La Hongrie, naguère considérée comme le « bon élève » des démocraties postsoviétiques, laisse aujourd'hui de nombreux observateurs perplexes et provoque l'inquiétude. Comment le Fidesz de Viktor Orbán est-il devenu un parti souverainiste et nationaliste ? L'évolution de la Hongrie est-elle un cas isolé, ou un symptôme de la crise de la démocratie en Europe ?
Abstract: Students of the Central and Eastern Europe long saw Hungary as a leading post-1989 "success story"—both because the country's exit from communism was smoothly negotiated and because it appeared to have consolidated its democracy so quickly. Yet the "electoral revolution" unleashed by Viktor Orban's Fidesz party following its April 2010 parliamentary-election victory—including the adoption of a new constitution and passage of some 350 bills that have profoundly affected the very foundations of the rule of law—has scholars of democratization in the region now considering the possibility of a transition away from democracy.
Résumé La crise européenne a un fort impact sur les pays récemment entrés dans l'Union, qu'ils fassent partie ou non de la zone euro. Leurs réactions ne sont cependant pas homogènes : si la Hongrie subit une crise profonde, la Pologne, plus prospère, appelle à un renouvellement de l'esprit européen. Avec un affaiblissement des pays du Sud et un échec des pays moteurs (France et Allemagne), la crise redéfinit ce que seront demain le centre et les périphéries de l'Union.
Après avoir passé deux décennies à étudier les transitions postcommunistes vers la démocratie enEurope centrale et orientale, les spécialistes de cette région se trouvent confrontés au processus inverse:la transition non démocratique. Le cas emblématique est celui de la Hongrie de Viktor Orban qu'unéditorial duMondea qualifiée «d'Etat autoritaire au cœur de l'Europe»1.Mais la Roumanie n'est pas en reste, où certains observateurs décrivent la crise politique de l'été2012 comme un «coup d'Etat rampant»2. L'eurodéputée roumaine Monica Macovei, ancienne ministrede la Justice affirme: « Il est temps que les Roumains regardent la vérité en face et qu'ils se mobilisentsinon la dictature et la tyrannie peuvent s'installer à tout moment»3.Même la République tchèque, dont les soubresauts de la vie politique font rarement la une desjournaux européens, traverse une passe difficile qui amène certains observateurs locaux à s'interrogersur la solidité de sa démocratie parlementaire4.On pourrait multiplier les exemples qui témoignent de la diversité des situations, mais qui permettentaussi de relativiser certains jugements trop alarmistes: la Pologne n'a-t-elle pas surmonté l'épisodeinquiétant du pouvoir aux mains du parti des frères Kaczynski (2005-2007)? Il reste que la situationéconomique et la crise européenne donnent au malaise de la démocratie dans les nouveaux membresde l'Union européenne un relief particulier, et interroge l'Union sur sa propre identité démocratique.
Après avoir passé deux décennies à étudier les transitions postcommunistes vers la démocratie enEurope centrale et orientale, les spécialistes de cette région se trouvent confrontés au processus inverse:la transition non démocratique. Le cas emblématique est celui de la Hongrie de Viktor Orban qu'unéditorial duMondea qualifiée «d'Etat autoritaire au cœur de l'Europe»1.Mais la Roumanie n'est pas en reste, où certains observateurs décrivent la crise politique de l'été2012 comme un «coup d'Etat rampant»2. L'eurodéputée roumaine Monica Macovei, ancienne ministrede la Justice affirme: « Il est temps que les Roumains regardent la vérité en face et qu'ils se mobilisentsinon la dictature et la tyrannie peuvent s'installer à tout moment»3.Même la République tchèque, dont les soubresauts de la vie politique font rarement la une desjournaux européens, traverse une passe difficile qui amène certains observateurs locaux à s'interrogersur la solidité de sa démocratie parlementaire4.On pourrait multiplier les exemples qui témoignent de la diversité des situations, mais qui permettentaussi de relativiser certains jugements trop alarmistes: la Pologne n'a-t-elle pas surmonté l'épisodeinquiétant du pouvoir aux mains du parti des frères Kaczynski (2005-2007)? Il reste que la situationéconomique et la crise européenne donnent au malaise de la démocratie dans les nouveaux membresde l'Union européenne un relief particulier, et interroge l'Union sur sa propre identité démocratique.
Après avoir passé deux décennies à étudier les transitions postcommunistes vers la démocratie enEurope centrale et orientale, les spécialistes de cette région se trouvent confrontés au processus inverse:la transition non démocratique. Le cas emblématique est celui de la Hongrie de Viktor Orban qu'unéditorial duMondea qualifiée «d'Etat autoritaire au cœur de l'Europe»1.Mais la Roumanie n'est pas en reste, où certains observateurs décrivent la crise politique de l'été2012 comme un «coup d'Etat rampant»2. L'eurodéputée roumaine Monica Macovei, ancienne ministrede la Justice affirme: « Il est temps que les Roumains regardent la vérité en face et qu'ils se mobilisentsinon la dictature et la tyrannie peuvent s'installer à tout moment»3.Même la République tchèque, dont les soubresauts de la vie politique font rarement la une desjournaux européens, traverse une passe difficile qui amène certains observateurs locaux à s'interrogersur la solidité de sa démocratie parlementaire4.On pourrait multiplier les exemples qui témoignent de la diversité des situations, mais qui permettentaussi de relativiser certains jugements trop alarmistes: la Pologne n'a-t-elle pas surmonté l'épisodeinquiétant du pouvoir aux mains du parti des frères Kaczynski (2005-2007)? Il reste que la situationéconomique et la crise européenne donnent au malaise de la démocratie dans les nouveaux membresde l'Union européenne un relief particulier, et interroge l'Union sur sa propre identité démocratique.
Zu dem Zeitpunkt, als Merkel und Sarkozy ruckweise auf einen Föderalismus aus Versehen zusteuerten, diktiert durch die Bewältigung der Finanzkrise, erteilte der Minister desjenigen europäischen Staates, der mehr als jeder andere weiß, was die Wiedererlangung nationaler Souveränität bedeutet, seinen mitteleuropäischen Nachbarn, aber auch den Gründerstaaten der Union, in denen deren wesentliche Grundlagen in Vergessenheit zu geraten scheinen, eine veritable Lektion in europäischer Gesinnung. Obwohl Sikorski Frankreich in seiner Rede kein einziges Mal erwähnt hat, hat sich ein Zeitfenster für den neuen französischen Präsidenten geöffnet, das ihm erlauben würde, das "Weimarer Dreieck", in dem Frankreich, Deutschland und Polen verbunden sind, mit neuem Leben zu erfüllen. Die polnische Antwort auf die Krise legt nahe, dass sich in ebendiesem Dreieck das tragende Gerüst des Europas von morgen herausbilden kann und muss. (ICB2)
Students of the Central and Eastern Europe long saw Hungary as a leading post-1989 "success story" -- both because the country's exit from communism was smoothly negotiated and because it appeared to have consolidated its democracy so quickly. Yet the "electoral revolution" unleashed by Viktor Orban's Fidesz party following its April 2010 parliamentary-election victory -- including the adoption of a new constitution and passage of some 350 bills that have profoundly affected the very foundations of the rule of law -- has scholars of democratization in the region now considering the possibility of a transition away from democracy. Adapted from the source document.
Il n'y a pas une Europe centrale face à la crise de l'euro : la crise financière et économique affecte depuis 2008 les pays du groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, République tchèque, Slovaquie), mais aussi la Slovénie ou les pays baltes, de manière différenciée. La Pologne a ainsi été le seul pays de l'Union européenne à traverser la crise internationale sans connaître la récession, la République tchèque et la Slovaquie ont limité les dégâts, la Hongrie continue de la subir de plein fouet, l'Estonie a su s'adapter vite et rebondir, alors que la Lettonie s'administre une cure d'austérité sans précédent. Parmi ceux qui ont adopté l'euro, la Slovénie et l'Estonie se plient aux nouvelles contraintes sans broncher, tandis que la Slovaquie refuse de changer les règles au milieu de la partie pour une cause discutable (la Grèce). Cette diversité des situations explique en partie des perceptions contrastées et un grand éventail de réactions par rapport à la crise de l'euro, et plus généralement aux interrogations sur l'avenir du projet européen. On peut aussi la présenter comme autant de leçons politiques que les pays de la région tirent de la crise de la monnaie européenne.
Il n'y a pas une Europe centrale face à la crise de l'euro : la crise financière et économique affecte depuis 2008 les pays du groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, République tchèque, Slovaquie), mais aussi la Slovénie ou les pays baltes, de manière différenciée. La Pologne a ainsi été le seul pays de l'Union européenne à traverser la crise internationale sans connaître la récession, la République tchèque et la Slovaquie ont limité les dégâts, la Hongrie continue de la subir de plein fouet, l'Estonie a su s'adapter vite et rebondir, alors que la Lettonie s'administre une cure d'austérité sans précédent. Parmi ceux qui ont adopté l'euro, la Slovénie et l'Estonie se plient aux nouvelles contraintes sans broncher, tandis que la Slovaquie refuse de changer les règles au milieu de la partie pour une cause discutable (la Grèce). Cette diversité des situations explique en partie des perceptions contrastées et un grand éventail de réactions par rapport à la crise de l'euro, et plus généralement aux interrogations sur l'avenir du projet européen. On peut aussi la présenter comme autant de leçons politiques que les pays de la région tirent de la crise de la monnaie européenne.
Il n'y a pas une Europe centrale face à la crise de l'euro : la crise financière et économique affectedepuis 2008 les pays du groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, République tchèque, Slovaquie),mais aussi la Slovénie ou les pays baltes, de manière différenciée. La Pologne a ainsi été le seul paysde l'Union européenne à traverser la crise internationale sans connaître la récession, la Républiquetchèque et la Slovaquie ont limité les dégâts, la Hongrie continue de la subir de plein fouet, l'Estoniea su s'adapter vite et rebondir, alors que la Lettonie s'administre une cure d'austérité sans précédent.Parmi ceux qui ont adopté l'euro, la Slovénie et l'Estonie se plient aux nouvelles contraintes sansbroncher, tandis que la Slovaquie refuse de changer les règles au milieu de la partie pour une causediscutable (la Grèce). Cette diversité des situations explique en partie des perceptions contrastées etun grand éventail de réactions par rapport à la crise de l'euro, et plus généralement aux interrogationssur l'avenir du projet européen. On peut aussi la présenter comme autant de leçons politiques queles pays de la région tirent de la crise de la monnaie européenne.
National audience ; Today, more than fifteen years after the end of the wars that accompanied Yugoslavia's dissolution, the "Balkan question" remains more than ever a "European question". In the eyes of many Europeans in the 1990s, Bosnia was the symbol of a collective failure, while Kosovo later became a catalyst for an emerging Common Foreign and Security Policy (CFSP). In the last decade, however, the overall thrust of the EU's Balkans policy has moved from an agenda dominated by security issues related to the war and its legacies to one focused on the perspective of the Western Balkan states' accession to the European Union. This Chaillot Paper, which features contributions from authors from various parts of the region, examines the current state of play in the countries of the Western Balkans with regard to EU accession. It brings together both views from the Balkans states themselves and overarching thematic perspectives. For the first time the European Union has become involved in the formation of new nation-states that also aspire to become members of the Union. The EU's transformative power has proved effective in integrating established states ; now it is confronted with the challenge of integrating new and sometimes contested states. Against this background, this paper makes the case for a concerted regional approach to EU enlargement, and a renewed and sustained commitment to the European integration of the Western Balkans. (résumé de l'éditeur)
National audience ; Today, more than fifteen years after the end of the wars that accompanied Yugoslavia's dissolution, the "Balkan question" remains more than ever a "European question". In the eyes of many Europeans in the 1990s, Bosnia was the symbol of a collective failure, while Kosovo later became a catalyst for an emerging Common Foreign and Security Policy (CFSP). In the last decade, however, the overall thrust of the EU's Balkans policy has moved from an agenda dominated by security issues related to the war and its legacies to one focused on the perspective of the Western Balkan states' accession to the European Union. This Chaillot Paper, which features contributions from authors from various parts of the region, examines the current state of play in the countries of the Western Balkans with regard to EU accession. It brings together both views from the Balkans states themselves and overarching thematic perspectives. For the first time the European Union has become involved in the formation of new nation-states that also aspire to become members of the Union. The EU's transformative power has proved effective in integrating established states ; now it is confronted with the challenge of integrating new and sometimes contested states. Against this background, this paper makes the case for a concerted regional approach to EU enlargement, and a renewed and sustained commitment to the European integration of the Western Balkans. (résumé de l'éditeur)