique sous-jacente et la cohérence globale de la modélisation en EGC permettent de s'assurer de la robustesse de l'analyse.

Ce chapitre fournit donc une présentation des politiques agri-environnementales en Europe et fait une rapide revue de littérature sur leur performance, en termes d'impact environnemental et de coûts. Il développe ensuite une analyse théorique des enjeux liés à l'établissement et au respect des contrats agri-environnementaux, fournissant ainsi un nouvel éclairage sur les résultats parfois décevants des programmes agri-environnementaux. Les mécanismes d'allocation des contrats sont comparés, à la fois sur une base théorique et à partir de l'analyse des expériences de certains pays. Enfin, des propositions pour le cas français sont développées.

Ce document pose la question du lien entre le degré d'intensification et les volumes d'émissions polluantes dans le cas du secteur français des grandes cultures. Il part de l'observation que les niveaux d'intensification choisis par les producteurs présentent une forte variabilité inter-régionale. L'objectif est alors de montrer que la qualité de la terre est un élément clé au regard de cette hétérogénéité des comportements des producteurs. Un cadre théorique, représentant le comportement du producteur lorsque la qualité de la terre est explicitement prise en compte, est développé. Il permet de mettre en évidence le lien entre qualité de la terre et processus d'intensification. A ce stade, l'accent est mis sur les propriétés de la fonction de production. On étudie ensuite l'impact de changements de l'environnement économique sur les décisions du producteur de façon à illustrer, sur le plan analytique, comment la politique agricole commune a contribué à accélérer le processus d'intensification dans le secteur français des grandes cultures. Le dernier point de l'analyse porte sur le lien entre les volumes d'intrants utilisés et les volumes d'émissions polluantes, en retenant le cas des engrais chimiques. On montre alors que la prise en compte de la qualité de la terre peut conduire à une relation négative entre quantités d'engrais appliquées et volumes d'émissions polluantes.

Dans le cadre de la mise en place d'un programme commun, les chercheurs de l'INRA et du Cemagref s'interrogent sur la forêt paysanne et l'agroforesterie. Sont étudiés : le développement ou l'introduction d'activités forestières dans des exploitations agricoles, leurs effets sur l'organisation du travail, l'affectation des terres et du capital.

Si l'intérêt des biocarburants pour la sécurité énergétique et la lutte contre le réchauffement climatique est aujourd'hui fortement débattu en Europe, nul ne conteste qu'ils ont un effet bénéfique sur l'agriculture européenne. Nous évaluons les impacts sur les différents marchés et revenus agricoles européens d'une application complète de la directive européenne de promotion de ces biocarburants. Cette évaluation tient compte des possibilités d'importation de ces produits en provenance du marché mondial ainsi que des effets induits sur l'élevage. Nous montrons des effets substantiels sur les marchés des grandes cultures et des effets très modestes sur les marchés des produits d'élevage. Le revenu agricole total augmente mais de manière limitée par rapport aux dépenses publiques injectées. ; Although the importance of biofuels for energy safety and the combat against global warming is strongly debated in Europe, no one contests that they have a beneficial effect on European agriculture. We assess the impacts of full enforcement of the European Directive promoting these biofuels on the various European markets and on farm incomes. This assessment takes into account the possibilities of importing these products from the world market, as well as the induced effects on livestock. We show substantial effects on large crop markets and very little effects on cattle-breeding markets. Total farm income increases in relation to associated public expenditure, but in a limited way.

Si l'intérêt des biocarburants pour la sécurité énergétique et la lutte contre le réchauffement climatique est aujourd'hui fortement débattu en Europe, nul ne conteste qu'ils ont un effet bénéfique sur l'agriculture européenne. Nous évaluons les impacts sur les différents marchés et revenus agricoles européens d'une application complète de la directive européenne de promotion de ces biocarburants. Cette évaluation tient compte des possibilités d'importation de ces produits en provenance du marché mondial ainsi que des effets induits sur l'élevage. Nous montrons des effets substantiels sur les marchés des grandes cultures et des effets très modestes sur les marchés des produits d'élevage. Le revenu agricole total augmente mais de manière limitée par rapport aux dépenses publiques injectées. ; Although the importance of biofuels for energy safety and the combat against global warming is strongly debated in Europe, no one contests that they have a beneficial effect on European agriculture. We assess the impacts of full enforcement of the European Directive promoting these biofuels on the various European markets and on farm incomes. This assessment takes into account the possibilities of importing these products from the world market, as well as the induced effects on livestock. We show substantial effects on large crop markets and very little effects on cattle-breeding markets. Total farm income increases in relation to associated public expenditure, but in a limited way.

Marquée lors de sa création par son approche sectorielle, avec la prédominance de sa politique agricole, l'Union européenne a ensuite développé des approches territoriales, consacrées à des zones particulières. Les territoires ruraux ont ainsi été l'objet de mesures spécifiques, destinées à leur développement. Ces territoires se caractérisent par leur grande étendue et leur faible densité de population. Actuellement dans l'Europe des 27, et selon une définition de l'OCDE, les territoires (NUTS3) «essentiellement ruraux» occupent 53% des surfaces et abritent 17% des populations. Si l'on ajoute les territoires «relativement ruraux», on atteint 91% des surfaces et 56% des populations (Union européenne, 2007).

Cet article tente de justifier l'hypothèse selon laquelle le niveau d'efficacité micro-économique conditionne largement le degré d'efficience des politiques de régulation de marché. Dans cette optique, nous proposons une analyse de l'évolution des rendements céréaliers suite à la réforme de la PAC en tenant compte de différents niveaux d'efficacité économique. Dans une première partie, nous supposons que les agriculteurs ne sont pas tous sur les frontières de production. A l'aide d'une approche non paramétrique, nous mesurons leur efficacité technique que ce soit à facteur terre variable ou quasi-fixe. Une croissance des rendements céréaliers semble alors possible si tous les producteurs résorbent leur inefficacité technique. Dans une seconde partie, nous supposons que tous les producteurs sont "profit maximizers". A l'aide d'une approche paramétrique, nous constatons une baisse des rendements céréaliers atténuée par quelques effets amortisseurs.