L'institutionnalisme a toujours été un principe cardinal dans la politique de sécurité de l'Allemagne de l'après-guerre. Dans trois études de cas, cet article montre que ce principe a été non seulement observé mais renforcé considérablement par les dirigeants politiques allemands. Ainsi, dans le cas de l'unification de l'Allemagne, Bonn insista dans ses négociations avec l'Union soviétique pour ancrer l'Allemagne au système institutionnel de sécurité de l'Alliance occidentale et réussit ainsi à influencer sensiblement l'orientation future des ns européennes. Elle participa aux opérations humanitaires en Somalie afin défaire valoir sa candidature à la permanence au Conseil de sécurité.
Depuis l'unification, on assiste à une normalisation de la politique étrangère et de sécurité de la République fédérale d'Allemagne. Ce retour à la normalité signifie que son comportement sur la scène internationale tend de plus en plus à ressembler à celui des autres grands pays démocratiques, notamment lorsqu'il s'agit de la promotion et de la défense de ses intérêts nationaux. Il s'agit par contre d'un changement de style plus que de fond. En effet, durant la dernière décennie, l'Allemagne a maintenu dans l'ensemble une politique qui lui avait été profitable au cours de la guerre froide en demeurant fidèle à sa traditionnelle diplomatie multilatérale, menée principalement au sein des institutions internationales occidentales. L'abandon de sa politique de retenue, telle que pratiquée depuis les débuts de la guerre froide, s'est donc effectué en faveur d'une diplomatie de plus en plus affirmative. Bien quelle désire assumer des responsabilités sur la scène internationale à la mesure de son véritable poids économique et politique en Europe, l'ajustement de la politique étrangère et de sécurité de la République fédérale s'est fait davantage sous la pression des événements internationaux. En d'autres termes, cet «acteur» étatique s'est affirmé plus en réagissant qu'en agissant. L'étude de quatre cas historiques (l'unification allemande, le déploiement de troupes de la Bundeswehr en Somalie, la revendication d'un siège permanent au Conseil de Sécurité des Nations Unies et la participation de la Bundeswehr à la guerre du Kosovo) nous permet de bien percevoir l'évolution du processus de normalisation.
Depuis l'unification, une nouvelle réflexion s'est amorcée en Allemagne sur le rôle de la force militaire dans la poursuite des objectifs de la politique étrangère. Devant les attentes de ses partenaires et les crises survenues depuis 1990, Bonn a dû modifier en profondeur sa traditionnelle culture de la retenue en envoyant des troupes hors du territoire de l'OTAN au sein de missions de maintien de la paix. Ces développements ont soulevé de nombreux débats qui ont abouti aujourd'hui à un relatif consensus au niveau des questions de sécurité. Cet article analyse les principales étapes de cette évolution et tente de dégager les déterminants de l'adaptation de l'Allemagne aux contingences du système international de l'après-guerre froide.
Contrasts the view from afar of some American scholars, that Germany's acquisition of nuclear weapons would strengthen the forces of the North Atlantic Treaty Organization (NATO) and the European Union, with views held in France and Great Britain. Summary in English.