Chaque année, la célébration de l'Aïd el-Kébir donne lieu à de nombreux commentaires, mêlant curiosité et indignation, à propos du sort des animaux sacrifiés ou du manque d'hygiène de cet abattage rituel. Celui-ci est encore perçu comme une coutume exotique, voire barbare, par la majorité d'une population sécularisée et urbanisée, pour laquelle la viande représente un banal produit de consommation. Il pose clairement le problème de l'insertion, au sein de la collectivité nationale, de la population d'origine musulmane et plus largement de l'islam.
Pays largement atypique au sein de l'espace maghrébin, tant par ses caractéristiques sociales que par ses choix économiques et politiques, la Libye s'est récemment défaite de son image d'« Etat voyou » à la faveur de la suspension puis de la levée de l'embargo économique auquel elle était soumise depuis plus de dix ans. Comment analyser le « retour » de la Libye dans le « concert des nations » ?